Selon Nora Back et Sylvain Hoffmann, la situation budgétaire de l’État sera moins négative que supposée dans le projet de budget. La CSL se rallie ainsi aux prévisions de la Commission européenne qui table sur un déficit de -1,7% du PIB contre -2,2% prévu par le gouvernement pour 2023. (Photo: CSL)

Selon Nora Back et Sylvain Hoffmann, la situation budgétaire de l’État sera moins négative que supposée dans le projet de budget. La CSL se rallie ainsi aux prévisions de la Commission européenne qui table sur un déficit de -1,7% du PIB contre -2,2% prévu par le gouvernement pour 2023. (Photo: CSL)

La Chambre des salariés a rendu le 28 novembre son avis sur le projet de budget de l’État. Si la situation inflationniste reste incertaine, elle avance que les finances publiques seront, in fine, meilleures que prévu et plaide pour une approche budgétaire contracyclique.

, présidente de la Chambre des salariés Luxembourg (CSL), et , directeur général, ont présenté ce lundi 28 novembre l’avis suite au dépôt de de l’État. Sur les finances publiques, la CSL estime que «la détérioration de la situation budgétaire reste complètement raisonnable et doit être comprise comme un prix à payer pour garantir une stabilité économique et sociale au sein du Grand-Duché.»


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Sur le déficit budgétaire et la dette publique – pour laquelle la Chambre retient le seuil de 60% du PIB d’après les critères de Maastricht, plutôt que les 30% que s’est fixés le gouvernement –, elle estime qu’ils seront «plus faibles que prévu» en raison de la non-réalisation de certains investissements et d’une sous-estimation des recettes fiscales. «Il nous semble peu probable que l’excédent budgétaire d’un milliard d’euros en août se transformera en un déficit de presque 1,4 milliard en 2022 comme l’indique le projet de budget», indique-t-elle dans son avis. La vraie incertitude reste la durée de l’inflation et le maintien de prix à la consommation élevés, et la probable hausse des taux directeurs qui pèsera encore, selon la CSL, sur le pouvoir d’achat des ménages.

Maintenir l’indexation «quoi qu’il en coûte»

Là où les chambres patronales voient dans l’index une «situation catastrophique» pour les entreprises, la CSL lève les yeux au ciel. «Ce n’est pas nouveau», commente Nora Back, «nous avons l’habitude que le patronat au Luxembourg, de même que l’OCDE, critique ce système. L’indexation, nous sommes définitivement pour. En réalité, on parle de deux tranches indiciaires, la troisième étant la tranche de 2022 reportée en 2023. À nos yeux, c’est tout à fait envisageable pour les entreprises de le faire, car nous ne sommes pas en récession généralisée et si cela devait arriver, l’accord tripartite prévoit une compensation des coûts de cet index par l’État, donc je ne vois pas où est le problème.» La CSL maintient sa demande d’indexation du barème de l’impôt à l’inflation, ainsi qu’une vraie réflexion sur une réforme fiscale, à laquelle le gouvernement a déjà opposé un refus en 2023.

Des revendications pour les familles

Si elle salue l’initiative gouvernementale de hausse du plafond pour le crédit d’impôt monoparental, la CSL se dit «déçue» du projet de budget global sur la fiscalité. Elle publie un tableau (en page 16 de la présentation ci-dessus) proposant un nouveau barème fiscal applicable à la classe 1 qui montre une baisse dégressive de la charge fiscale jusqu’à 100.000 euros de revenus et une hausse de cette dernière à partir de 150.000 euros de revenu imposable, jusqu’à 15,3% supplémentaire pour les revenus les plus élevés, par rapport à la situation actuelle.

La revendication sociale reste au centre des préoccupations de la CSL qui demande au gouvernement une revalorisation des crédits d’impôts et abattements fiscaux, et un abaissement, voire une abolition des privilèges fiscaux concernant les plus-values de capitaux et plus-values immobilières. La CSL formule par ailleurs une liste de demandes de revalorisations et indexations sociales et familiales, notamment sur les prestations familiales, arguant que ces dernières ne couvrent surtout les frais d’entretien des enfants de moins de 5 ans, les plus âgés étant lésés or, selon sa logique, «un enfant plus âgé coûte plus cher à ses parents». Une revalorisation de l’allocation de vie chère, du salaire minimum (SSM) et du complément d’accueil gérontologique est aussi revendiquée.