Cardif Lux Vie mène une transformation profonde de son modèle de connectivité.

Automatisation, digitalisation: quels sont les grands défis de votre secteur?

Comme de nombreux secteurs, l’assurance-vie est challengée par l’enjeu lié au volume des échanges de données qui croît d’année en année. La digitalisation et l’amélioration des systèmes existants sont au cœur de tous les défis.

L ’assurance-vie est challengée par l’enjeu lié au volume des échanges de données qui croît d’année en année.
Gautier Comis

Gautier ComisChief Operating OfficerCardif Lux Vie

Les règlementations se multiplient, le besoin de sécurisation des données ne cesse d’augmenter, l’appétence des clients et des partenaires pour des solutions simples et rapides est de plus en plus forte. Ces tendances se vérifient dans tous les marchés sur lesquels Cardif Lux Vie intervient.

Constatez-vous tout de même des différences?

Oui, selon les partenaires avec lesquels nous travaillons, les besoins ne sont pas les mêmes du fait de l’histoire de leur Système d’Information. Tous n’ont pas le même degré de digitalisation. Nous avançons donc dans un écosystème au sein duquel la connectivité est multicanale, multiforme et multi-acteurs. Nous travaillons nécessairement sur des solutions sur mesure en échangeant de façon permanente avec nos interlocuteurs.

Êtes-vous néanmoins optimiste?

Oui, nous avons des raisons d’être optimistes. Dans ce contexte de grande diversité, nous pouvons noter des efforts de normalisation avec par exemple l’existence sur le marché français de la norme Penelop, une solution qui permet de standardiser et harmoniser les formats des données que nous échangeons. Penelop renforce de façon significative l’homogénéité et la fiabilité des données produites et envoyées. Chez Cardif Lux Vie, nous nous sommes rapidement mis en mouvement afin d’élargir notre offre de reporting avec cette nouvelle norme. Nous avons déjà déployé ce flux standard avec 5 partenaires. Cette dynamique va s’accélérer puisqu’une très grande partie de nos partenaires devraient suivre ce mouvement en Europe.

Comment conduisez-vous votre transformation digitale?

Ce qui est primordial, c’est d’avoir une trajectoire, de suivre un cap et donc de nous projeter sur le long terme. Même si elle est animée par des enjeux à très court terme, notre stratégie de transformation digitale s’inscrit dans un temps long en lien avec nos solides relations partenariales.

Ce qui est primordial, c’est d’avoir une trajectoire, de suivre un cap et donc de nous projeter sur le long terme.
Gautier Comis

Gautier ComisChief Operating OfficerCardif Lux Vie

C’est un sujet prioritaire et collectif. Ce grand chantier de digitalisation que nous menons nécessite des compétences provenant de tous les services, un pilotage resserré et une transversalité sans faille. Ce sont des habitudes qu’il faut changer, des systèmes et des solutions qu’il faut réinventer: toute une chaine de valeur qu’il faut repenser. À ce titre, toutes les équipes de Cardif Lux Vie sont entièrement mobilisées, et notamment les départements IT, Opérations, Sales, juridique et Développement. En un an, nous avons fortement accéléré notre transformation et nous faisons preuve d’une grande agilité, sans oublier que c’est le processus de bout en bout que nous devons digitaliser.

La robotisation, est-ce un sujet tabou dans le secteur de l’assurance-vie?

Pas du tout. Tous les acteurs de la Place s’accordent à dire que beaucoup de tâches sont encore effectuées manuellement par les équipes. Nous subissons une perte de temps et d’efficacité avec un risque d’erreur permanent. L’automatisation et la robotisation sont des sujets sur lesquels nous avons bien avancé. Nous nous attachons à automatiser des tâches dont la valeur ajoutée est moins forte pour concentrer le travail des équipes sur le contrôle et l’apport d’expertise marché.

À titre d’exemple, nous avons déployé en 2021 un premier robot sur une partie de notre processus AML. Après quelques mois, on constate une diminution des erreurs et un gain de temps significatif lors d’opérations en masse. Pour nos équipes Sales, nous avons déployé un robot d’interrogation de registre permettant une vision globale d’informations sur des entreprises, ce qui évite la recherche fastidieuse et unitaire sur internet.

En quoi la collaboration avec des Fintech est-elle devenue fondamentale?

L’apport d’expertise des Fintech est incontournable. C’est leur capacité à innover, challenger et proposer qui fait toute la différence. Elles nous aident et nous apportent des solutions concrètes, mais elles ne peuvent en aucun cas définir une stratégie à notre place.

En effet, si nous voulons bénéficier de toutes les vertus que peuvent nous apporter les Fintech, il faut qu’au préalable nous ayons bien défini notre besoin métier et la valeur que nous voulons consolider auprès de nos clients/partenaires. C’est la clé d’une collaboration gagnante et d’une transformation qui porte ses fruits.

Nous travaillons avec succès avec Harvest et ManyMore pour l’agrégation de données sur le marché France, et regardons aussi des solutions comme KYC Manager par Finologee pour l’automatisation de collecte de données clients et leurs mises à jour. Enfin, nos parcours de souscription digitaux sont facilités par des applications comme Docusign (solution de signature électronique légale et sécurisée pour envoyer et signer numériquement des documents, depuis un PC ou un téléphone ou une tablette) et bientôt avec Velogica (la plateforme automatisée de ReMark, filiale AssurTech du réassureur SCOR, pour optimiser le traitement des formalités médicales).