Moins d’une semaine seulement après que Carole Dieschbourg a rendu sa démission, en la personne de . L’affaire a été rondement menée. La nouvelle titulaire des ministères du Climat, de l’Environnement et du Développement durable avoue en effet avoir eu quelques jours pour réfléchir et consulter ses proches avant de faire connaître sa décision. Il n’a donc fallu guère de temps pour que la proposition de rejoindre le gouvernement lui soit faite.
Si, comme cela a été dit à plusieurs sources, le départ de Dieschbourg était réellement inattendu et a pris les Verts de court, son comité exécutif a réagi vite. Il ne fait guère de doute que le premier cercle de décision a réuni et les deux coprésidents, et . Les ministres , et ont évidemment été consultés. Mais c’est bien de ce cercle restreint qu’a émané le nom de Joëlle Welfring. Les autres membres du comité exécutif ont suivi sans aucune velléité, l’unanimité ayant prévalu pour soumettre cette candidate à l’onction du congrès.
Aller vite était une nécessité. «Nous ne voulions pas que la rumeur laisse croire que nous ne trouvions pas une personne compétente ou que nous avions du mal à le faire, ce qui aurait d’ailleurs été faux. Mais cela nous a poussés à appuyer sur l’accélérateur», confie un cadre de déi Gréng.
Si de nombreux scénarios étaient possibles, certains ont été très vite écartés, et d’autres, semble-t-il, même pas évoqués. Pas question donc de faire revenir de l’Europe, où elle se trouve très bien et «fait du très bon travail». Sans perdre de vue que les aléas de son épouse, dans le cadre de la construction d’une crèche à Beckerich, qui ont valu une perquisition au ministère… de l'Environnement, auraient fait tache et posé problème. Pour , par ailleurs nièce du ministre , ou encore , l’heure n’est pas encore venue et la volonté, de toute façon, «n’était pas de prendre un député à la fraction». Raison pour laquelle l’option , dont la sagesse est très utile au milieu des jeunes pousses, était peu plausible.
L’impérative maîtrise des dossiers
Deux critères étaient totalement incontournables, dit-on par ailleurs au sommet du parti. Tout d’abord, le sexe: impossible de voir un homme prendre la place laissée vacante. Ensuite, «la compétence. Il nous fallait quelqu’un qui connaisse déjà les dossiers et les maîtrise de manière technique. Ce sont vraiment ces deux impératifs qui ont guidé le choix.»
Joëlle Welfring cochait les cases imposées au profil. Directrice adjointe de l’Administration de l’environnement depuis août 2014, directrice depuis le début de ce mois, elle a été le «bras armé» de Carole Dieschbourg durant presque 8 ans, et donc au faîte de tous les dossiers.
Et si ce haut fonctionnaire n’était pas encarté auprès de déi Gréng, sa formation, sa sensibilité et son parcours professionnel laissent croire que c’est là son environnement naturel. Cela aurait été peut-être moins le cas avec d’autres candidats de la société civile, un moment évoqués aussi, mais dont le vert aurait été un peu plus pâle.
Évidemment, déi Gréng veut aussi profiter de ce remaniement pour capitaliser sur l’avenir. Joëlle Welfring compte en effet poursuivre sa carrière en politique dans les années à venir. Elle sera logiquement candidate lors des prochaines élections législatives, sans doute dans la circonscription Sud. Les coups pour le moment gagnants réalisés par le LSAP avec et par le DP avec ont, semble-t-il, inspiré les Verts.
Autre élément à ne pas négliger: Joëlle Welfring a été responsable du Business Development au Centre de recherche public Henri Tudor. Elle connaît donc le monde de l’entreprise et des entrepreneurs, et fait partie de ces «écolopragmatiques» qui, comme Bertrand Piccard, estiment que la voie faisant se rejoindre défense de l’environnement et croissance économique est la seule à suivre. Son positionnement plaira sans doute plus aux patrons, certains ayant sabré le champagne lors de l’annonce du départ de la plus dogmatique Dieschbourg.
C’est une évidence: déi Gréng, comme d’autres, se met en ordre de bataille pour 2023.