Il y a deux ans, lors de la deuxième édition du Tech Day du Luxembourg Institute of Science and Technology, son CEO, , avait fait du digital twin du Luxembourg un enjeu majeur. L’idée est d’avoir une plateforme numérique – un jumeau numérique du pays – où agréger toutes les données qui concernent le pays, où les passer à la moulinette d’algorithmes créés sur mesure par les chercheurs avec certains objectifs, et où pouvoir offrir aux décideurs politiques les meilleures recommandations pour préparer le pays à faire face à ses défis.
Le Covid est passé, mais les chercheurs ont continué à travailler. Et sur ce sujet, ils vont probablement voir leurs travaux s’accélérer: la start-up suisse, chargée via ses drones de fournir des images avec une précision de deux centimètres, a obtenu la première licence SORA de la Direction de l’aviation civile luxembourgeoise.
SORA, pour Specific Operations Risk Assessment: une obligation née de l’arrivée de la nouvelle législation européenne sur les drones en début d’année. Avec, parfois, des surprises. «L’approbation a posé de nombreux défis. Il s’agit d’un cadre totalement nouveau pour la DAC, l’autorité nationale de l’aviation du Luxembourg, ce qui signifie que nous avons dû surmonter des obstacles inattendus – par exemple, certaines normes de certification pour des choses comme les parachutes n'étaient pas encore définies, ce qui les rend difficiles à respecter», a ainsi raconté le directeur des opérations UAV, Juan Viñuales.
Le processus en dix étapes «détaille où, quand et comment Nomoko peut effectuer des opérations de drones sans mettre en danger les personnes et les objets dans les airs et au sol, expliquant les risques encourus et les mesures prises pour les atténuer».
Une vue de Belval à deux centimètres près
L’idée est de «convertir des images de drones 2D en modèles 3D géoréférencés à l'échelle réelle à un rythme beaucoup plus rapide et de manière plus évolutive que les méthodes existantes à ce niveau de précision. Des villes entières dans les moindres détails en semaines, pas en mois», explique le communiqué des Suisses, publié ce jeudi matin. Les données en 3D sont couplées avec des données spatiales – autre secteur où le Luxembourg est très présent.
À l’arrivée, pour la start-up qui collabore avec le List, cela permet d’avancer sur sa solution Praedia. «Le potentiel de digital twins, pour l’immobilier en particulier, est très important – non seulement pour numériser et perturber le fonctionnement de la plus grande classe d’actifs financiers au monde, mais aussi pour la rendre beaucoup plus durable», a commenté le cofondateur et CEO de Nomoko, Nilson Kufus.
Mercredi, lors du troisième Tech Day, M. Kallstenius a montré une vidéo de la modélisation du campus de Belval, qui atteint une précision de deux centimètres. Elle pourrait servir à l’aménagement du territoire, à la gestion des ressources ou du trafic. Les sujets sont infinis et dépendants des ambitions politiques ou scientifiques. Pour la start-up, cette licence va lui permettre de proposer ses services de modélisation au service des digital twins de toute l’Union européenne.