Le nouveau réfrigérateur permet de conserver les vaccins à la température idéale malgré des problèmes de tension électrique ou en cas de panne. (Photo: B Medical Systems)

Le nouveau réfrigérateur permet de conserver les vaccins à la température idéale malgré des problèmes de tension électrique ou en cas de panne. (Photo: B Medical Systems)

B Medical Systems, entreprise de technologie médicale basée à Hosingen depuis 40 ans, a annoncé ce mercredi avoir lancé le premier «frigo» capable de faire face aux problèmes électriques. Un enjeu crucial pour les vaccins dans les pays en voie de développement.

Noms de code: «TCW 40 R AC» et «TCW 80 AC». Fonctions: réfrigérateurs permettant de maintenir un niveau de température constant pendant trois jours sans courant et capables de résister à toute variation de haute tension. Particularité: capables de contenir 1.168 flacons et 2.576 flacons de 10ml de vaccin. Particularité singulière: ont été imaginés et fabriqués à Hosingen.

«L’instabilité des réseaux électriques est un défi majeur dans les pays en voie de développement, où les réfrigérateurs médicaux rendent l’âme les uns après les autres. B Medical Systems a développé le tout premier réfrigérateur résistant à toutes les tensions et fréquences électriques dans le monde entier. Une percée technologique», a déclaré Luc Provost, CEO de B Medical Systems, dans un communiqué, mercredi matin.

Une technologie brevetée et reconnue au niveau mondial

À la tête de 230 employés dans le nord du pays, le PDG de , société née de la division médicale d’Electrolux il y a 40 ans, n’est pas peu fière de sa dernière génération de «frigos» en pointe dans le secteur médical. La technologie est brevetée au Luxembourg, le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’ont reconnue comme répondant aux plus hautes exigences européennes et mondiales.

Tous les appareils sont équipés d’un «data logger», qui permet de s’assurer que la chaîne du froid n’est jamais rompue.

L’enjeu est énorme

Selon les statistiques de l’OMS et de l’Unicef, plus de 1,5 million d’enfants meurent chaque année de maladies qui pourraient être évitées grâce à la vaccination. 2 à 3 millions sont sauvés des maladies infantiles mortelles –comme la rougeole, la diarrhée ou la pneumonie – par la vaccination, et un nourrisson sur cinq ne reçoit pas les vaccins nécessaires pour rester en vie et en bonne santé.

Une étude de l’université Johns Hopkins de Baltimore aux États-Unis, portant sur 73 pays entre 2011 et aujourd’hui, a conclu qu’un dollar investi en vaccins dans un pays en voie de développement génère 18 dollars d’économies en soins de santé pour les bénéficiaires – et jusqu’à 48 dollars à long terme –, réduit les pertes de salaire et engendre un gain de productivité.

90% des pays en développement ne respectent pas la chaîne du froid

Le manque de vaccins n’est pas forcément directement en cause: 90% des pays en voie de développement n’ont pas d’équipements qui respectent la chaîne du froid. Or, un vaccin doit être maintenu de manière stable entre 2 et 8°C pour conserver ses propriétés. Difficile quand on n’a pas de courant. Ou peu de courant. En Afrique, par exemple, entre 2010 et 2014, la consommation d’électricité ne représentait que 4% de la consommation américaine. La production d’électricité, en 2017, était trois fois inférieure à celle de l’Inde (96GW contre 325) et 15 fois inférieure à celle de la Chine (1.519GW), selon la Banque mondiale.

Les deux nouveaux produits de B Medical Systems s’ajoutent à une gamme de 26 produits, commercialisés auprès de l’Unicef ou des ministères de la Santé. En 2017, la société luxembourgeoise, en pointe dans ce secteur, affichait un chiffre d’affaires de 67 millions d’euros, et 3,4 millions de bénéfice net. Elle réalisait son chiffre principalement en Afrique (30 millions) et en Asie (16 millions).