Nombreux sont les détaillants à proposer des remises, un phénomène qui n’est pas lié au contexte sanitaire mais aux pré-soldes. (Photo: Paperjam)

Nombreux sont les détaillants à proposer des remises, un phénomène qui n’est pas lié au contexte sanitaire mais aux pré-soldes. (Photo: Paperjam)

Au Luxembourg, les commerces «non essentiels» ont jusqu’à jeudi après-midi pour terminer leurs ventes d’une année 2020 résolument pas comme les autres.

Des boutiques bien remplies à deux jours du réveillon de Noël, ce n’est pas une surprise. Mais ce 24 décembre marquera le dernier jour d’ouverture de l’année pour les enseignes qui commercialisent et, donc, forcées de fermer leurs portes suite par (DP) et (LSAP) pour faire face au Covid-19.

S’il était attendu, le discours de lundi a son impact sur la fréquentation de certaines enseignes. C’est le cas notamment de Zara, au centre commercial Kirchberg, où de nombreux chalands étaient déjà présents à l’ouverture des grilles mardi matin. «On sent que les gens veulent faire leurs achats avant le reconfinement», confie une vendeuse qui s’affaire à remplir les tringles dans l’enseigne de prêt-à-porter.

Celle-ci propose des articles en ristourne. Mais attention, il ne s’agit pas de soldes, mais de pré-soldes, nous précise-t-on. «Les promos et rabais font partie du modèle standard sur toute l’année, mais en ce moment, avec les incertitudes ambiantes, il y a probablement pas mal de commerçants qui anticipent: ils doivent vendre leur stock pour avoir des liquidités et acheter les nouvelles collections», précise Claude Bizjak, directeur adjoint de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC).

Les soldes attendus le 11 janvier 2021

Idem au centre commercial de la Belle Étoile à Bertrange, où quelques enseignes proposaient déjà des remises mardi matin. Dans l’institut de beauté Yves Rocher, une conseillère éconduit poliment une cliente à la recherche d’un dernier rendez-vous avant la fermeture forcée. «On affiche complet depuis une semaine déjà, les annonces du gouvernement ne changent rien», confie une esthéticienne.

Quant au magasin de décoration Maisons du Monde, certains articles sont déjà ornés d’une pastille de couleur en vue des soldes. «On a tout préparé, mais ça n’aura pas lieu le 2 janvier», explique une vendeuse. Rendez-vous est donné à la réouverture des commerces, théoriquement le 11 janvier 2021.

Les soldes doivent démarrer tout de suite après la réouverture, sinon c’est la catastrophe.

Marc MullerprésidentFemo

«Les soldes doivent démarrer tout de suite après la réouverture, sinon c’est la catastrophe», prévient Marc Muller, président de la Femo. Un avis partagé par la CLC: «Si on ne le fait pas, les gens vont être dans une position d’attente. Il faut faire venir les clients et les soldes sont un excellent outil pour faire cela», insiste Claude Bizjak.

Un reconfinement casse-tête

Si le premier confinement du printemps avait décrété sauf ceux vendant des denrées alimentaires, sa déclinaison hivernale se base sur des catégories de produits autorisés à la vente. «Le projet de loi ne ferme pas les magasins mais interdit de manière générale le commerce de détail, sauf exception. Si vous vendez des livres et des jouets, vous avez toujours le droit de vendre des livres», explique Claude Bizjak.

Celui-ci juge la mesure «compliquée», d’autant que les commerces sont actuellement en plein coup de feu des derniers achats de fin d’année et devraient donc mobiliser des salariés pour réorganiser les lieux et barrer l’accès à certains produits dès samedi pour ceux qui seront ouverts en ce jour férié de la Saint-Étienne.

Autre pierre d’achoppement: les plantes et articles de bricolage ne figurent pas sur . Cela implique donc une fermeture des magasins de bricolage, alors qu’ils avaient été .

À noter que le retrait en «click & collect» reste autorisé, de même que la vente au volant, à savoir le retrait d’une commande passée à distance en mode «drive». Quant aux prochaines ouvertures dominicales prévues, celle du 27 décembre est maintenue mais seulement pour les articles qui restent autorisés à la vente, tandis que celles des 3 et 10 janvier passent à la trappe.

«C’est très dur pour les commerçants, surtout parce que nous sommes d’avis que nous ne sommes pas une source de propagation du virus», conclut Claude Bizjak.