L’histoire d’Evotec, jeune rockstar allemande de la recherche en médicaments, n’a pas été tellement médiatisée ici. En avril dernier, la healthtech qui caracole de succès en succès doit reconnaître une cyberattaque. Evotec a d’abord tout mis hors ligne, avant de regarder l’ampleur du désastre. «Cela signifie effectuer des vérifications médico-légales sur plus de 6.000 ordinateurs et machines qui sont soit revenus ou ne se remettront en ligne que lorsqu’ils seront sûrs à 100%», commentait le CEO, Werner Lanthaler, dans un long billet. L’action a certes pris une claque mais elle s’en est assez bien remise, malgré des résultats qui seront en dessous de ceux qui étaient espérés dans le même billet.
Il existe des dizaines de petites histoires de ce type, sans parler de celles que l’on ignore encore, les cybercriminels ayant un goût prononcé pour rester en dessous des radars le temps de causer le plus de dommages «bankables» possible.
S’il paraît compliqué, dans le marché très fragmenté de la cybersécurité, d’essayer de comparer la courbe de croissance des solutions de cyberdéfense et celles des sociétés touchées par des attaques, le marché des solutions est estimé entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars, dont 90% restent à réaliser. Ce marché est à mettre en relation avec les rentrées d’argent estimées des cybercriminels, de 10.000 milliards en 2025, à près de 14.000 milliards en 2028…
Que font les leaders du marché? Que ce soit CrowdStrike, Fortinet ou Palo Alto, tous sont en train d’enrichir leur plateforme de solutions pour éviter que les entreprises doivent souscrire à 30, 50 ou même 70 solutions pour remédier, année après année, à de nouveaux problèmes. Leurs actions s’envolent et on les retrouve aussi au milieu de fonds, ce qui permet de diminuer le risque.
Une valeur à suivre
Akamai Technologies. Daniel Lewin n’aura pas eu le loisir de voir que sa vision était la bonne. Le jeune prodige du MIT faisait partie des victimes des attentats terroristes du 11-septembre, quand son avion s’est écrasé sur les tours du World Trade Center. La société, spécialisée dans les serveurs de cache, qui permettent aux fournisseurs de contenus d’utiliser moins de bande passante et d’avoir accès aux contenus, range désormais dans un fameux quintet (Netflix, Google, Akamai, Meta et Amazon) de ceux qui utilisent… le plus de bande passante. Le fonds de pension du Canada, BlackRock, Nordea et quelques autres stars de l’investissement sont à bord pour cette société qui vient de se lancer en France, profitant du rôle croissant du cloud dans la sécurisation des installations.