Luc Frieden est en position de force pour constituer le prochain gouvernement. Favorable à une coalition à deux, il a le choix entre une alliance avec le DP de Xavier Bettel ou le LSAP de Paulette Lenert. (Photos: Maison Moderne)

Luc Frieden est en position de force pour constituer le prochain gouvernement. Favorable à une coalition à deux, il a le choix entre une alliance avec le DP de Xavier Bettel ou le LSAP de Paulette Lenert. (Photos: Maison Moderne)

C’était la question centrale de ce scrutin: la coalition Gambia conserverait-elle la majorité des 60 sièges de la Chambre des députés et repartirait-elle pour un tour? La réponse est non. Le CSV est maître du jeu et peut s’allier dans une coalition à deux, soit avec le DP, soit avec le LSAP.

En 2018, les Verts avaient sauvé la coalition en gagnant trois sièges alors que le LSAP en perdait trois et le DP un. Pas de miracle en 2023. Déi Gréng en perdent cinq alors que leurs alliés de coalition connaissent des sorts variés: forte progression pour le DP, qui gagne deux députés pour atteindre 14 mandats – «un résultat inespéré» de l’aveu même de (DP) –, et une progression moindre pour le LSAP, qui gagne un député pour en totaliser 11. Un score décevant par rapport aux sondages et aux ambitions du parti mené par (LSAP).

Quatorze (DP) plus onze (LSAP) plus quatre (déi Gréng) égale vingt-neuf. La messe est dite.

Le CSV revient au centre du jeu

Le CSV conserve ses 21 députés à la Chambre. Ce qui n’était pas acquis en juin, lorsque le parti chrétien-social plafonnait à 17 sièges. (CSV) aura été un pari gagnant. À Luxembourg-ville, les chrétiens-sociaux font jeu égal avec le DP (27,89% contre 27,81%) et à Esch-sur-Alzette, la ville dont les socialistes ne se remettent toujours pas de la perte, le CSV devance les socialistes de peu (25,24% contre 25,07%).

Le CSV redevient le parti central de l’échiquier et peut théoriquement choisir qui sera son partenaire pour les cinq années à venir. Une coalition CSV-DP totaliserait 35 sièges, une coalition CSV-LSAP 32. Quelle que soit la couleur du prochain gouvernement, Luc Frieden (CSV) l’a clairement dit: «Ce sera pour faire une nouvelle politique.» Et il espère que le CSV le dirigera.

Les Verts en déroute

Déi Gréng sont les grands perdants du scrutin. On pouvait le supposer au lendemain des communales, un scrutin traditionnellement favorable aux Verts et où ils avaient essuyé un revers. Revers minimisé par (déi Gréng). Mais l’ampleur de la défaite surprend. Et ce d’autant plus que les thèmes relatifs au changement climatique restent au cœur des préoccupations d’une majorité de la population.

Ce revers constitue une surprise pour beaucoup d’observateurs, qui s’attendaient globalement à un revers, mais pas de cette ampleur. Les départs de , de Roberto Traversini et de Camille Gira, gros pourvoyeurs de voix, ont certainement contribué à cette chute au niveau national.

Avec quatre sièges, le parti obtient son pire score depuis 1999, année où le parti avait obtenu cinq sièges. Déi Gréng perdent leur statut de parti de gouvernement et sont dépassés par l’ADR.

Sept partis représentés à la Chambre

Le parti de (ADR) obtient cinq sièges, soit un de plus qu’en 2018. Le départ de  n’aura eu aucun effet sur les résultats du parti, qui surfe sur la vague populiste de droite qui balaie l’Europe. Cinq sièges permettront au parti d’avoir une fraction au Parlement, mais ne lui permettront pas de participer à une coalition. DP, LSAP et CSV ont exclu une telle alliance durant toute la campagne.

Avec trois députés, les Pirates réalisent une contre-performance. Si le parti gagne un siège, il est loin de l’objectif que s’était fixé (Piraten), soit six députés.

Déi Lénk atteint son objectif en sauvant ses deux sièges.

Comme en 2018, sept partis seront représentés à la Chambre. Liberté-Fraïhett! (1,13% des votes au niveau national) de Roy Reding et Fokus (2,47% des voix) de Frank Engel auront raté leur pari. Volt (0,19%) et déi Konservativ (0,23%) restent des partis confidentiels, tandis que le KPL n’en finit pas de mourir de vieillesse avec 0,64% des suffrages.