Jean-Marc Kieffer, dans les bureaux de CDCL le 4 mars à Leudelange. (Photo: Nader Ghavami)

Jean-Marc Kieffer, dans les bureaux de CDCL le 4 mars à Leudelange. (Photo: Nader Ghavami)

Info Paperjam – Les équipes œuvrant dans le secteur de la construction ne chôment pas actuellement. Le marché luxembourgeois attire de plus en plus d’acteurs internationaux qui tentent de se faire une place au soleil. Dans ce contexte, Paperjam a rencontré Jean-Marc Kieffer, administrateur délégué de CDCL, pour faire le point sur l’activité de sa société et parler de son futur.

Comment se porte le secteur de la construction actuellement au Luxembourg?

. – «Ces trois dernières années, le secteur de la construction souffre de manière générale, car il est devenu de plus en plus tendu. Plusieurs nouveaux acteurs européens sont arrivés sur le marché et essaient de gagner une part du gâteau. Nous construisons beaucoup, mais il y a trop d’acteurs, surtout pour le gros œuvre. Par conséquent, les prix sont tirés vers le bas. Cela est d’autant plus flagrant pour les soumissions publiques, où les risques pour nous sont très élevés et les marges faibles. C’est pour cela que nous avons entamé des actions de diversification, tout en restant concentrés sur la réalisation des gros travaux.

Quelle forme prend cette diversification?

«Dès 2012, nous avons développé CDCL Promotions que nous poursuivons tout en réorientant cette activité vers de plus petits projets pour gagner en rapidité de réalisation.

Il y a deux ans, , spécialisée dans la construction en bois. Cette décision était essentielle à mes yeux, car le secteur de la construction a une empreinte carbone beaucoup trop importante et que la manière de construire actuellement n’est plus soutenable pour cause de pénurie de ressources et de crise climatique en cours ou à venir.

De plus, en septembre dernier, , filiale de Becolux qui est spécialisée dans le HVAC (heating ventilation and air conditioning, ndlr), les technologies du bâtiment et le facility management. Grâce à cette société, nous pouvons exploiter les data d’un bâtiment pour optimiser la qualité de vie à l’intérieur de celui-ci. C’est un élément très important lorsqu’on sait par exemple que la qualité de l’air interfère directement sur le bien-être des employés ou que la pérennité des bâtiments sera forcément liée aux nouvelles technologies qui s’y trouvent.

En septembre 2019, nous avons également créé une nouvelle société, CDCLux, qui prend en charge les plus petits travaux de type construction de piscine, extension, aménagement intérieur, pour les réalisations privées. Cette initiative a rencontré dès le début un vif succès et permet de proposer aux clients privés des projets clé en main.

La construction en bois, et donc l’exploitation de la licence Cree, a-t-elle rencontré le succès que vous aviez escompté?

«Pas encore malheureusement, car je pense que la pression n’est pas assez forte. Pourtant les prix ne sont pas beaucoup plus chers, on ne parle que de quelques pourcents en plus, mais la construction en bois rencontre encore des réticences. C’est pourquoi nous avons choisi de montrer l’exemple en construisant notre nouveau siège avec la licence Cree.

CDCL prévoit de construire un nouveau siège, en face du bâtiment que la société occupe actuellement à Leudelange. (Photo: Nader Ghavami)

CDCL prévoit de construire un nouveau siège, en face du bâtiment que la société occupe actuellement à Leudelange. (Photo: Nader Ghavami)

Où se trouvera ce nouveau siège?

« que nous occupons actuellement à Leudelange. Ce projet est développé en copromotion avec la famille Eischen, une des trois familles propriétaires de La Provençale, à qui appartient le terrain. Nous sommes pour le moment en attente d’autorisation pour commencer le terrassement, mais les architectes d’a+a ont développé un projet de 6.000m2 que nous allons réaliser pour nos propres besoins. Nous y inclurons aussi tout le savoir-faire d’AIO Technologies.

CDCL occupera 2.000m2, et je pense que nous allons essayer d’y faire venir les autres entreprises dans lesquelles nous sommes impliqués. Cela nous laisse aussi des espaces de réserve pour notre croissance future. Il y a aura un showroom pour notre activité de promotion immobilière par exemple, ainsi que des espaces de convivialité, de restauration et de détente pour les équipes. Le déménagement est prévu pour la fin 2021-2022.

Ce nouveau projet est-il l’occasion de revoir votre organisation interne?

«Nous allons surtout réviser notre pôle logistique. Nous venons d’ailleurs de vendre le terrain sur lequel se trouve notre dépôt à notre voisin, et partenaire pour de nombreux projets, La Provençale. Ceci nous permettra par la même occasion de réaliser leur nouvelle extension. Nous profitons donc de cette occasion pour repenser notre logistique dans son ensemble. Nous nous sommes aperçus que nous sous-exploitions cet espace de dépôt et que nous pouvions optimiser beaucoup de choses. Nous avons déjà souscrit un contrat de bail pour remplacer cet espace qui sera situé un peu plus loin, plus en périphérie. Mais c’est encore un peu tôt pour en parler en détail.

Quels sont vos principaux chantiers en cours et à venir?

«Nous terminons actuellement le Royal-Hamilius, le stade national, avançons sur le chantier du tram. Par ailleurs, nous réalisons, entre autres, des projets pour la SNHBM, des promotions résidentielles, la rénovation de l’ancien hôtel Alfa, à Luxembourg, le site Luxite 2, la surface commerciale et artisanale Batiself à Schifflange… Nous sommes aussi toujours en lice pour .

Il n’est donc pas question de vente de votre société ou de rachat d’autres entreprises de construction comme certains commençaient à le dire en ville…

«Non, absolument pas! Nous procédons simplement à des changements pour envisager un nouveau futur et des diversifications pour rester flexibles et faire face aux changements.»