La direction et les syndicats renégocient la convention collective chez RTL Luxembourg, censée venir à échéance le 31 décembre 2019. (Photo: Shutterstock)

La direction et les syndicats renégocient la convention collective chez RTL Luxembourg, censée venir à échéance le 31 décembre 2019. (Photo: Shutterstock)

RTL Group a 12 mois pour élaborer une nouvelle convention collective au Luxembourg. La direction, qui y voit une procédure normale, a dénoncé la version actuelle, une démarche qui ne plaît pas aux syndicats, qui auraient préféré que soit privilégié le dialogue social.

Une surprise attendait les syndicats du groupe RTL au Luxembourg, mercredi 30 septembre. La direction leur a envoyé un courrier de dénonciation de la convention collective.

«Depuis septembre 2019 (soit trois mois avant la fin prévue de la convention collective), nous avions démarré les discussions autour de son amélioration», raconte Marc Kirchen, secrétaire syndical Industrie, construction et artisanat au LCGB. Entre-temps, («clôturé» depuis, d’après , CEO du groupe au Luxembourg) et la pandémie du Covid-19 ont mis en pause les pourparlers. Ils n’ont donc pu reprendre qu’il y a un peu plus d’un mois.

Puis, arrive cette dénonciation de la direction. Mais qu’est-ce que cela change aux discussions déjà entamées? «Cela crée un compte à rebours de 11 mois et un jour pour les négociations», explique Marc Kirchen.

Accélérer les discussions

Selon , la dénonciation équivaut à une «demande d’ouverture de négociations». Tant qu’elle n’a pas été dénoncée, la convention collective est en principe reconduite pour une durée indéterminée.

La direction aurait ainsi pu vouloir mettre un coup d’accélérateur aux pourparlers. Le syndicaliste ajoute: «S’il n’y a pas de nouvel accord dans 11 mois et un jour, la totalité de la convention risque de prendre fin.»  précise en effet que «la convention dénoncée cesse ses effets dès l’entrée en vigueur d’une nouvelle convention, et au plus tard le 1er jour du 12e mois de sa dénonciation, sauf fixation conventionnelle d’un autre délai».

Et donc, adieu les points déjà acquis concernant «l’amélioration des salaires, le droit à la déconnexion», ou encore «la garantie de l’emploi», craint Marc Kirchen. Il affirme que la dernière convention avait été signée en 2017, mais qu’elle existe depuis près de 15 ans.

Étonnant pour les uns, normal pour les autres

Le secrétaire syndical trouve ce processus de dénonciation «étonnant» et le juge de manière négative. «Nous estimions que le dialogue social pesait plus lourd que les échanges juridiques.»

Interrogé à ce sujet, Christophe Goossens confirme la dénonciation, mais se veut beaucoup plus rassurant: «Nous sommes dans une procédure normale de renégociation de la convention collective. C’est juste un acte administratif.» Il assure que les discussions ont lieu «dans un esprit constructif» entre la direction et les syndicats. Il ne précise pas de points d’amélioration à la convention: «Il y a une série de choses que sont en train de revoir les différents groupes de travail.»

La première réunion entre les syndicats et la direction depuis le courrier du 30 septembre devrait avoir lieu vendredi 30 octobre, indique Marc Kirchen, qui n’en sait pas plus sur les revendications de la direction.