Les cigarettes mentholées représentent 6% du marché au Luxembourg, selon Heintz van Landewyck. (Photo: Shutterstock)

Les cigarettes mentholées représentent 6% du marché au Luxembourg, selon Heintz van Landewyck. (Photo: Shutterstock)

Les cigarettes au goût de menthol sont bannies de la vente dans l’Union européenne depuis ce mercredi. Une niche qui était porteuse pour le manufacturier luxembourgeois Heintz van Landewyck.

C’est la dernière mesure d’une directive européenne en application depuis 2014: les cigarettes au goût de menthol sont interdites à la vente depuis ce mercredi 20 mai dans tous les pays de l’UE.

La mesure impacte directement le producteur de cigarettes luxembourgeois  , qui emploie 800 collaborateurs, selon son directeur général pour le Benelux et la France Charles Lemmer.

«En tant que petit fabricant face aux multinationales, cette niche a toujours été surexploitée par Heintz van Landewyck. Nous sommes donc impactés de façon disproportionnée en comparaison à nos concurrents des multinationales», admet notre interlocuteur, sans toutefois donner d’indication chiffrée sur l’impact au niveau des ventes.

Chaque année, Heintz van Landewyck fabrique 7 à 8 milliards de cigarettes, sans compter les milliers de tonnes de tabac à rouler.

Nous sommes impactés de façon disproportionnée en comparaison à nos concurrents des multinationales.

Charles Lemmerdirecteur général pour le Benelux et la FranceHeintz van Landewyck

Les produits mentholés sont fabriqués sur le site de Hollerich tandis que celui d’Ettelbruck a fermé ses portes. S’il reste possible de les exporter au-delà des frontières de l’UE, «cela représente une part marginale», selon Charles Lemmer. Il estime à 3% la part des ventes de ces produits dans l’UE et 6% au Luxembourg. Au niveau mondial, elle monte à 10% selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT), basé en France.

Six ans après la directive européenne

Au niveau de l’impact sur l’emploi, «pour le moment, il n’y a rien de prévu quant à la réduction des effectifs ou des lignes de production», assure le responsable. Il considère que si le menthol disparaît, cela va conduire une partie des fumeurs à opter pour d’autres produits de sa gamme ou peut-être à arrêter de fumer.

En tout cas, l’interdiction du menthol est la dernière pierre à l’édifice d’une qui avait sonné le glas des produits de tabac «contenant un arôme caractérisant particulier». Ainsi, les cigarettes au goût de fruits, de vanille ou de chocolat avaient directement été bannies des commerces tandis que celles au menthol avaient bénéficié d’un sursis jusqu’en 2020, étant donné qu’elles représentaient une part plus élevée que leurs concurrentes sur le marché.

Charles Lemmer voyait d’ailleurs ces produits comme «un segment traditionnel» dans la mesure où ils sont fabriqués au moins depuis les années 1950 par le groupe luxembourgeois, qui, au passage, assure n’avoir jamais pénétré les marchés des goûts de fraise ou de chocolat.

De son côté, la se réjouit de l’entrée en vigueur de l’interdiction. «Nous espérons que cette mesure évitera à certains jeunes de commencer à fumer. C’est une belle avancée dans la lutte contre le tabagisme, mais beaucoup de chemin reste encore à parcourir», commente sa directrice Lucienne Thommes.

Fridhaff opérationnel

Heintz van Landewyck a vu le jour en 1847 au Luxembourg et est présent actuellement sur deux sites: à Hollerich et au , où sa nouvelle manufacture est désormais en activité, confirme Charles Lemmer.

Le projet vise à transférer les activités de production de la capitale au nord du pays tandis que seuls les services administratifs sont appelés à rester à Hollerich, . D’un coût de 60 millions d’euros, ce nouveau site s’étale sur 36.000m².