La prochaine inauguration d’extension de ligne devrait avoir lieu en septembre prochain.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne) 

La prochaine inauguration d’extension de ligne devrait avoir lieu en septembre prochain.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne) 

D’ici 2035, le tramway luxembourgeois passera d’une à quatre lignes, couvrant tous les grands pôles de la capitale, comme l’explique le Plan national de mobilité à l’horizon 2035 présenté voici quelques jours par le ministre François Bausch.

Au vu du (PNM 2035), présenté le 22 avril dernier, par François Bausch (déi Gréng), vice-Premier ministre, ministre de la Défense, de la Mobilité et des Travaux publics, le sud-Luxembourg et surtout sa capitale vont être beaucoup en travaux durant les 13 prochaines années. «Mais si on veut avancer, il faut assumer», commente-t-on au ministère de la Mobilité.

Si ce PNM 2035 n’a pas de valeur juridique et sera réévalué (voire éventuellement adapté) tous les cinq ans, il donne tout de même une bonne idée de la mobilité au Luxembourg en 2035. Et notamment au niveau d’un tram qui connaîtra de nombreuses extensions d’ici là.

En 2024, on ira de la Cloche d’Or au Findel

Voici ce qu’on peut en retenir. 

Ligne rouge (voir infographie ci-dessous). Aussi appelée «Ligne 1». C’est celle actuellement en service et qui couvre aujourd’hui le segment allant de Luxexpo à la gare centrale. Le tronçon menant de cette dernière jusqu’au Lycée technique de Bonnevoie devrait, lui, être inauguré et mis en service à la mi-septembre. Tandis que le chantier qui mènera ensuite jusqu’à Howald et la Cloche d’Or débutera au même moment. Pour une finalisation annoncée pour la fin d’année 2023 ou début 2024.


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Quant à l’extension de l’autre côté de cette Ligne 1, à savoir les quelque cinq kilomètres jusqu’à l’aéroport du Findel, elle devrait être terminée courant de cette même année 2024. Dans les mêmes eaux que le nouveau P+R Héienhaff. Un calendrier plus précis devrait être annoncé dans quelques semaines, en juin.

Le réseau du tramway prévu à l’horizon 2035 par le PNM 2035, avec les lignes rouge, jaune, bleue et mauve.  (Photo: ministère de la Mobilité et des Travaux publics)

Le réseau du tramway prévu à l’horizon 2035 par le PNM 2035, avec les lignes rouge, jaune, bleue et mauve.  (Photo: ministère de la Mobilité et des Travaux publics)

Ligne jaune. Aussi appelée «K2» (pour «Kirchberg 2»), du fait qu’elle sera la deuxième ligne circulant au Kirchberg, entre Rout Bréck et Luxexpo. Cette K2 aura un caractère beaucoup plus central dans ce quartier que la Ligne 1, suivant, quant à elle, l’avenue John F. Kennedy. Le ministre François Bausch a en tête le dépôt du projet de loi de financement concernant ce tronçon Rout Bréck-Luxexpo avant la fin de cette année. De manière à ce que cette loi soit toujours votée durant l’actuelle législature. Le début des travaux est, quant à lui, envisagé un à deux ans après ce vote. Ceux-ci devant durer deux ans, nous emmenant donc vers l’horizon 2027 ou 2028.


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De Rout Bréck jusqu’à la gare centrale, cette ligne K2 utilisera les mêmes voies que la Ligne 1, avant de bifurquer en direction de Hollerich. Concernant ce tronçon Gare centrale – Hollerich, il est prévu d’également déposer un projet de loi de financement avant la fin de cette année.

Quant à la suite et au prolongement vers l’ouest, visible sur la carte, il n’est encore qu’à un stade d’étude de faisabilité. Il faudra d’abord construire la route, à savoir le fameux boulevard de Merl, pour avoir l’assise nécessaire pour installer le tram.

Ligne bleue. Elle est en quelque sorte le prolongement de la ligne jaune puisqu’elle débutera à Bouillon et qu’elle empruntera la même voie jusqu’au futur P+R Ouest, avant de continuer en direction du Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) et de la route d’Arlon. Le tram suivra alors toute cette dernière – passant notamment à proximité de l’ancien stade Josy Barthel – jusqu’à l’actuel arrêt de l’Étoile.

Si toute la partie allant de Bouillon au CHL suscite encore de nombreux points d’interrogation, étant largement dépendante du projet routier, un projet de loi de financement devrait, par contre, être déposé durant cette législature pour le tronçon prévu sur la route d’Arlon.

D’Esch-sur-Alzette à la Cloche d’Or en 13 ou 14 minutes

Ligne mauve. Également appelée «Ligne tram rapide» puisqu’une partie de celle-ci – de la Cloche d’Or jusqu’au nouveau quartier d’Esch-Schifflange, développé sur le site de l’ancienne friche – permettra au tram de pousser jusqu’à 100km/h et de parcourir cette distance en 13 à 14 minutes. Avec notamment un arrêt à Leudelange, de manière à connecter la zone d’activité locale. Mais cette ligne s’annonce comme un projet compliqué, dans le sens où il va falloir modifier tous les échangeurs routiers sur l’autoroute A4 (celle qui relie Luxembourg à Esch), histoire de pouvoir implanter ce tram rapide, mais aussi la piste cyclable express qui est prévue en complément. De manière à créer un vrai couloir multimodal entre les deux plus grandes villes du pays. Notons également au passage que la bande d’arrêt d’urgence de l’A4 se transformera aux heures de pointe en voie de covoiturage et de bus.


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Ce tronçon «rapide» reliera donc deux zones de «tram urbain», la capitale luxembourgeoise, d’un côté, et, de l’autre, les agglomérations d’Esch, Schifflange et Belval. Au final, cette ligne mauve permettra de relier Belvaux à l’aéroport du Findel en moins d’une heure, avec une fiabilité que la voiture n’apporte pas.

Mais, pour l’heure, la partie de cette ligne mauve allant de Hollerich à Belvaux en est encore au stade d’étude de faisabilité.

Passer de 1,5 ou 2km par an à 2 ou 3km

Doubler la cadence de construction. Au vu de tout ce qui doit être mis en place, le délai de 12 ans et demi qui nous sépare de 2035 peut paraître court. «Il faut pourtant qu’il en soit ainsi. Parce que le pays en a besoin», explique-t-on au ministère de la Mobilité. «C’est un projet très ambitieux, mais la volonté est là. Regardez le nombre de lois de financement prévues dans les prochains mois (quatre, ndlr) pour vous en convaincre.»

Pour arriver au réseau dessiné sur la carte ci-dessus et mettre en place toutes les extensions souhaitées, il faudra réussir à doubler la cadence de construction vue ces six dernières années. Et passer de 1,5-2km par an à 2-3km. Ce qui semble envisageable, dans la mesure où il n’est pas comparable d’installer un tram dans une zone urbaine, comme l’avenue de la Liberté, ou dans des secteurs bien moins urbains, telle la zone s’étendant entre la Cloche d’Or et Esch-sur-Alzette ou celle allant de Luxexpo au Findel.

Un deuxième centre de remisage. Avec les extensions prévues, Luxtram va avoir besoin d’un deuxième «Tramsschapp» ou, en français, centre de remisage et maintenance. Actuellement, il y en a un à côté de Luxexpo, au Kirchberg, capable d’accueillir et entretenir l’actuelle petite quarantaine de rames. Mais, dans le futur, ce ne sera plus suffisant. À terme, on évalue le besoin à 70 ou 80 rames. Un projet de loi de financement pour ce deuxième centre sera déposé avant la fin de l’année et .