L’histoire du cinéma luxembourgeois continue à s’écrire. La 10e édition du Lëtzebuerger Filmpräis s’est déroulée ce soir au Grand Théâtre et a récompensé les meilleures œuvres et les professionnels à travers douze prix remis par des représentants du cinéma luxembourgeois. La cérémonie animée par les comédiens Magaly Teixeira et Max Thommes, sur le thème de l’IA, a permis de célébrer les talents qui façonnent l’industrie cinématographique du pays. Voici le palmarès:
«Meilleure musique originale»
Le Prix de la meilleure musique originale revient au musicien et compositeur thionvillois André Dziezuk dans «Icare» produit par Iris Productions. «Je suis un peu par terre même si je savais que le film était extra. Le travail de Carlo (Vogele, le réalisateur ndlr) a été phénoménal, et m’a poussé dans mes retranchements» a déclaré André Dziezuk qui, hasard du calendrier, fête son anniversaire ce dimanche 12 novembre.
«Meilleure contribution créative dans un long métrage d’animation»
Le prix de la meilleure contribution créative dans un long métrage d’animation récompensait ceux qui sont parfois dans l’ombre, mais sans qui une œuvre ne pourrait voir le jour. Il a été décerné à l’ingénieur du son Loïc Collignon pour le son dans «My Love Affair with Marriage» de Signe Baumane, produit par Antevita Films, Raoul Nadalet, Robert Vinovskis, Sturgis Warner.
«Ce prix me va droit au cœur. Je tiens aussi à remercier mon sound-designer Pierre Vedovato, qui a fait tout le sound-design aussi, et qui n’est pas là ce soir. Ce prix lui revient aussi», a déclaré Loïc Collignon.
«Meilleure contribution créative dans une œuvre de fiction ou documentaire»
La représentante du Film Fund Nicole Jans et le Premier conseiller de gouvernement au ministère de la Culture étaient chargés de remettre le prix de la meilleure contribution créative, mais cette fois dans une œuvre de fiction ou documentaire. Il a été décerné à Amandine Klee pour l’image dans «Kommunioun», de Jacques Molitor produit par les Films Fauves.
«Meilleur court métrage»
Le Prix du meilleur court métrage a été remis à «La Valise rouge» de Cyrus Neshvad, produit par Cynefilms. Le réalisateur iranien a prononcé un discours fort et émouvant en recevant son prix. «Je voudrais remercier la Filmakademie et le Film Fund d’avoir bien voulu considérer mon travail, mais aussi mon équipe constituée de 90% de Luxembourgeois, sans qui rien ne serait possible. Je voulais spécialement remercier qui est pour moi comme un père du cinéma. Je voudrais remercier le pays dont tous les représentants sont ici, car sans leur accueil, j’aurais été mort».
«Meilleure série ou production transmédia»
Avant de décerner le prix de la meilleure, série ou production transmédia, le producteur et président de la Filmakademie, Yann Tonnar a rappelé: «Il y a plus de dix ans, il y a eu les premières Assises du cinéma luxembourgeois. L’Association des réalisateurs et scénaristes avait émis l’idée que le pays s’engage dans la production de séries. Aujourd’hui, on peut constater le succès et le bienfondé de cette démarche.»
Le prix a été attribué au court-métrage «Filmreakter Quickies», réalisé par un collectif de 19 réalisateurs. Le projet a été lancé pendant la pandémie de Covid par les réalisateurs Adolf El Assal et Govinda Van Maele. Les cinéastes ont reçu chacun 2.020€ pour produire un film de dix minutes maximum.
«Meilleure œuvre XR»
Une catégorie plus récente, celle de la meilleure œuvre XR a récompensé «Missing pictures», de Clément Deneux, produit par Wild Fang Films. «Ce prix vient mettre un point final à ce projet qui est très important pour moi, car on a tenté de créer un pont entre le cinéma et la réalité virtuelle. Le fait d’avoir un prix fait sens», a-t-il déclaré, en duplex de Paris.
«Meilleur long métrage documentaire luxembourgeois»
Le prix du meilleur long métrage documentaire luxembourgeois a été remis à Anne Schiltz pour «Michel Majerus, Next Step», produit par Samsa Film et Anne Schroeder. Sorti en 2021, il retrace la vie du peintre luxembourgeois Michel Majerus.
