Les ménages semblent plutôt enclins à épargner plutôt qu’à dépenser, un indicateur scruté par les économistes qui anticipent une sortie de crise marquée par un rebond de la consommation. (Photo: Paperjam)

Les ménages semblent plutôt enclins à épargner plutôt qu’à dépenser, un indicateur scruté par les économistes qui anticipent une sortie de crise marquée par un rebond de la consommation. (Photo: Paperjam)

Malgré un chômage partiel en hausse pour le mois de février, le Luxembourg tire néanmoins son épingle du jeu pour l’année 2020, avec 7.227 emplois salariés créés. Les frontaliers semblent les gagnants de cette année marquée par la pandémie de Covid-19.

4.243 demandes de chômage partiel ont été accordées pour le mois de février: c’est 9% de plus qu’en janvier, et le concerne 34.117 salariés au Luxembourg, soit une hausse de 6% en comparaison au début de cette année, montre la Fondation Idea dans son dernier Tableau de bord économique et social, paru ce jeudi.

Le Luxembourg compte trois fois moins de demandes de chômage partiel qu’en avril 2020. Force est de constater que l’activité économique reprend, mais à géométrie variable: le solde d’opinions reste positif dans l’industrie, la construction et les services, tandis qu’il demeure négatif dans le commerce, sans pour autant atteindre les abysses rencontrés au printemps 2020.

Les frontaliers, gagnants de l’emploi

Au total, le Luxembourg est parvenu à créer 7.227 nouveaux emplois salariés en 2020. Cette hausse de 1,6% est certes moins marquée que les 3,6% enregistrés un an plus tôt, mais la Fondation Idea qualifie le phénomène de «performance» dans la mesure où, dans la zone euro, l’emploi a reculé de 1,6% sur les neuf premiers mois de l’année.

Sur ces nouveaux postes créés, 56% sont occupés par des frontaliers: leur nombre a crû plus vite (2%) que celui des résidents (1,3%) sur le marché de l’emploi, selon les données du Statec.

Et si le taux de chômage est légèrement remonté à 6,4% en décembre, il reste inférieur aux 8,3% observés en zone euro.

1,2 milliard d’euros d’épargne forcée

Mais la crise est encore loin de se conjuguer au passé: un coup d’œil aux intentions des consommateurs luxembourgeois montre qu’entre l’opportunité d’épargner et celle de faire des achats importants, les consommateurs luxembourgeois penchent pour la première option. La BCL estime à 1,2 milliard d’euros le montant de cette épargne forcée. «Le suivi de ces indicateurs sera déterminant dans l’anticipation du rebond de la consommation sur lequel repose en partie la sortie de crise, particulièrement dans les secteurs ayant le plus souffert de la pandémie (commerce, horeca, loisirs, etc.).»

Quant aux faillites, leur nombre a diminué de près de 3% en 2020, à 1.206 dossiers.

Enfin, les finances publiques affichent, pour 2020, un déficit cumulé de 2,2 milliards d’euros. Les recettes de l’Administration centrale ont baissé de 5,7%, tandis que ses dépenses ont crû de 12,3% par rapport à 2019. Le Statec table sur un déficit de l’ensemble des administrations publiques de 5% du PIB pour 2020.