Ceux qui avaient misé 100 euros sur «OneICT»… ont perdu 100 euros. Le groupe Post a choisi «Deep» pour désigner sa nouvelle offre commerciale disponible à partir du 1er juillet. Deep, comme l’acronyme de Digora, Elgon, Ebrc, Post Telecom, est la réunion de ces quatre entreprises sous Post Telecom, qui reste dirigée par et autour duquel graviteront trois autres directeurs dans une direction collégiale, (directeur général adjoint de Post), (CEO d’Ebrc) et (CEO d’Elgon). Le mariage sera effectif en fin d’année, le temps de tout restructurer et de prendre les 15% du capital de la française Digora qui manquent encore à Post.
«Nous touchons vraiment aux choses sérieuses», a expliqué le directeur général de Post, , au cours d’une conférence de presse. «Nous modifions la structure du groupe Post pour mieux servir nos clients professionnels. C’est très loin d’être juste du marketing! Et d’une certaine manière, cela permet de mettre de l’ordre dans l’organigramme», référence au «célèbre» cercle des participations de Post, rappelé à chaque conférence de presse de présentation du rapport annuel et qui ne rend pas le groupe toujours très lisible.

Le logo de la nouvelle structuration de Post pour l’IT du B2B. (Source: Post Luxembourg)
«Cela nous permet de casser des silos pour nous préparer à l’avenir», a renchéri Pierre Zimmer, «en profitant de l’expertise de nos équipes, que ce soit sur les data centers, le réseau de fibre et le réseau de 5G, un des meilleurs d’Europe».
Car au-delà du nom, du site internet (deep.eu et deep.lu) et du logo, ce regroupement d’offres commerciales qui touchent 31.000 clients, très majoritairement au Luxembourg, permettra d’adresser tous leurs besoins avec un seul point de contact et de proposer du sur-mesure à des clients qui ont de moins en moins envie de s’embarrasser de la gestion de la technologie dans un contexte d’enfer réglementaire, de nécessité de réduire l’empreinte environnementale, de besoin d’accompagnement, de cyberattaques et d’incapacité à capitaliser sur les données. Un peu comme ceux qui ne se soucient pas de ce qui se trouve sous le capot pourvu que la voiture démarre quand ils tournent la clé de contact.
Une «tech company» de 750 collaborateurs
Autour de trois pôles technologiques (gestion des ressources informatiques à travers les centres de données ou des plateformes de cloud, sécurisation des actifs numériques et résilience, valorisation de la donnée et de l’innovation), Deep proposera des services télécoms, de consultance, de data et intelligence artificielle, de cybersécurité, de centres de données, de cloud et d’infrastructures. Et cela pour sept secteurs cibles: les PME, aujourd’hui assez démunies, sans gros moyens et sans personnels dédiés; les institutions européennes et internationales; les institutions publiques; la finance et l’assurance; l’industrie; le commerce; le transport et la logistique; les services et utilities, et la santé.
«Cela permettra aussi à Post de mieux se placer à l’international», a poursuivi M. Zimmer. «Présence qui était jusqu’ici opportuniste, alors que nous avons des innovations à faire valoir. Post fournit par exemple en intelligence artificielle la plus grande plateforme d’informations sur la sécurité routière en Europe. Nous avons une solution de firewall pour les réseaux mobiles.»
«Nous avons des marques fortes qui ont marqué l’écosystème pendant des années», a de son côté dit Cliff Konsbruck. «En simplifiant le modèle opérationnel, nous devenons aussi plus nettement une ‘tech company’ de 750 collaborateurs.» «Le référent IT», a glissé Sébastien Genesca, qui a aussi évoqué un produit assez peu marketé par Post: l’offre de cloud souverain, elle aussi complètement déconnectée des big tech américaines, en attendant, ont rappelé les dirigeants des entités, que l’Europe réussisse à se mettre d’accord sur une idée de souveraine européenne...
La limite, fixée par Claude Strasser pendant la conférence de presse, est le logiciel. «Nous ne sommes pas dans le logiciel et nous ne souhaitons pas être présents sur ce marché.» Mais Deep crée une opportunité de marché assez vaste pour imaginer une croissance marquée au cours des années à venir, à partir d’une base solide: Post Telecom génère 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel sur la clientèle B2B en bénéficiant de la crédibilité et du sérieux de l’opérateur historique de télécommunication. De quoi donner assez de travail aux 750 employés actuels des différentes structures.