Pour éviter que les clients ne se ruent encore plus sur certains produits à cause des promotions, Delhaize a décidé de remplacer ces dernières par une réduction de 5%. (Photo: Shutterstock)

Pour éviter que les clients ne se ruent encore plus sur certains produits à cause des promotions, Delhaize a décidé de remplacer ces dernières par une réduction de 5%. (Photo: Shutterstock)

Le coronavirus a déclenché des réflexes de panique dignes des grandes guerres. La razzia sur le papier toilette, les pâtes, le riz ou les produits d’hygiène était encore renforcée par les promotions. Delhaize vient de prendre un autre virage.

Les images ont fait le tour du monde. Comme si le coronavirus était une vulgaire gastroentérite, les consommateurs ont rempli leurs chariots de papier toilette, mais aussi de pâtes, de riz et de produits d’hygiène. Et si la grande distribution s’est d’abord dépêchée de mettre ces produits en tête de gondole, d’une certaine manière, elle s’en mord les doigts: les gens en ont acheté encore plus pour profiter des promotions.

Jeudi, Delhaize, qui avait suspendu les promotions pour éviter d’alimenter ce phénomène, annonce qu’elle va offrir une «réduction solidaire» de 5% sur la grande majorité des produits de ses magasins.

«Nous ne manquons de rien. Mais nos salariés réassortissaient des rayons véritablement pillés… qui étaient de nouveau vides un quart d’heure plus tard. Jusqu’au moment où, en stock, nous n’avions plus de quoi remplir ces rayons. Les images sont ‘catastrophiques’», explique une porte-parole du groupe Delhaize, Karima Ghozzi. «Et ce n’est pas que nous soyons en pénurie! C’est que nos camions, qui passent une fois ou deux par jour en général, gèrent leur espace en fonction de différents produits.» 

Difficile de les faire revenir plusieurs fois par jour, et difficile de leur demander de ne prendre que du papier toilette, par exemple.

«Nous espérons qu’en ne remettant pas les promotions, mais en faisant un geste, cela suffira à ne pas alimenter ce surstockage», explique-t-elle, en insistant, comme tous les groupes de la grande distribution depuis le début de la crise, sur l’absence de pénurie.

La sensation de panique n’a aucun sens pour les 500 salariés dans les 55 magasins luxembourgeois, assure-t-elle. Un mot gentil sera toujours le bienvenu en cette période compliquée pour eux. «Parce que tout le monde travailler d’arrache-pied pour que tout se passe bien.»