Le ministère de la Mobilité publie une flopée de chiffres sur le stationnement au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Le ministère de la Mobilité publie une flopée de chiffres sur le stationnement au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Le Luxembourg compte 893.000 places de parking, soit 2,98 par voiture. Rien qu’avec les 92.000 situées en surface dans des bâtiments, on pourrait bâtir un P+R comme celui de Bouillon de 286 étages. Pour des taux d’occupation qui vont jusqu’à 80% dans les plus grandes villes, mais sous 70% dans d’autres. Une inefficacité contre laquelle le ministre de la Mobilité veut lutter avec sa stratégie nationale de stationnement.

Vélo, tram, train… Le ministre de la Mobilité, (déi Gréng), . Une problématique qui va de pair avec celle du stationnement. La «stratégie nationale» à ce sujet vient donc d’être présentée, ce jeudi 25 mai.

«Des places sont aménagées même le long de routes principales. Nous manquons donc d’espace pour des voies de bus, des pistes cyclables sécurisées et des chemins piétonniers confortables», explique le ministère de la Mobilité dans une vidéo.

Il y décrit un «cercle vicieux du stationnement»: «vu qu’il n’existe pas d’alternative intéressante à la voiture pour de nombreux déplacements, nous imposons, pour chaque nouvelle autorisation de bâtir, de nouvelles places de stationnement. Nous couplons ainsi la croissance économique à une augmentation des embouteillages. Ce qui nous amène à la case départ: un nombre accru de voitures cherchant des places de stationnement bon marché.» Il appelle cela le «cercle vicieux du stationnement». Et ce cercle, il souhaite, par son plan, le «briser».

Alors en quoi consiste cette stratégie? «Il s’agit de recommandations concrètes permettant aux communes et aux employeurs de jouer pleinement leur rôle d’acteurs de la mobilité en utilisant de façon ciblée les espaces privés et publics dédiés au stationnement.» Elle se présente sous forme d’un classeur regroupant dix fiches de travail qui ont «vocation à être mises à jour au fil des années».

1.518 kilomètres de places le long des routes

Pour faire accepter au plus grand nombre sa stratégie, le ministère mise sur la pédagogie. En plus de sa vidéo explicative disponible en quatre langues, son rapport regorge de chiffres. Comme le nombre de places de parkings autorisées au Luxembourg: 893.000 au total – sans compter le stationnement illicite.

271.000 places se trouvent le long des routes, ce qui représente 1.518 kilomètre ou «l’équivalent d’une bande de stationnement entre Luxembourg et Stockholm, Naples ou Madrid». Les 325.000 places de stationnement à ciel ouvert à l’écart des routes représentent quant à elles «253 la superficie de la Schueberfouer».

Les 205.000 places de stationnement souterrain dans les bâtiments, ce sont 20 millions de mètres cubes, «7,8 fois le volume de la pyramide de Khéops». Auxquelles il faut encore ajouter les 92.000 places en surface dans les bâtiments, équivalent à un parking Bouillon de 286 étages, haut de 833 mètres. Plus du double de la Tour Eiffel, qui en mesure 324.

53% des places sont publiques, 47% privées. 

Dans la capitale, on compte 2,73 places de parking par véhicule et 1,34 par habitant – respectivement 2,98 et 1,43 dans tout le pays. À titre de comparaison, Amsterdam dispose de moins d’une place par véhicule (0,98), Paris de 1,23 place et Barcelone de 1,31.

Des taux d’occupation variables

Beaucoup de places… pas toujours utilisées. Le taux d’occupation se situe entre 70% et 80% la journée à Luxembourg-ville ou à Esch. Dans les «centres moyens» (Sud urbain, ceinture suburbaine de la capitale, Nordstad) et dans les zones rurales, il descend même entre 40 et 70%.

Taux d’occupation moyen, en journée, des parkings publics au Luxembourg. (Photo: Capture d’écran de la fiche thématique 1/10)

Taux d’occupation moyen, en journée, des parkings publics au Luxembourg. (Photo: Capture d’écran de la fiche thématique 1/10)

Ces places de parking ont un coût. Il varie de 250.000 euros à l’achat pour un garage fermé en centre de Luxembourg-ville, à 9.000 euros pour une place extérieure à Wiltz.

D’un autre côté, «la plupart des parkings, soit en espace public, soit au lieu de travail, sont mis à disposition à un prix bas, voire gratuitement. Cela contribue à encourager le transport individuel motorisé, notamment pour se rendre au travail».

Le ministre voit dans ces chiffres une gestion inefficace du stationnement dans le pays. Plusieurs solutions doivent être envisagées selon lui: privilégier le stationnement de courte durée en ville, regrouper certaines places, faire de la place pour le stationnement des vélos, installer des petits P+R ou encore l’autopartage.

Les dix fiches thématiques peuvent être téléchargées sur le nouveau site web lancé à l’occasion: . Les communes peuvent aussi commander des versions papier.