Le président du Conseil européen, António Costa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,  et le Premier ministre, Luc Frieden, jeudi soir à Bruxelles. (Photo: SIP / Frédéric Sierakowski)

Le président du Conseil européen, António Costa, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,  et le Premier ministre, Luc Frieden, jeudi soir à Bruxelles. (Photo: SIP / Frédéric Sierakowski)

Les chefs d’État et de gouvernement se sont quittés cette nuit à Bruxelles sur un «go» pour le plan à 800 milliards d’euros, présenté plus tôt cette semaine par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lui demandant de le traduire rapidement en propositions concrètes.

«C'est un tournant pour l'Europe. Et aujourd'hui, nous avons montré que l'Union européenne est à la hauteur du défi. Elle construit l'Europe de la défense et se tient aux côtés de l'Ukraine, épaule contre épaule. Car, en fin de compte, ce que nous voulons tous, ce que nous méritons tous, ce pour quoi nous travaillons tous, c'est la paix et la sécurité.»

Le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, en termine avec sa réaction.

Réunis ce jeudi à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement ont validé le plan présenté par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, dans la semaine, et auquel participe la Banque européenne d’investissement.

Seule la Hongrie n’a pas voulu s’engager dans cette voie.

L’UE a décidé d’investir dans des domaines prioritaires déjà définis par l’Agence européenne de défense, reflétant les leçons tirées de la guerre en Ukraine, et en pleine cohérence avec l’Otan: défense aérienne et antimissile, systèmes d’artillerie, missiles et munitions, drones et systèmes anti-drones, facilitateurs stratégiques, mobilité militaire, intelligence artificielle, cyber et guerre électronique.

Elle mobilisera des fonds publics et privés supplémentaires pour la défense.

«Nous allons créer un nouvel instrument européen, doté de 150 milliards d’euros, pour aider les États membres à renforcer les capacités de défense dont ils ont un besoin urgent. En outre, les dirigeants ont clairement indiqué aujourd’hui que nous avons besoin de flexibilité dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance», a indiqué M. Costa.

Financements qui prévoient aussi de la flexibilité pour réaffecter des fonds existants et un nouveau rôle pour la Banque européenne d’investissement, qui accordera davantage de prêts au secteur de la défense.

Enfin, et ce n’est pas le moins compliqué, l’UE a décidé d'investir mieux et plus efficacement ensemble, grâce à des achats communs, à la standardisation et à la simplification.

De quoi chambouler l’agenda du gouvernement luxembourgeois ?

«Je veux d’abord voir ce que l’Otan nous demande, également en termes de contenu», a répondu le Premier ministre, Luc Frieden, à nos confrères de RTL à Bruxelles.

«Ensuite, nous devons examiner ce que cela coûte et ensuite nous devons examiner comment cela est financé. Et donc, pour le moment, cela reste sur ce que nous avons dit, il n’y a pas d’autre décision gouvernementale, mais à la lumière de ce qui se passe dans le monde et nous sommes à un moment où nous réalisons que l’histoire est sur le point de tourner, nous devons faire plus pour notre sécurité.

Et la sécurité n’est pas seulement la défense classique, la sécurité est aussi la cybersécurité, la sécurité consiste également à examiner comment nous pouvons mettre la communication par satellite à la disposition d’autres États. Nous en avons également parlé au Conseil maintenant. Cela signifie qu’il s’agit d’un ensemble plus large sur lequel nous devons travailler. Et cela prendra du temps.»