Pour Claude Marx, la distribution de produits financiers via les influenceurs et les réseaux sociaux est un phénomène dangereux. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Pour Claude Marx, la distribution de produits financiers via les influenceurs et les réseaux sociaux est un phénomène dangereux. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le Luxembourg a participé pour la première fois à une enquête de l’OCDE qui mesure le niveau de culture financière. Le résultat est décevant. En ce qui concerne les comportements financiers et les attitudes financières, toutes les tranches d’âge sont même sous la moyenne internationale.

À l’initiative de la Fondation ABBL pour l’éducation financière et de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), le Luxembourg a participé pour la première fois à une enquête de l’OCDE visant à mesurer le niveau de culture financière de ses résidents âgés de 18 à 79 ans. Et les résultats sont, sinon décevants, peu en phase avec ce que l’on pourrait espérer dans un pays qui dispose d’une place financière internationale.

La culture financière du pays – calculée comme étant la somme de la connaissance financière, du comportement financier et de l’attitude financière – obtient une note de 60 sur 100. Pour les 18-29 ans, la note tombe à 52 sur 100.

Selon l’Ilres – qui a collecté les données –, le niveau global des connaissances financières des résidents au Luxembourg est plutôt élevé (70%) et se trouve au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE sondés en 2020. Mais le score pour les moins de 30 ans n’est que de 54%, classant ainsi le Luxembourg en 21e position sur 26 pays.

Ce qui pêche, ce sont les comportements financiers et les attitudes financières, où le Luxembourg, pour toutes les tranches d’âge, se situe sous la moyenne de l’OCDE. La raison, pour l’Ilres, est à rechercher dans «le contexte économique du pays propice à une certaine désinvolture lorsqu’il est question de la gestion budgétaire». Un commentaire peu flatteur…

Faire de l’éducation financière un enseignement à part entière

Et une situation qui ne peut perdurer, selon , directeur général de la CSSF. Un Claude Marx d’autant plus inquiet que «le sujet est plus que jamais d’actualité pour les citoyens et le grand public, alors que le contexte financier change avec la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et la diffusion de produits financiers par des canaux que nous ne maîtrisons pas». Dans son viseur, les réseaux sociaux et les influenceurs. Pour lui, il faut, «face aux tentations, pouvoir prendre les bonnes décisions».

, CEO de l’ABBL et président de la Fondation ABBL pour l’éducation financière, est sur la même longueur d’onde.

Leur message est simple: «Il faut contribuer à l’éducation et aux connaissances financières de nos concitoyens. Tous ont besoin d’une éducation de qualité qui fasse partie intégrante du programme scolaire», au nom de la compétitivité et de l’inclusion financière. Évoquant les nouvelles conditions financières, Jerry Grbic s’inquiète officiellement du risque d’une progression du surendettement.

Ensemble, ils demandent d’introduire de l’éducation financière dans les curriculums scolaires de l’enseignement fondamental et secondaire, mais aussi d’améliorer la coordination des différentes initiatives existantes, principalement dans les activités extrascolaires.

Ces demandes ne sont pas nouvelles et témoignent de la relation perfectible pouvant exister entre les milieux financiers et les milieux scolaires.

Invitée par la CSSF et l’ABBL lors de la présentation des résultats de l’étude, (DP), ministre des Finances, a affirmé que «l’éducation financière doit être accessible à tous». «La forme la plus efficace de la protection des investisseurs est l’éducation et l’information», a-t-elle ajouté.

Il n’y avait malheureusement pas de représentant du ministère de l’Éducation pour rebondir sur le propos.