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C’est une plongée en plein cœur de Broadway, et sans décalage horaire, qu’il est actuellement possible de vivre au Grand Théâtre. Tout le monde connaît West Side Story. Grâce au film réalisé par Robert Wise et Jerome Robbins, cette comédie musicale est certainement une des partitions les plus connues du répertoire contemporain. Mais de 1950 à aujourd’hui, de nombreuses années se sont écoulées et l’œuvre pourrait datée. Il n’en est rien, notamment grâce à l’incroyable énergie déployée par la jeune troupe composée de 36 acteurs et à la musique jouée en live dans un arrangement orchestré par Donald Chun.

Il explique : «Nous avons travaillé pierre par pierre à l’élaboration de ce spectacle. Nous n’avons bien sûr opéré aucun changement et avons travaillé dans le plus grand respect de l’oeuvre de Leonard Bernstein, mais des ajustements ont été élaborés. Certains passages qui étaient joués de manière plus lente, sont accélérés dans leur tempo pour que l’audience reste en alerte, soit toujours maintenue en état d’éveil, spécialement pour le second acte», plaisante-t-il.

Difficile dans un premier temps de ne pas faire de comparaison entre le film et ce qui se passe sur scène. Tout y passe: le décor, les acteurs, l’ambiance. En ce qui concerne les décors, la tendance est nettement plus contemporaine, même si certains éléments situent bien les scènes dans l’Upper West Side de New York à la fin des années 1950 (tabourets ronds de bar en similicuir, Jukebox). La fameuse scène jouée sur les balcons d’immeubles révèle des façades plus contemporaines. Les costumes sont eux aussi au goût du jour et ne véhiculent en aucun cas un effet de nostalgie, sans pour autant exclure certaines références: les Jets portent toujours leurs bombers, les Portoricaines des robes à frou-frou.

Un tremplin pour de jeunes acteurs

Mais ce qui est vraiment saisissant est l’incroyable énergie transmise par les acteurs et leurs qualités vocales et scéniques. «Le casting a été un long travail, précise Donald Chun. Nous avons en effet tous en tête les voix du film, mais il faut savoir par exemple que Natalie Wood était doublée dans le film. Ce n’est pas elle qui interprétait les chansons. La grande difficulté était que nous souhaitons avoir une troupe très jeune. La moyenne d’âge des acteurs est de 20 ans ! Mais qui dit jeune dit également peu d’expérience. Nous avons donc fait des castings aux États-Unis, en France, en Espagne. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit de leur première grande expérience professionnelle. Ils sont encore au début de leur carrière ».

Maria, elle, vient de fêter ses trente ans. «C’est mon premier vrai rôle en tant que professionnelle, explique Jessica Soza. J’ai étudié le théâtre musical en Californie puis j’ai décidé de tenter ma chance à New York où j’ai passé le casting pour West Side Story. J’ai toujours rêvé d’interpréter Maria, confie la pétillante actrice. Je vis véritablement un rêve actuellement. Mais je suis aussi contente de pouvoir le jouer maintenant, car j’ai suffisamment d’expérience de vie pour pouvoir transmettre toute la palette d’émotions nécessaire à l’interprétation de ce rôle. Maria va devenir une femme en 24 heures et faire passer ces émotions si complexes sur scène n’est pas aisé. Il faut faire ressentir aux spectateurs ce que Maria traverse. Il faut la rendre vivante ».

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