Un camion déversant de la terre devant la Chambre des députés. Telle est la nouvelle affiche publiée dans la presse nationale par les professionnels du secteur de la construction, qui ont ainsi décidé de mettre la problématique de la gestion des déchets de la construction sur le devant de la scène.

«Le but de cette publication est en effet de montrer le ras-le-bol des entreprises face à ce problème qui persiste depuis maintenant des années, et qui s’est aggravé début 2022», souligne , secrétaire général du Groupement des entreprises, qui, avec la Fédération des entreprises de construction et de génie civil, signe cette publication.

Pour rappel, les décharges luxembourgeoises pouvant accueillir les déchets de la construction (par déchet, on entend surtout de la terre issue du terrassement) commencent à saturer. De longues files de camions se forment donc à leurs accès, faisant perdre un temps précieux et de l’argent aux entreprises. Le problème est également environnemental, puisque les camions d’un chantier dans le sud du pays doivent faire environ 80 kilomètres pour se rendre à une décharge située dans le nord. Le réseau des décharges n’étant pas adapté à la densité géographique des chantiers, les professionnels estiment que les émissions de CO₂ produites par les camions équivalent aux émissions de CO₂ d’une ville comme Diekirch.  

Le dossier des décharges pour les déchets de la construction est complexe, tout comme les solutions. Pour ouvrir de nouvelles décharges, il faut trouver des propriétaires qui acceptent de vendre des terrains agricoles, puis les aménager. «C’est il y a 20 ans que le gouvernement devait prendre des mesures pour anticiper cette situation», souligne Pol Faber.

C’est aussi une conséquence de la croissance rapide du Luxembourg ces dernières années. La publication des professionnels du secteur rappelle que «80% des terres évacuées vers les décharges proviennent de chantiers de travaux publics». 

«Nous avons l’impression que tout le monde s’en fout de ce problème, qui n’est pas un sujet très sexy. Il y a un véritable ras-le-bol des entrepreneurs face à cette situation, et nous devons nous battre corps et âme pour trouver des solutions. Le but de la publication est de rendre attentif au sujet. Nous ne voulons pas désigner un responsable de cette situation, qui est le fruit d’une accumulation de problèmes. Les responsabilités sont partagées, mais aujourd’hui, nous devons tous faire un effort pour trouver des solutions rapidement», lance Pol Faber.