Anne Schroeder et Anne Schiltz (à droite) sont montées sur scène pour le prix du meilleur long métrage documentaire luxembourgeois. (Photo: D’Filmakademie)
«Meilleure interprétation féminine»
L’actrice Céline Camara est montée sur scène pour remettre le prix de la meilleure interprétation féminine, et au passage insister sur la nécessité de plus d’égalité et de diversité dans le cinéma, que ce soit dans le rang des acteurs ou des professionnels du secteur. Le prix a été remis à Vicky Krieps pour son rôle dans «Corsage» réalisé par Marie Kreutzer et produit par Samsa Film.
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«Meilleure interprétation masculine»
Le prix de la meilleure interprétation masculine a lui été décerné à Marc Limpach pour son rôle dans «Hinterland», réalisé par Stefan Ruzowitzky et produit par Amour fou Luxembourg. Il s’est fait connaitre pour son rôle dans la série Bad Banks.
«Meilleur long métrage d’animation en coproduction»
Le prix du meilleur long métrage d’animation en coproduction a été décerné à «Where is Anne Frank?» de Ari Folman, produit par Samsa Film.
«C’est une excellente nouvelle d’apprendre que nous avons remporté ce prix, surtout en ces temps troublés» a réagi le réalisateur Ari Folman en duplex de Tel-Aviv. Le producteur a également remercié les équipes de Samsa Film et tous les professionnels mobilisés pour le film. «Cette histoire a un vrai sens, on s’en rend compte année après année», a ajouté le producteur Pierre Urbain.
Catégorie «meilleur long métrage de fiction ou documentaire en coproduction»
Pour remettre le prix du meilleur long métrage de fiction ou documentaire en coproduction, le directeur du Film Fund avait invité avec lui sur scène l’acteur, réalisateur et producteur irlandais Jim Sheridan, qui travaille par ailleurs sur un docufiction avec Fabrizio Maltese et Vicky Krieps.
Le prix été attribué à «Corsage», de Marie Kreutzer produit par Samsa Film.
«Meilleur long métrage luxembourgeois de fiction ou d’animation»
Le Premier ministre sortant (DP) et la ministre sortante de la Culture (déi Gréng) ont remis le prix du meilleur long métrage luxembourgeois de fiction ou d’animation à «Kommunioun» de Jacques Molitor. «Un film ne se fait jamais seul, tous les acteurs et les équipes y contribuent. Les auteurs et les autrices ne sont pas assez valorisés en Europe, c’est un travail qui reste à faire au niveau de leur juste rémunération», a rappelé le réalisateur luxembourgeois.
Le producteur Gilles Chanial a souligné le travail des Films Fauves «un peu chahutée cette année mais qui a à cœur de défendre une singularité, celle des films que l’on aime» avant de féliciter le jeune Victor Dieu qui joue le rôle de Martin pour son «mordant»!
Le prix du meilleur long métrage luxembourgeois a été remis par le Premier ministre sortant Xavier Bettel (DP) et la ministre de la Culture, Sam Tanson (déi Gréng). (Photo: D’Filmakademie)
Le coup de cœur de l’ALPC
L’Association luxembourgeoise de la presse cinématographique, a délibéré après deux tours de vote, et a retenu «Les Intranquilles», de Joachim Lafosse produit par Samsa Film. «C’est un film qu’on a écrit, préparé, tourné avec une équipe de production luxembourgeoise, des techniciens luxembourgeois et belges qui je dois dire, de par la productivité qu’il y a dans le pays, sont vraiment magnifiques», a déclaré Joachim Lafosse et de lancer un «Forza Luxembourg!»
«Meilleure ministre de la Culture»
Une seule véritable standing ovation aura marqué la soirée, celle offerte par le public à la ministre sortante de la Culture, Sam Tanson (déi Gréng). Montée sur scène pour remettre le prix du meilleur long métrage luxembourgeois, elle en a profité pour remercier les 900 professionnels de l’industrie du cinéma présents dans la salle pour ces cinq dernières années. Un moment d’émotion avec près de soixante secondes d’applaudissements. Du jamais vu pour un ministre sortant, d’autant que le cinéma entre officiellement dans le champ de compétence du Premier ministre, Xavier Bettel (DP), également ministre des Communications et des Médias.