Le Luxembourg veut déployer la radio numérique pour le printemps 2021. Une phase d’étude a démarré le 18 septembre et durera trois mois. Plusieurs radios du pays participent, comme RTL. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg veut déployer la radio numérique pour le printemps 2021. Une phase d’étude a démarré le 18 septembre et durera trois mois. Plusieurs radios du pays participent, comme RTL. (Photo: Shutterstock)

Différences avec la FM, les webradios, moyens d’écoute, radios concernées… Tout ce qu’il faut savoir sur la radio numérique, que le gouvernement souhaite déployer au Grand-Duché.

Le Luxembourg veut passer à la radio numérique, ou DAB+, d’ici au printemps 2021. Le Service des médias et des communications du ministère d’État l’a annoncé vendredi 18 septembre. Mais concrètement, qu’est-ce que cela changera? Réponse en plusieurs points.

D’abord, c’est quoi le DAB+?

C’est l’acronyme de «digital audio broadcasting», qui signifie système de radiodiffusion numérique. En France, on l’appelle aussi radio numérique terrestre, une sorte de TNT de la radio. Il se définit comme le «successeur numérique de la FM». Le + signifie que c’est la dernière version de cette technologie, découverte dans les années 80.

En quoi diffère-t-il de la radio FM?

La radio FM (pour modulation de fréquence), la plus connue aujourd’hui, est une technologie analogique de diffusion de la radio, alors que le DAB+ est une technologie numérique. Elle est donc «plus efficiente en termes d’utilisation du spectre radioélectrique, c’est-à-dire que plusieurs programmes sont regroupés en bouquet et transmis par multiplexe numérique», détaille le Service des médias et des communications (SMC) luxembourgeois.

La radio numérique permet une meilleure qualité audio, sans grésillement ou coupures, notamment en voiture, là où le réseau DAB+ est disponible. Ailleurs, la FM prendra toujours le relais.

«Les fréquences FM disponibles deviennent de plus en plus rares, ce qui impacte la qualité de réception des stations de radio existantes et limite le développement de nouveaux programmes à large couverture», complète le SMC.

Sur les postes équipés, le DAB+ offre aussi des informations supplémentaires sur les programmes en cours (par exemple, le nom de la chanson avec la pochette de l’album) et la possibilité de chercher la radio par nom sur une liste, au lieu de fouiller pour trouver la bonne fréquence, de 89,4MHz à 100,8…

Selon , le DAB+ serait aussi plus écologique car il «consomme moins d'électricité, nécessite moins d'antennes et génère beaucoup moins de rayonnements électromagnétiques» que la radio FM.

Est-ce pareil qu’une webradio?

Non. «La webradio est un média qui diffuse du contenu sonore sur internet par le biais d’une technologie de lecture en continu», définit le site . Contrairement à la FM et au DAB+, la webradio n’est pas compatible avec les postes récepteurs traditionnels mais seulement avec smartphones, ordinateurs ou tablettes et demande une connexion internet.

Alors que le DAB+ est une technologie broadcast, ne nécessitant pas de connexion internet.

Où écouter la radio en DAB+?

Avec un récepteur ou un autoradio compatible DAB+. Il en existe à différents prix et de différentes marques, comme pour les autoradios FM. De plus en plus de voitures disposent de tels équipements. À partir du 21 décembre 2020, tous les constructeurs automobiles devront d’ailleurs équiper leurs nouveaux véhicules d’un récepteur pouvant recevoir des réseaux de diffusion numérique, comme demandé par le Code européen des communications électroniques.

Capte-t-on les radios en DAB+ n’importe où?

Comme pour la transmission FM, «la diffusion par standard DAB+ se limite au territoire national et aux zones frontalières», dit le SMC.

L’auditeur captera-t-il toujours la radio FM?

«Oui, à ce stade il est prévu que le standard de radiodiffusion numérique DAB+ sera maintenu en parallèle avec la FM», assure le SMC. DABplus.be précise qu’à terme, les stations de radio devraient progressivement arrêter d’émettre en FM, même s’il faudra attendre encore plusieurs années. Même si les nouvelles voitures deviennent compatibles, elles ne représenteront qu’une partie du parc automobile.

Toutes les radios luxembourgeoises passeront-elles au DAB+?

Pour l’instant, la diffusion en DAB+ reste «volontaire» d’après le gouvernement. «Le SMC est actuellement en train d’étudier la faisabilité technique et économique du déploiement du standard de radiodiffusion numérique DAB+ au Luxembourg. Une étude a été lancée à cet effet et durera trois mois environ.»

Y a-t-il déjà des candidates?

Le gouvernement ne révèle ni chiffres ni noms. Il indique juste que cette étude préparatoire inclut le Broadcasting Center Europe (BCE) et les stations de radio volontaires.

Interrogée à ce sujet, RTL nous confirme qu’elle en fait partie, comme la plupart des radios du pays. «C’est une corde en plus à notre arc. Ce seront peut-être des nouveaux produits que nous pourrons offrir et une meilleure expérience utilisateur, avec par exemple l’envoi d’informations supplémentaires, comme le nom de l’émission, la photo du présentateur…», commente , CEO du groupe au Luxembourg.

Que change le déploiement du DAB+ pour les radios luxembourgeoises?

Aujourd’hui, si une radio veut émettre en FM, elle doit demander une concession ou permission à l’État, selon la .

Ce sera pareil pour la radio numérique. «La loi sur les médias électroniques prévoit que la priorité sera accordée aux radios à émetteur de haute puissance et aux radios à réseau d’émission existantes», détaille le gouvernement.

Il met à disposition des radios ses fréquences, mais pour l’instant, ce sont à elles de payer et entretenir l’infrastructure, c’est-à-dire les antennes pour les exploiter. Concernant le DAB+, rien n’a été décidé pour le moment.

RTL s’inquiète d’ailleurs d’un possible coût supplémentaire, qui ne serait pas compensé par une baisse côté FM, puisque les stations continueront d’émettre en parallèle.

Le SMC assure cependant que cela ne nécessitera pas «d’installations techniques d’envergure» pour les radios du pays.

Quel investissement cela représente?

«Les aspects financiers sont en cours d’étude», répond seulement le gouvernement.