Face aux difficultés que rencontrent les décideurs informatiques, tant en termes de budget, de délais que de ressources, certaines technologies rencontrent un certain succès. Le «low code/no code» permet à des non-spécialistes de développer des logiciels, simplement et rapidement.

Le «low code/no code» est arrivé naturellement sur le marché de l’IT pour répondre à des besoins réels: manque de ressources, réduction du time-to-market et accélération du move to cloud. Il s’agit d’une nouvelle approche pour des profils tels que les Business Analysts qui travaillent au plus près des métiers: l’effort est moins considérable que lorsqu’il s’agit de développer un logiciel avec des langages informatiques classiques.

Cette nouveauté pour les entreprises permet à chacun de devenir «Citizen Developer». «Aujourd’hui, tout un chacun est en mesure de développer une application, qu’il possède ou non des connaissances en développement logiciel. Il faut toutefois distinguer le “low code” du “no code”. Le “low code” nécessite des connaissances en modélisation système et maîtrise des techniques de conception de logiciels. Le “no code” est quant à lui accessible aux développeurs débutants qui souhaitent élaborer une application pour une demande en particulier», explique Hélène Belletti, Consultante Solutions chez CGI au Luxembourg. Spécialisée dans le domaine de l’Entreprise Content Management (ECM) et de la Gestion Électronique Documentaire (GED). Dans le cadre d’un projet, elle s’est penchée sur ces technologies récentes.

Le «low code/no code» est arrivé naturellement sur le marché de l’IT pour répondre à des besoins réels: manque de ressources, réduction du time-to-market et accélération du move to cloud.
Hélène Belletti

Hélène Belletticonsultante solutionsCGI

Une réponse aux problématiques du marché

Si ces produits sont sortis sur le marché, c’est avant tout en réponse à certaines difficultés rencontrées en matière d’informatique. Les décideurs doivent par exemple fournir des logiciels aux métiers mais font généralement face à des problématiques fortes en matière de délais et de budget. Souvent, ces technologies sont coûteuses et les métiers demandent une mise en place rapide en raison de la forte concurrence et de l’évolution du secteur. Centralisé, l’IT ne peut traiter toutes ces demandes dans le temps imparti. «Les gros acteurs du marché se sont dès lors initiés aux technologies “low code/no code” pour fournir une application que les métiers peuvent rapidement prendre en main».

Une autre problématique concerne l’attraction des talents. «Actuellement, le pays manque de ressources qualifiées en développement et c’est pour pallier cette absence que les technologies “low code/no code” ont vu le jour. Y recourir permet donc de s’abstraire des compétences techniques tant recherchées. Il existe des plateformes spécialisées dites verticales comme SAP ou Salesforce mais aussi horizontales non spécialisées comme Mendix».

Rendre le développement de logiciels accessible à tous

Avec le «low code/no code», la prise en main est quasi immédiate en fonction des profils et des plateformes low code. Ces technologies ont également pour atout de faciliter l’adaptation rapide en mode Software as a Service (Saas) et ainsi permettre de déployer des solutions prêtes à l’emploi. «Le “no code” ne nécessite pas de formation particulière. Il est facile de comprendre la construction des interfaces qui reposent sur l’usage du “glisser/déposer” des divers composants qui ensuite se compilent. L’interface utilisateur devient alors l’expérience utilisateur».

La modélisation des données offre également la possibilité de partir d’une page blanche pour créer une application. Les erreurs de compilation du programme sont directement corrigibles grâce à un référentiel d’erreurs. «Il y a donc un gain assuré sur le déploiement de ces technologies tant en termes de budget, que de temps ou de connaissances. Cette solution est suffisamment souple pour s’adapter à tous types de demandes. Il existe en outre des API (exposition de services) qui permettent aux logiciels “low code/no code” de se greffer facilement à de grosses applications du système d’information».

Il y a donc un gain assuré sur le déploiement de ces technologies tant en termes de budget, que de temps ou de connaissances.
Hélène Belletti

Hélène Belletticonsultante solutionsCGI

Enfin, ces logiciels aident à mettre fin à la problématique du «shadow IT» avec de vraies applications approuvées par la Direction des Systèmes Informatiques (DSI) et gérées par des principes de gouvernance. Comment? En sensibilisant l’IT au «low code», à son fonctionnement et à ses limites, en établissant un cadre de travail nominal et en passant par la définition des rôles utilisateurs: contrôle, publication, documentation, formation des usagers, etc. De quoi permettre de répondre à un besoin de proximité et de rapidité des métiers.

Sélectionner la meilleure application

Grâce à ses experts, CGI est en mesure de conseiller ces entreprises. «La partie cadrage du projet et l’analyse de l’existant est complexe et nécessite une étude. La sélection du produit doit être réfléchie. Nous sommes capables d’aider nos clients à réfléchir au choix de la plateforme en accord avec leurs enjeux et objectifs. Nous menons pour cela des études de marché sur les solutions existantes, examinons les applications candidates à la refonte en “low code” et sélectionnons les plus intéressantes. Nous travaillons en trois étapes. Tout d’abord nous analysons l’écosystème du client et identifions des applications candidates à la réécriture. Ensuite, nous implémentons un prototype (POC) pour valider l’approche et estimer les premiers abaques. Enfin, nous industrialisations la méthode grâce à une projection du prototype sur un projet/programme d’implémentation industrialisé: estimation des coûts, définition du lotissement et planning de mise en place, mise en œuvre de la migration de données et proposition du change management». 

Le client doit par exemple être attentif au «move to cloud» afin de réduire ses coûts. En effet, le montant de cette migration complexe varie selon le nombre et le type d’application. En identifiant les applications satellites candidates au «low code» et en les développant directement dans le cloud, le gain est considérable.