L’École 42 est installée au Digital Learning Hub, aux Terres Rouges à Esch-Belval. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

L’École 42 est installée au Digital Learning Hub, aux Terres Rouges à Esch-Belval. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

L’École 42 Luxembourg spécialisée dans les formations en coding prévoit d’organiser ses premières «piscines» en novembre 2023 et début 2024, pour constituer une promotion d’ici au printemps 2024.

Il faudra attendre la fin de la saison des baignades pour que les premiers apprentis codeurs de l’École 42 Luxembourg puissent se jeter à l’eau. «Nous briguons la mi-novembre pour la première piscine», annonce à Paperjam Tom Muller, directeur de la Formation professionnelle au ministère de l’Éducation.

Le principe de la «piscine»: plonger les candidats dans le grand bain du coding pendant 26 jours, afin de déterminer qui arrive à sortir la tête de l’eau, ou pas. Cette étape étant la dernière du processus de sélection des élèves qui pourront bénéficier d’une formation à l’école de programmation de Xavier Niel. Présente dans 27 pays, sur 46 campus (dont celui du Luxembourg), elle est réputée pour son cursus accéléré et 100% gratuit qui ne nécessite ni compétences ni diplômes.

À l’époque, on ambitionnait une première piscine en septembre. «Il a fallu que le DLH trouve sa place dans le monde des organismes de formation. Nous avons mis du temps à recruter des encadrants (quatre personnes dédiées), à mettre en place l’infrastructure aux Terres Rouges pour qu’elle puise être ouverte sept jours sur sept et 24 heures sur 24», justifie Tom Muller.

822 candidats inscrits

Après la piscine de novembre, une deuxième devrait suivre début 2024. Avant que la toute première promotion démarre son cursus au «printemps 2024».

Une piscine requiert minimum 100 candidats. Ensuite, 100 devront être sélectionnés lors des différentes piscines pour qu’une promotion s’ouvre, avec un maximum de 150 places.

Une première sélection a lieu avant, via un test de logique en ligne. Le lien est envoyé aux candidats une fois leur inscription finalisée. Ils peuvent y participer quand ils le souhaitent, sur un créneau de deux heures. «Le jeu est construit de façon à garder les candidats qui ont les capacités, d’un point de vue logique, nécessaires pour une formation dans le coding», estime Tom Muller. «Il n’y a pas d’entrainement à proprement parler», mais des exemples se trouvent facilement sur YouTube.

Il est déjà possible de s’inscrire aux piscines depuis 10 mois. Une campagne de communication devrait bientôt être lancée, pour en recruter davantage. En attendant, 822 personnes ont créé un compte et 272 ont réussi le jeu en ligne. «Environ la moitié des inscrits font le jeu. Beaucoup le commencent, mais ne le terminent pas, par manque de temps ou parce qu’ils se rendent compte, en le faisant, que ce n’est pas fait pour eux», explique Tom Muller. Sur ces 50%, «environ la moitié réussit le jeu».

Des compétences recherchées

Cela ne veut pas dire que 272 candidats sont déjà inscrits pour les piscines. «Ce qui est complexe, c’est qu’ils sont encore en emploi ou étudiants. Peut-être qu’ils ont fait cela pour s’ouvrir des possibilités de développement professionnel. Nous sommes maintenant en contact avec ces candidats pour déterminer quand ils seraient prêts à intégrer une piscine.»

Le tronc commun dure ensuite «12 à 18 mois», suivi d’une spécialisation à durée variable et d’un stage facultatif de quatre à six mois. Il est donc «difficile de dire», avant même le début de la première, quand sera lancée la deuxième promotion. À la fin, les élèves obtiennent un certificat (de niveau européen 6 ou 7), qui équivaut à niveau Bac+4 à Bac+5 en France.

Est-ce vraiment utile de se lancer dans une telle formation, avec le développement des solutions «no-code»? «Le fait d’avoir une école de code répond à une demande du marché au Luxembourg. Ce sont des compétences très recherchées», répond Tom Muller.

Les entreprises luxembourgeoises

L’École 42 s’adresse d’ailleurs aussi bien aux jeunes, qu’ils aient commencé des études ou non, qu’aux personnes déjà en emploi ou aux chômeurs qui songent à une reconversion professionnelle. Aucune rémunération n’est cependant prévue pour ces derniers. «Des discussions sont en cours avec l’Adem». Il s’agit d’une formation «à plein temps», estime Tom Muller. Qui juge tout de même possible de la suivre en parallèle d’un temps partiel, «en y mettent du sien».