1. Transformer durablement les bâtiments existants: quel challenge?
Les projets de constructions neufs peuvent être perçus comme des modèles de conception durable. Pourtant, il est autant durable d’améliorer, de transformer ou d’étendre la masse majeure des bâtiments existants plutôt que de démolir pour reconstruire. L’impact serait alors exponentiel.
Conserver toute ou une partie de la structure d’un bâtiment peut diminuer l’empreinte carbone d’un projet et préserver les ressources (financières, matériaux…). C’est le cas par exemple des bureaux du bâtiment Brasseur à Luxembourg-Ville, construit dans les années 80. Il est en cours de réaménagement en immeuble mixte, dénommé BELR (46 logements et un espace pour profession libérale) par le promoteur Baltisse Real Estate. La structure ainsi que les planchers vont être conservés alors que la façade va être modifiée par l’agrandissement des baies de fenêtres et l’ajout de balcons notamment.
Transformer peut inquiéter d’un point de vue technique (réduction des possibilités), pourtant, cela permet de valoriser le patrimoine existant. La transformation d’un bâtiment existant n’empêche pas l’éco-conception via l’adaptation des techniques comme l’utilisation du bois pour les superstructures en hauteur, l’amélioration des performances thermiques grâce à la mise en place de géothermie et de free-cooling, et aussi l’électrification via des panneaux photovoltaïques sur toiture verte.
Conserver toute ou une partie de la structure d’un bâtiment peut diminuer l’empreinte carbone d’un projet et préserver les ressources.
Bon nombre de mesures peuvent déjà être prises à coûts modérés en cours d’exploitation, tels que la végétalisation des toitures et le soutien de la biodiversité, la récupération des eaux de pluie et l’utilisation d’éclairages LED.
La performance énergétique, l’adaptabilité, la réduction des coûts de maintenance et la valeur des certifications environnementales in-use influencent la valorisation à long terme des constructions.
2. Comment anticiper la gestion des ressources à l’avenir?
Le Luxembourg est confronté à des défis importants en matière de déchets issus de la construction. L’économie circulaire offre des solutions pour minimiser la production de déchets et favoriser leur recyclage, leur réutilisation et leur valorisation.
Il est alors possible d’intégrer dès de la conception l’utilisation de ressources de manière à concevoir des solutions techniques démontables, modulaires, réversibles et évolutives. Le bâtiment ZECO² construit par SECO en collaboration Bouwteam avec l’architecte Moreno et l’entreprise Soludec en est un exemple.
Aussi, les certifications environnementales qui attestent le bien-être et le confort des occupants augmentent indirectement la valeur du bâti.
3. SECO: Facilitateur pour le monde de la construction
SECO Luxembourg, étant une coopérative du secteur, se positionne en tant que catalyseur d’initiatives transversales pour les projets de circularité. SECO est capable d’apporter la valeur ajoutée significative à ce processus en mobilisant ses différentes compétences et expertises.
Bien au-delà de la réalisation d’inventaires matériaux selon la loi des déchets modifiée du 9 juin 2022, SECO peut notamment identifier les ressources qui peuvent être réutilisées sous forme de réemploi ou upcycling dans d’autres projets de construction, contribuant ainsi à la réduction des déchets.
SECO Luxembourg, étant une coopérative du secteur, se positionne en tant que catalyseur d’initiatives transversales pour les projets de circularité.
SECO a d’ailleurs codéveloppé l’attestation «safetyincircularity.be», qui accompagne les industries innovantes à mettre en place un processus encadré et certifié pour assurer la conformité de matériaux destinés au réemploi (structures bois ou métalliques, revêtements de sols, faux planchers, robinetterie, etc.).
4. Quel message pour le monde financier?
La valeur des bâtiments durables persiste au-delà d’une première période de 20 ou 25 ans d’exploitation et d’amortissement. Ces bâtiments peuvent être vus comme des «coffres forts» de matériaux. Il devient dès lors imaginable de quantifier et de valoriser à l’avenir ces stocks immobilisés, un peu comme un actif net redressé.
Certaines constructions pourraient voir leur valeur augmenter dans le temps, en adoptant une approche circulaire qui facilite l’identification et le réemploi des matériaux et ressources. Ces derniers peuvent par la suite être réemployés selon le principe de l’Urban Mining, permettant dès lors une nouvelle économie de «création» de ressources.
Pour en savoir plus: