L’effet Jeux Olympiques n’a pas suffi à relancer la dynamique en France.  (Photo: Shutterstock)

L’effet Jeux Olympiques n’a pas suffi à relancer la dynamique en France.  (Photo: Shutterstock)

En 2024, Decathlon a enregistré une croissance tirée par l’international, mais peine à décoller en France. Dans ce contexte, le groupe a réorganisé sa direction, confiant les rênes à Javier López.

Le chiffre est bon, mais la trajectoire interroge. En 2024, Decathlon enregistre des revenus de 16,2 milliards d’euros, en hausse de 3,8% sur un an. Une dynamique principalement tirée par l’international, où l’enseigne tricolore est désormais présente dans 79 territoires, dont le Luxembourg, où un Decathlon City .

Mais si l’expansion se poursuit hors des frontières, la France, berceau historique du groupe marque le pas. Le contraste est saisissant: tandis que l’Inde bénéficiera de 100 millions d’euros d’investissements sur cinq ans pour renforcer son réseau de magasins et ses capacités de production et que l’Allemagne s’apprête à recevoir un montant équivalent d’ici à 2027 pour l’ouverture de nouveaux points de vente et la modernisation de son parc, l’Hexagone voit ses résultats stagner.

Le chiffre d’affaires de Decathlon en France atteint 4,73 milliards d’euros en 2024, contre 4,72 milliards un an plus tôt, malgré l’effet Jeux Olympiques, qui a dopé la fréquentation des magasins de 10% pendant les JO et de 6,7% durant les Jeux paralympiques. Pour rappel, le marché français représente un quart des ventes mondiales du groupe.

Recomposition managériale

Une performance en demi-teinte qui s’accompagne d’un remaniement à la tête de l’entreprise. La semaine dernière, Decathlon a annoncé le départ de Barbara Martin Coppola, directrice générale depuis 2022, remplacée par Javier López, pur produit de la maison, fort de 26 années d’expérience au sein de l’enseigne. Passé par la direction de Decathlon en Allemagne (2012-2015), puis en Espagne (2015-2022), il avait été nommé en 2022 directeur exécutif chargé de la chaîne de valeur. Il prend aujourd’hui les rênes du groupe dans un contexte de recomposition managériale, — fils du fondateur, Michel Leclercq — à la présidence.

«Je suis convaincu que Decathlon doit se transformer pour servir davantage de personnes dans le monde. Ensemble, nous ferons de Decathlon la marque de référence pour le sport et le bien-être, partout dans le monde», a déclaré l’intéressé sur sa page LinkedIn.

Le nouveau dirigeant aura la tâche délicate de redresser les résultats français, mais aussi de restaurer l’image du groupe, écornée . L’émission avait accusé l’enseigne d’avoir bénéficié du travail forcé des Ouïghours en Chine, des accusations que l’entreprise réfute, tout en mettant en avant ses engagements en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Dans ses derniers résultats, Decathlon souligne avoir réduit ses émissions de CO2 de 13% depuis 2021, poursuivant sa trajectoire de décarbonation. En 2024, 48,5% des produits vendus sont issus d’une démarche, 1,35 million de produits de seconde main ont été commercialisés et trois millions ont été réparés dans 1.730 ateliers. Le groupe indique également avoir diminué de plus de moitié (–53,29%) son usage de plastique à usage unique, passant de 2.646 tonnes à 1.236 tonnes.