Le Luxembourg Cyber Defense Cloud sera hébergé dans des centres de données sécurisées, selon le niveau de classification des informations qui y transiteront ou y seront stockées. De quoi répondre à tous les besoins de la défense du futur. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg Cyber Defense Cloud sera hébergé dans des centres de données sécurisées, selon le niveau de classification des informations qui y transiteront ou y seront stockées. De quoi répondre à tous les besoins de la défense du futur. (Photo: Shutterstock)

À quelques heures de s’envoler pour Stockholm et la réunion de l’Otan, le ministre de la Défense, François Bausch, a présenté ce lundi 6 mars le «Luxembourg Cyber Defense Cloud», opération à plus de 250 millions d’euros.

Une stratégie sur la cybersécurité peut en cacher une autre. Dix ans après la première stratégie nationale qui a mis sur les rails , sept ans après la naissance de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information liée au Haut-Commissariat à la Protection nationale, et quatre ans après la création du Cybersecurity Competence Center (C3), la méthodologie d’analyse de risque (Monarc) et la mise en place d’un Comité interministériel de coordination en matière de cyberprévention et de cybersécurité, le Luxembourg s’apprête à s’offrir un «Luxembourg Cyber Defense Cloud» à 250,36 millions d’euros sur 12 ans.

Si la communication du ministre de la Défense reprend le bouclier virtuel du «Collaborative Cyber Defense Centre of Excellence» basé en Estonie, pour marquer l’intérêt de cette infrastructure, elle est évidente et à plusieurs points d’entrée, comme (déi Greng) l’a rappelé ce lundi. Il s’agit tout à la fois de pouvoir stocker et traiter des données classifiées – sous-entendu sans passer par un fournisseur américain ou chinois – d’avoir des capacités de stockage et de calcul évolutives en fonction des nouveaux besoins, d’assurer la résilience des infrastructures luxembourgeoises et de contribuer à l’effort commun en matière de défense collective au niveau de l’UE, de l’OTAN ou des partenaires du Luxembourg.

58 millions pour la NSPA

D’ailleurs, les 250 millions d’euros comprennent un «environnement cloud dédié à l’Agence logistique de l’Otan» pour plus de 58 millions d’euros. C’est aussi la NSPA qui a été chargée de «la partie acquisition, implémentation et exploitation». Sa directrice, Stacy Cummings, a indiqué qu’un des projets serait de mettre en œuvre «une plateforme d’ingénierie numérique pour les projets multinationaux d’acquisition, de soutien et de maintien. Cela comprendra l’identification des processus, la gouvernance des données, les exigences de gestion du changement, ainsi que la disponibilité et la maturité du marché des logiciels».

«Le LCDC jouera un rôle crucial dans la mise en œuvre des futurs projets du Luxembourg dans le domaine cyber et contribuera ainsi à notre objectif stratégique qui est de construire l’une des défenses les plus cybersécurisées. En mettant cette future capacité de pointe à disposition de partenaires fiables, le Luxembourg contribuera significativement à l’effort commun en matière de défense collective au niveau de l’UE et de l’Otan», a expliqué François Bausch.

Au service aussi du Cyber Range

Il sera aussi intéressant de voir comment les datacenters profiteront ou non de cette initiative, puisque le Luxembourg possède des centres de données les plus modernes et sécurisés en Europe avec des connexions les plus performantes et à faible temps de latence vers toutes les principales plateformes européennes.

La «Cyber Range» de la Défense luxembourgeoise, un environnement d’entraînement utilisé pour la formation continue d’experts cyber présenté en 2021, pourra être hébergée dans ce nouveau cyber cloud.

Le Luxembourg réitère son intérêt à travailler plus spécifiquement sur les CyberFutures, les menaces qui apparaissent ou apparaîtront sous peu.

Le ministre rejoindra Stockholm et les autres ministres de la Défense des États membres de l’Otan pour un dîner, ce mardi soir, sur la situation de l’Ukraine et sur ses besoins en armement, avant d’évoquer les possibilités d’accélérer la production et la livraison de munitions pour l’Ukraine, notamment via des acquisitions conjointes et de la montée en puissance des capacités de production européennes. Enfin, avec le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de paix, Jean-Pierre Lacroix et un représentant du Parlement européen auront un échange de vues sur les moyens de contrer des ingérences externes sur tous les théâtres d’opérations.