Depuis quelques années déjà, nous observons une importante pénurie de talents sur le marché luxembourgeois ainsi qu’à l’échelle européenne. Cette carence concerne avant tout les profils affichant jusqu’à 15 années d’expérience ainsi que certaines fonctions. «Ce phénomène crée une inflation de salaires suscitant une certaine inquiétude sur la compétitivité du pays ainsi qu’un consumérisme accru des candidats en matière d’opportunités. La relation employeur/employé évolue en faveur de ces derniers», explique Gwladys Costant, partner chez GoToFreedom.
Les entreprises qui cherchent à donner de l’autonomie, de l’inspiration et une vision du futur à ces profils sont celles qui sortent du lot.
Face à cette situation, deux types d’attitudes sont observées dans les entreprises. Certaines vont considérer le candidat comme une ressource parmi d’autres (donc remplaçable) et jouer le jeu de cette surenchère pour répondre à leurs besoins à court terme… D’autres vont préférer travailler sur leur culture d’entreprise, leur employer branding et leurs valeurs pour proposer un package et des perspectives plutôt qu’une rémunération. «Les hard skills (compétences techniques) évoluent très rapidement et pas seulement dans le monde du digital, mais aussi parce nous pouvons observer une spécialisation et segmentation de la chaîne de valeur ou parce que les réglementations évoluent. Les compétences techniques peuvent donc être rapidement considérées comme obsolètes ou ‘hors marché’. A contrario, les entreprises qui cherchent à donner de l’autonomie, de l’inspiration et une vision du futur à ces profils sont celles qui sortent du lot», commente Jérôme Carbonnelle, partner.
L’employer branding, un enjeu stratégique pour l’entreprise
Cette marque employeur doit aujourd’hui faire partie de la stratégie à part entière et représente un enjeu pour l’entreprise dans son ensemble et bien entendu son management. Celui d’attirer les talents, préserver le capital humain, la réputation et les clients (commercial branding). «Les collaborateurs représentent une ressource rare et évolutive. Les sociétés sont passées d’un mode d’entreprise de ‘talent taker’ à ‘talent maker’. C’est ce qui fait la différence», ajoute Jérôme Carbonnelle.
Plusieurs critères existent pour devenir un ‘employer of choice’:
• Veiller à une bonne expérience candidat dans le cadre des recrutements. Il est indispensable pour chaque personne ayant un contact avec un potentiel candidat de se former en conséquence. L’employeur branding doit en effet être visible à tous les niveaux de l’entreprise pour que chaque personne tierce puisse alors mieux comprendre la proposition de valeur de l’entreprise et sa stratégie claire pour l’entité luxembourgeoise.
• «Avoir un discours aligné des valeurs de l’entreprise et de la réalité est également crucial. Quand ce n’est pas le cas, cela se traduit par un climat social délétère», poursuit Gwladys Costant.
• Assurer la stabilité des équipes et promouvoir une ambiance chaleureuse donnant envie aux employés de venir au bureau.
• Créer des emplois intéressants tout en évitant de réduire la valeur humaine par une découpe des fonctions à outrance.
• Renforcer sa culture managériale et accompagner les managers en devenir. Pour Jérôme Carbonnelle, «les managers d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux d’avant la crise. Ceux que nous recherchons doivent assurer le lien entre la direction et les équipes».
• Créer de la cohésion et un sentiment collectif dans l’entreprise
• S’insérer dans une logique long-terme avec des impacts positifs sur la planète et la société
• Travailler dans des environnements modernes en termes de technologie.
Avoir un discours aligné des valeurs de l’entreprise et de la réalité est également crucial. Quand ce n’est pas le cas, cela se traduit par un climat social délétère.
Une construction collective au service de la performance
Les entreprises et employeurs ont pour responsabilité de réduire le stress des employés (lié notamment à l’environnement, la croissance économique ou aux difficultés de se loger). Privilégier une approche sur le long terme en rassurant et en faisant grandir les talents est donc fondamental. «L’un des devoirs des sociétés est de créer des compétences fortes. La première d’entre elles, sur laquelle travailler avec les salariés, est la faculté d’apprendre à apprendre. Cela permet de rendre ces derniers employables en interne et en externe. En effet, la formation dure toute la vie», déclare Gwladys Costant.
Ce processus collaboratif est d’ailleurs source de croissance. «Les entreprises qui placent leurs collaborateurs ‘aux commandes’ obtiennent de meilleurs résultats. La construction de talents permet d’aller plus loin et de compter sur des employés plus autonomes», explique Jérôme Carbonnelle. Recentrer l’humain au cœur de la stratégie et donner du sens à la performance sont deux démarches plus que jamais indispensables pour les entreprises.
Pour obtenir une mise en relation fructueuse, ces dernières peuvent compter sur GoToFreedom. «Notre rôle premier dans le domaine du recrutement est de sensibiliser et accompagner les employeurs sur la compréhension de leur proposition de valeur et la retravailler ensemble si nécessaire. Nous nous intéressons également à leur communication. D’un autre côté, nous conseillons les candidats sur leur gestion de carrière et leur projet professionnel et les encourageons à structurer ces aspects dans la durée», conclut Gwladys Costant.