C’est l’histoire d’une fusion qui ne tourne pas très bien pour une partie de l’équipe de direction. En 2020, Betic, bureau d’ingénieurs-conseils en techniques spéciales, , groupe international basé à Bruxelles. En 2023, , un des plus gros bureaux d’ingénierie et d’architecture en Europe. Une opération intéressante pour Betic, qui peut ainsi profiter de tout un panel d’expertises et de services qui dépassent le domaine des techniques spéciales et positionne donc le bureau comme un acteur multicompétent sur le marché luxembourgeois.
Sauf qu’il semble que certaines personnes ne collent pas à 100% aux ambitions du groupe et qu’au moment d’acter le nom du nouveau country manager, une situation de blocage est apparue: ce qui a amené à donner sa démission. Et c’est Pierre Van Den Eynde qui est nommé country manager, pour travailler, à partir du 21 mai, aux côtés de , fondateur du bureau Betic.
Pierre Van Den Eynde est ingénieur diplômé en génie rural de l’Université catholique de Louvain et d’un master en gestion des ressources aquatiques du King’s College de Londres. Il a effectué toute sa carrière dans le secteur de la construction. Il est intervenu au Laos, au Vietnam, en Afrique et en Asie, où il a géré pendant plus d’une décennie des programmes routiers, d’électrification, de bâtiments publics, d’adduction d’eau et d’irrigation… Puis il est revenu ensuite en Europe, où il a endossé successivement plusieurs postes stratégiques au sein des entreprises Arcadis, en tant que directeur Infrastructures Belgique, directeur Environnement Belgique-France-Italie-Espagne, directeur opérationnel Bâtiments et Transformation digitale; Tractebel, en qualité de general manager d’IMDC et de Ports & Waterways, ou encore SPIE Belgium, au poste de directeur de la division Building systems. Au sein de Betic, part of Sweco, il aura en charge le pilotage de l’activité au Luxembourg, ainsi que la stratégie de développement de Sweco sur le territoire du Grand-Duché.
Un départ sans plan B
Cette démission, pour David Determe, ne se fait pas en faveur d’un autre projet ou d’une volonté de changement, puisqu’il n’a à ce jour aucun projet prévu. «J’ai toujours été engagé à 200% dans toutes les actions que je faisais pour Betic et dans l’histoire de Sweco, ce qui fait qu’aujourd’hui, je n’ai pas de plan B. Pour autant, je pense que chacun d’entre nous a une petite liste avec les choses qu’il aimerait accomplir dans la vie. En tout cas, c’est mon cas, et je vais la relire très attentivement. Et qui sait, peut-être que le téléphone sonnera aussi… Je souhaite que ma prochaine étape ait du sens et je continuerai à mettre l’humain au centre, comme je l’ai toujours fait», déclare David Determe. «Pendant toutes ces années, comme dans un couple, je me suis efforcé à ne pas regarder la voisine par la fenêtre. Peut-être qu’aujourd’hui, je vais un peu plus regarder par la fenêtre.»
Une forte volonté de développement
Ce choix est justifié de la part de Sweco par la volonté d’accélérer le développement de l’entreprise sur le territoire luxembourgeois. Erwin Malcorps, Président de Sweco Belgium, explique ce choix: «Nous avons pris une décision importante afin de préparer Betic pour la prochaine étape dans l’évolution de l’entreprise. Quand on regarde l’historique de Betic, le parcours réalisé par Gilles Christnach et David Determe depuis 25 ans est impressionnant. Mais nous ne nous cachons pas d’être ambitieux et nous nous préparons pour la prochaine étape de développement, ce qui signifie que nous envisageons une croissance importante sur le marché luxembourgeois dans plusieurs domaines: le génie technique, qui est le cœur du métier, mais aussi la technologie environnementale, l’infrastructure et le génie civil. Cela passera certainement par de nouvelles fusions. C’est la raison pour laquelle nous sommes convaincus qu’il faut un autre profil pour le poste de country manager, avec une connaissance internationale pour préparer notre organisation à son développement. Des discussions ont eu lieu avec David Determe et Gilles Christnach, et pour être tout à fait transparent, ce choix de développement a conduit au départ de David Determe, car nous n’avons pas réussi à trouver la fonction qui réponde à ses aspirations.»
«Betic a une histoire et une cohésion d’entreprise très fortes et il est possible que d’autres partenaires puissent encore rejoindre l’aventure Sweco au Luxembourg, sans doute avec d’autres identités fortes. Et pour s’assurer que ces futurs mouvements se passent bien, il est peut-être préférable d’avoir une personne externe et neutre qui sache gérer ces différentes cultures et identités d’entreprises. C’est ce que je m’efforcerai de faire», déclare Pierre Van Den Eynde.
Pour Gilles Christnach, le départ de David Determe est évidemment un changement important, puisque cela fait plus de 25 ans que le duo travaillait ensemble, juste après que Gilles a fondé l’entreprise. «J’accepte évidemment la décision de David. Je sais que quand il prend une décision, c’est qu’elle est bien réfléchie. Tout le monde me connaît et connaît ma passion pour la construction et le génie technique. Avec nos équipes, qui sont formidables, motivées et engagées, je souhaite continuer à développer l’entreprise. David restera toujours un ami.»
Gérer les inquiétudes
Le départ de David Determe va certainement créer des inquiétudes et des réactions de la part du marché que Betic, part of Sweco devra gérer. Pierre Van Den Eynde précise: «J’ai trois priorités. La première est de rassurer nos équipes et nos clients; la deuxième sera de nous concentrer sur notre portefeuille et la troisième sera de mettre en place le contexte pour réaliser nos ambitions. Le départ de David va certainement générer des questions et peut-être de l’inquiétude, et je m’attellerai à convaincre que ce n’est pas la fin d’une histoire, mais bien une étape de l’histoire de Sweco dans la région, car ce n’est pas une rupture, mais une continuité, et David va m’aider à assurer cette transition. Je serai bien entendu à l’écoute de nos équipes et de nos clients.»
Cette transition, David Determe assure de son côté la vouloir la plus douce possible, «avec un impact minimal sur les équipes et les clients au Luxembourg», même si cette histoire gardera «un goût d’inachevé» pour lui. Quant à Gilles Christnach, sa passion pour le bâtiment reste intacte et il continuera de veiller à ce que l’innovation reste toujours au cœur de l’entreprise, avec toute l’expertise complémentaire que peut apporter le groupe Sweco.