«Les communes ont tant de possibilités qui leur sont offertes en matière de logement abordable. Or, elles n’en font rien ou presque…», explique Gary Diderich, l’un des porte-paroles de déi Lénk.  (Photo: Nader Ghavami/Archives)

«Les communes ont tant de possibilités qui leur sont offertes en matière de logement abordable. Or, elles n’en font rien ou presque…», explique Gary Diderich, l’un des porte-paroles de déi Lénk.  (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Déi Lénk a profité de l’organisation de son congrès ordinaire ce samedi 25 mars pour présenter son programme électoral en vue des élections communales de juin prochain. Avec la crise du logement en point central.

Une semaine jour pour jour après Fokus, déi Lénk a présenté son programme électoral ce samedi 25 mars, profitant ainsi du congrès ordinaire qu’il tenait au Casino syndical de Bonnevoie. Du moins, son programme-cadre pour les élections communales du 11 juin prochain, «car pour celui des législatives du mois d’octobre, il faudra attendre un congrès extraordinaire que nous tiendrons entre les communales et les congés d’été», explique Gary Diderich, l’un des deux porte-paroles du parti de gauche.

Un parti qui se présentera dans un peu plus de deux mois «à coup sûr dans six communes, peut-être même sept». Schifflange s’ajoutant dans ce cas-là à Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Differdange, Dudelange, Pétange et Sanem.

Quatre têtes de liste à Luxembourg

Des villes où déi Lénk présentera des listes complètes, dont les têtes de liste sont connues. Ainsi, à Luxembourg, on retrouvera un quatuor composé de la députée , de l’ancien député , d’Ana Correia et de Julien Gannard. Il en sera de même à Differdange, avec Gary Diderich, Fio Spada, Eric Weirich et Tessy Ewen. Ils seront par contre deux à Esch-sur-Alzette (Line Wies et Samuel Baum), à Sanem (et Jos Piscitelli) et à Pétange (Sonia Neves et Ben Muller). Tandis que la co-porte-parole, Carole Thoma, sera seule tête de liste à Dudelange.


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Comme il l’avait déjà signifié , déi Lénk souhaite qu’en 2023, chaque vote en sa faveur soit «un signal clair. Celui que le temps de l’inaction de l’actuel gouvernement est révolu», reprend Gary Diderich.

Le logement abordable

Déi Lénk s’emparant , il est donc logique que ce dernier soit au centre de son programme pour les communales.

«Les communes ont tant de possibilités qui leur sont offertes en matière de logement, et plus particulièrement de logement abordable. Or, elles n’en font rien ou presque…», peste le porte-parole. «Le parc immobilier abordable public est ridicule. Il doit se situer en dessous des 2%. Là où chez nos voisins étrangers, on dépasse généralement les 15%.»

L’objectif de déi Lénk à ce niveau-là est clair: atteindre à moyen terme les 10% de logements abordables et même les 25% à long terme. «Pour cela, il faut profiter de la crise immobilière actuelle relative que l’on vit au Luxembourg. L’opportunité est là pour tenter d’agrandir le parc des logements abordables. Il faut la saisir! Les communes doivent acheter des terrains, mais aussi des constructions existantes. Tout en tentant de convaincre derrière les promoteurs de construire.»

Le parc immobilier abordable public est ridicule. Il doit se situer en dessous des 2%. Là où chez nos voisins étrangers, on dépasse généralement les 15%.
Gary Diderich

Gary Diderichco-porte-paroledéi Lénk

Toujours en rapport avec le logement, déi Lénk voudrait aussi voir des habitations modulables s’implanter sur les terrains en friche. Mais aussi et surtout que les communes utilisent enfin la fameuse «taxe communale spécifique d’inoccupation et de non-affectation à la construction de certains immeubles» qui se trouve dans leur arsenal législatif depuis le Pacte logement 1.0.

«Dans la réalité, peu s’en servent. Et vu que l’État a bougé , un impôt de mobilisation des terrains et un autre de non-occupation des logements, tout le monde attend. Or, il faudra encore des années pour que tout cela entre en vigueur. Et nous n’avons pas le temps pour ça…»

L’énergie et le tarif de l’eau

Autre élément important du programme du parti de gauche pour les communales: encourager la production d’énergie (notamment via une installation obligatoire de panneaux photovoltaïques pour les nouvelles constructions ou la mise en place d’un véritable accompagnement afin d’aider la population dans la rénovation énergétique des bâtiments) et la mise en place d’une politique liée à l’eau.

Nous souhaiterions développer un système de carsharing public.
Gary Diderich

Gary Diderichco-porte-paroledéi Lénk

«Parce qu’elle devient une ressource de plus en plus rare», lance Gary Diderich. «On souhaite mettre en place une obligation de récupération d’eau, avec notamment des citernes d’eau de pluie dans les nouvelles constructions. Et cela tout en introduisant des aides financières publiques en la matière. Nous voulons aussi instaurer un nouveau tarif pour l’eau de distribution. Avec un coût réduit en dessous d’une utilisation de 50 litres par jour par personne. Un prix coûtant de 50 à 100 litres et un prix doublé au-delà.»

30km/h en ville

Enfin, en matière de mobilité, on retient que déi Lénk souhaite «réduire la vitesse dans les villes et villages à 30km/h», au lieu des 50 actuels. Mais aussi qu’il veut encore davantage développer les pistes cyclables.

«Et puis, nous souhaiterions développer un système de carsharing public», glisse Gary Diderich. «Pour l’heure, on retrouve Carloh à Luxembourg, mais aussi Flex, la solution mise en place par les CFL. Mais ce que nous souhaiterions, c’est un système de plus grande ampleur. Qui serait le résultat d’une collaboration entre les communes, avec des places de stationnement qui ne seraient réservées qu’au carsharing.»