L’Observatoire national de la santé permettra d’avoir une vue d’ensemble du système de santé, notamment sur la disponibilité des ressources en termes de personnel – un sujet sensible au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

L’Observatoire national de la santé permettra d’avoir une vue d’ensemble du système de santé, notamment sur la disponibilité des ressources en termes de personnel – un sujet sensible au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

L’Observatoire national de la santé, dont les experts aideront le ministère de la Santé à orienter ses décisions et à avoir une vue d’ensemble de la santé dans le pays, va bientôt voir le jour. Le projet de loi devrait être voté lors des prochaines séances plénières à la Chambre.

La création de l’Observatoire national de la santé entre désormais dans sa dernière ligne droite. Adopté à l’unanimité, mardi, par les députés de la commission de la santé, le vote du projet de loi qui fixe ses missions et sa composition est programmé pour une des prochaines séances plénières à la Chambre.

Composé exclusivement d’experts issus de la communauté scientifique, l’Observatoire national de la santé visera à «l’amélioration de la santé de la population et du système de santé», selon le rapport du projet de loi, en mettant en réseau les données relatives à la santé, en les centralisant, les coordonnant et les analysant. Tout cela dans le but d’aider le gouvernement à définir les orientations politiques en matière de santé.

Le député (LSAP), président de la commission de la santé, s’estime «très content» de l’issue prochaine du projet, qu’il considère un peu comme son «bébé». Ministre de la Santé entre 2004 et 2013, il assure s’être «toujours battu pour avoir un tel Observatoire», dont l’idée «remonte à beaucoup plus loin que 2013», année lors de laquelle l’établissement est inscrit dans le programme gouvernemental.

Un conseil d’experts

«À l’époque, on avait une personne et demie – qui n’était pas à temps plein – en charge de l’établissement de la carte sanitaire», se rappelle-t-il. «La santé avait besoin d’un instrument pour évaluer l’état de la santé, ses performances, ses défis d’avenir, et pour comprendre toute la complexité du domaine de la santé.»

Depuis 2013, le projet a connu quelques modifications. Notamment sa composition: à l’origine, il prévoyait des représentants de ministères, de la CNS, du Statec, du Collège médical, etc. Désormais, il s’agit d’experts scientifiques: «On mise sur l’expertise et non sur des représentants d’intérêts divers», constate Mars Di Bartolomeo. «C’est mieux pour l’indépendance de la structure, même si celle-ci reste attachée au ministère de la Santé, ce qui est légitime puisque ce dernier met en place les propositions.»

L’intérêt des patients

Autre modification: l’ajout d’un expert «en matière de mesure des résultats rapportés par les patients» (ou «patient reported outcome measures»), dont le rôle est de prendre le point de vue du patient et de défendre ses intérêts.

La pandémie de Covid-19 n’aura finalement eu qu’une influence indirecte, selon Mars Di Bartolomeo, en rappelant la nécessité d’un tel établissement, qui permet d’avoir une vue d’ensemble du système de santé, en particulier concernant les ressources en personnel et en matériel – un sujet d’inquiétude mis en exergue pendant la crise sanitaire.