1. Cecil’s Box par Julie Wagener
Le Cercle Cité invite régulièrement des artistes à intervenir dans sa vitrine, qui donne sur la rue du Curé à Luxembourg. Jusqu’au 17 janvier, c’est l’artiste et illustratrice Julie Wagener qui a relevé ce défi en proposant «Pillars of the Earth», réalisée en collaboration avec Elora de Pape. Julie Wagener développe un univers artistique marqué par l’histoire de l’art, l’iconographie du Moyen Âge, l’étrange, le folklore. Par l’intermédiaire de ses images et de ses allusions visuelles, elle dresse des commentaires personnels sur notre société contemporaine. Pour son projet à la Cecil’s Box, elle a choisi de présenter un vitrail réalisé avec l’aide d’Elora de Pape, un choix de technique très judicieux étant donné le contexte et les contraintes de présentation.
«Pillars of the Earth» représente quatre personnages, quatre piliers, qui sont un instantané de l’état actuel de la condition humaine. C’est une réflexion sur le pouvoir, l’éthique et la défiance envers notre société actuelle. De gauche à droite sont représentés la politique, l’économie, l’environnement et la société. Chaque personnage porte des attributs symboliques, véhiculant des messages à l’instar de ce que faisaient les vitraux dans les églises au Moyen Âge. «Le personnage de la politique s’apprête à couper une rose noire, symbole des regroupements anarchistes socialistes», explique Julie Wagener. «J’ai représenté ceci, car j’aspire à ce que la politique contemporaine prenne plus en considération les questions sociales. La bourse fermée portée à sa ceinture signifie qu’il ne se laissera pas corrompre.»
En ce qui concerne le deuxième personnage, il s’agit de l’économie, identifiable au boulier et aux pièces d’or qui tombent de sa main. «Si on décrypte en morse le message formé par les boules, on peut y lire le mot corruption», détaille l’artiste. Le troisième personnage, l’environnement, a une lecture plus frontale. On reconnaît aisément la figure du boucher à la tête de cochon ensanglantée et les poissons à ses pieds. Ceci questionne de manière directe notre relation aux animaux, notre consommation de viande, notre rapport avec la nature et l’espèce animale, d’un point de vue à la fois éthique et environnemental. Enfin, le dernier personnage est la société, avec un visage à moitié crâne, «car on ne laisse jamais voir qui l’on est vraiment», et bien entendu le miroir, symbole de la vanité depuis des siècles dans l’iconographie picturale. Une proposition très pertinente, qui renouvelle le genre du vitrail contemporain avec beaucoup de justesse.
2. «Schaufenster» à Esch-sur-Alzette
À l’occasion de futur centre d’art contemporain qui se développera dans l’Espace Lavandier à Esch-sur-Alzette, des œuvres d’art sont visibles depuis la rue et rassemblées sous le titre «Schaufenster». Il est possible d’y découvrir «Un Monde parfait» de Martine Feipel et Jean Bechameil. Cette œuvre représente une maquette d’un grand ensemble parisien, barres d’immeubles représentant une certaine utopie architecturale et sociale aujourd’hui déchue.
«Das Wunder» d’Alfredo Barsuglia est directement installée dans la rue, sur une place de parking, et représente deux voitures comme accouplées ou siamoises, partageant les mêmes roues, empêchant par là même toute mobilité et tout déplacement. C’est une réflexion sur l’immobilité, l’empêchement et l’occupation de l’espace public par l’art. Des questionnements qui prennent une tout autre dimension en temps de confinement et de crise sanitaire. Enfin, «Tulipe» est une vidéo réalisée par le musicien Ryvage, la chorégraphe Jill Crovisier et le vidéaste Ted Kayumba. Cette vidéo propose une exploration audiovisuelle et chorégraphique des notions de confinement et de claustrophobie, ainsi que du sentiment d’effondrement des certitudes.
À voir jusqu’au 15 janvier,
3. La photographie à ciel ouvert à Clervaux
La Cité de l’image à Clervaux organise des expositions photographiques à ciel ouvert. Des tirages grand format sont installés à travers la ville, formant un parcours à découvrir en plein air, instaurant toujours un dialogue avec le lieu de présentation. Les artistes invités changent régulièrement, renouvelant la proposition et les approches artistiques et thématiques. Actuellement, plusieurs accrochages sont à découvrir. Le thème de la saison 2020-2021 est «Nord» et rassemble plusieurs photographes:
- (jusqu’au 24 septembre 2021), