La ministre des Finances Yuriko Backes et la ministre de la Santé Paulette Lenert se réuniront lors de la quadripartite, ce mercredi, pour discuter de la situation financière de l’assurance maladie-maternité ainsi que des dernières prévisions financières pour les années 2022 et 2023. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen/Archives)

La ministre des Finances Yuriko Backes et la ministre de la Santé Paulette Lenert se réuniront lors de la quadripartite, ce mercredi, pour discuter de la situation financière de l’assurance maladie-maternité ainsi que des dernières prévisions financières pour les années 2022 et 2023. (Photo: SIP/Jean-Christophe Verhaegen/Archives)

La pandémie a fortement impacté le budget de la CNS, dont le solde est déficitaire depuis 2020. Mais le problème est structurel: la progression des dépenses est supérieure à celle des recettes depuis 2018. Ministres et parties prenantes se réunissent en quadripartite, ce mercredi 19 octobre, pour proposer des pistes.

12,4 millions d’euros , 55,7 millions , et une année 2022 qui pourrait atteindre 47,8 millions en négatif selon les prévisions: le déficit de la Caisse nationale de santé (CNS) . Par conséquent, la réserve fond: de 971,3 millions d’euros en 2019, elle pourrait passer à 855,2 millions d’euros fin 2022.

Pour faire face à cette situation, un groupe de travail nommé «soutenabilité financière» avait été constitué lors de la dernière réunion du comité de quadripartite, . Son but: dégager des pistes envisageables afin d’assurer un équilibre financier du budget de l’assurance maladie-maternité.

La quadripartite qui se tiendra mercredi soir et qui réunira à Mondorf ministres de la Santé, de la Sécurité sociale et des Finances, ainsi que toutes les parties impliquées dans la gouvernance et le fonctionnement de l’assurance maladie-maternité, aura pour but de faire un point sur l’état d’avancement des travaux du groupe.

«Il faut changer quelque chose, même s’il n’y a pas urgence, dans l’immédiat, à opérer ce changement», explique la ministre de la Santé, (LSAP), à Paperjam. «Mais il est urgent d’y travailler, et c’est pour cela qu’un groupe de travail a été mis en place: revoir le système, c’est quand même quelque chose qui se prépare.»

Le coût de la pandémie

En 2019, la situation était pourtant bien différente: la CNS dégage alors un solde bénéficiaire de 101,6 millions d’euros. La pandémie de Covid-19 va inverser la tendance. Le coût global des différentes mesures financées par la CNS va s’élever à 417,5 millions d’euros. Un coût qui impacte les années 2020, 2021 et 2022. Par exemple, en 2020, le congé pour raisons familiales élargi coûte 238 millions d’euros, puis 50 millions d’euros en 2021 et en 2022 (au 31 mars) 11 millions d’euros.

Le lourd impact de la pandémie devrait malgré tout diminuer avec le temps. Le déficit devrait ainsi s’estomper, puis disparaitre. «Le récent scénario macroéconomique plus favorable permet à l’assurance maladie d’inverser la tendance déficitaire et d’afficher un solde positif dès 2023», remarque le ministère des Finances dans son dernier budget pluriannuel. Ainsi, le solde «devrait prévisiblement s’améliorer de l’ordre de 60 à 90 millions d’euros par an entre 2023 et 2026, pour atteindre 32 millions d’euros à la fin de la période de projection».

Déficit structurel

Il n’en demeure pas moins que, si la pandémie a eu un impact très lourd sur le bilan financier de la CNS, celle-ci n’a fait qu’amplifier un phénomène déjà en œuvre. «La CNS fait de nouveau le constat d’un déficit qu’on doit qualifier de structurel, la progression des dépenses est supérieure à celle des recettes depuis 2018», note la CNS dans son rapport annuel de 2021, .

«Les prévisions montrent que cette situation ne s’améliorera pas», ajoute la CNS, assurant qu’«il devient ainsi impératif de contenir l’évolution des dépenses qui ne doivent pas croître plus vite que les recettes pour assurer la soutenabilité de notre système de santé.» Il revient donc à cette quadripartite d’automne de tâcher d’apporter des réponses.

«J’attends de ce groupe de travail de venir avec plusieurs propositions, des alternatives, pour déterminer comment nous pouvons financer», explique Paulette Lenert. «Une solution facile est d’augmenter les cotisations, mais il y a d’autres solutions. Ainsi, la question de la qualité de la prise en charge est essentielle: comment diminuer les besoins de soins, comment rester en meilleure santé plus longtemps, comment déterminer les maladies qui pèsent et quoi faire en termes de prévention – cela reste la solution la plus efficace à moyen et à long terme.»