Le siège de Deutsche Bank à Francfort. (Photo: Shutterstock)

Le siège de Deutsche Bank à Francfort. (Photo: Shutterstock)

La direction de Deutsche Bank a confirmé dimanche soir qu’elle considérait comme une des options stratégiques la fusion avec Commerzbank.

Va-t-on assister à la naissance d’un nouveau géant bancaire en Allemagne et en Europe? Rien n’est moins sûr selon le CEO du groupe, Christian Sewing. Mais l’idée, évoquée dans la presse depuis plusieurs mois, est dans l’air du temps.

Dimanche, la banque a publié un communiqué laconique confirmant qu’elle engage «des discussions avec Commerzbank».

Une démarche qui s’inscrit dans la volonté de Deutsche Bank de considérer les différentes opportunités stratégiques qui se présentent à elle pour «améliorer la croissance et la profitabilité», précise encore le communiqué. «Il n’est pas certain qu’une transaction se produira.»

Consolider le secteur

Depuis son arrivée à la tête du groupe en avril 2018, Christian Sewing a entrepris un vaste chantier interne pour permettre à Deutsche Bank de se préparer à son avenir et surmonter des résultats difficiles.

Un chantier qui passe notamment par des suppressions de postes mais qui est en bonne voie, comme l’a assuré M. Sewing dimanche dans un message adressé au personnel de la banque, dans le contexte de la rumeur de fusion avec Commerzbank.

«J’ai constamment souligné que la consolidation dans le secteur bancaire allemand et européen est un sujet important pour nous», écrit-il.

L’objectif de Deutsche Bank est de rester une banque globale avec une activité importante dans les marches de capitaux, sur base d’une position de leader dans son marché domestique et en Europe, en reposant sur un réseau global, peut-on encore lire dans ce message.

Pertes d’emplois en vue

Selon Reuters, le groupe qui serait issu de la fusion des première et deuxième banques allemandes afficherait environ 1.800 milliards d’euros d’actifs et une valorisation boursière d’environ 25 milliards d’euros. De quoi le placer autour du 15e rang européen, aux côtés de l’italien Unicredit et du belge KBC.

Deutsche Bank et Commerzbank disposent de 2.500 agences en Allemagne et emploient 140.000 personnes dans le monde.

Des estimations de pertes d’emplois – chiffrées à 10.000 – sont déjà évoquées en prélude à cette fusion qui prendra certainement aussi des accents politiques au regard de l’importance des deux banques pour l’économie allemande.

D’autant plus que l’État allemand détient 15% de Commerzbank depuis qu’il a sauvé le groupe lors de la crise financière de 2008.