Le Premier ministre a pris la parole à la COP26 pour rappeler la nécessité de faire des efforts collectifs. Il liste les engagements du Luxembourg et réitère son opposition au nucléaire.

Le deuxième jour de la COP26 à Glasgow, mardi, a mené à un accord dans lequel plus de 100 pays s’engagent à réduire d’au moins 30% d’ici à 2030 les émissions de méthane.

Ces premiers jours de la conférence des parties sur le climat ont aussi été l’occasion de discours de la part des différents représentants d’États présents en Écosse. Dont le Premier ministre luxembourgeois (DP), qui liste les actions et engagements de son pays et réitère son opposition au nucléaire.


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Voici l’intégralité de son discours:

«Un engagement de l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement est plus que jamais indispensable pour répondre à l’urgence climatique et aussi aux aspirations, à ce qu’attendent de nous nos citoyens.

Seule l’atteinte de l’objectif de 1,5 degré Celsius auquel nous avons souscrit à Paris permettra d’éviter notamment les pluies torrentielles, les inondations meurtrières, les feux qui emportent des millions d’hectares, l’élévation du niveau de la mer. Les phénomènes climatiques extrêmes que nous avons connus cette année sur tous les continents. Et je me rappelle quand on parlait encore de catastrophes du siècle, elles sont tout simplement trop régulières pour pouvoir les qualifier ainsi.

Dans ce contexte, je salue la décision du président Biden de rejoindre l’accord de Paris, il importe en effet que l’ensemble des plus grandes économies prennent des décisions ambitieuses, qui s’imposent aujourd’hui. Nous faisons face à un moment de vérité, cela ne sert à rien de se voiler la face. La société civile, les acteurs économiques, les marchés financiers, tous sont confrontés à un diagnostic sans appel. Notre action climatique collective manque d’ambition, et sa mise en œuvre est tout simplement trop hésitante.

Face à ce cri d’alarme, on l’observe partout dans le monde, une sensibilisation croissante au défi du changement climatique, une mobilisation citoyenne et énormément de jeunes qui s’intéressent aussi à ce que va être leur monde demain. Et ils veulent faire partie de cette dynamique et aussi de cette transformation. À nous, décideurs politiques ici rassemblés à Glasgow, de ne pas être plus frileux que nos populations, prêtes souvent à aller plus loin que nous.

En outre, pour être un succès, Glasgow doit absolument agir et dégager un accord sur, premièrement, les règles relatives au marché du carbone, et, deuxièmement, la synchronisation des calendriers pour mettre à jour les contributions nationales. Mon pays, le Luxembourg, continuera à relever le défi avec détermination. Nous avons rehaussé de 55% notre objectif de réduction de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 ans pour atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050. Ces objectifs sont désormais ancrés dans la loi climat, des objectifs sectoriels, annuels, également contraignants, viendront compléter ce dispositif.

Notre gouvernement a introduit un transport public gratuit et a été en mesure de doubler la production d’énergie renouvelable, permettant ainsi de couvrir dorénavant la consommation de l’ensemble des ménages du Grand-Duché de Luxembourg. Aujourd’hui, je me réjouis de vous annoncer que mon gouvernement vient aussi d’adopter sa stratégie nationale à long terme en matière d’action climat, qui pose des jalons pour une économie décarbonisée, circulaire, résiliente et compétitive.

Pour notre pays, l’énergie nucléaire n’est pas une option sûre ni durable. Le principe de primauté de l’efficacité énergétique et le déploiement maximisé des énergies renouvelables guideront nos efforts, et nous veillerons à ce que la transition soit socialement juste et inclusive en faisant participer nos citoyens dans la définition de ces objectifs. Ils doivent faire partie de ce débat.

Permettez-moi de conclure en soulignant l’importance que notre pays attache aussi à la solidarité internationale. Dès 2019, mon pays avait mis à disposition, pour les années 2021 à 2025, une enveloppe de 200 millions d’euros à cet effet. Ces fonds additionnels à l’aide publique au développement, à laquelle le Luxembourg continuera d’allouer 1% de son revenu national brut, seront pour une part croissante investis dans des instruments innovateurs afin de mobiliser des financements privés indispensables pour une action climatique efficace.

Aujourd’hui, je peux vous annoncer que le Grand-Duché de Luxembourg augmentera sa contribution de 50% pour l’année prochaine. La crise climatique nous demande aujourd’hui. Let’s go to work. Merci.»

Le ministre des Finances, (DP), doit rejoindre la délégation luxembourgeoise ce mercredi 3 novembre pour participer au «COP26 Climate Conference Finance Day». Xavier Bettel était jusqu’à ce mercredi accompagné de la ministre de l’Environnement (déi Gréng) pour ces premiers jours nommés «World Leaders Summit».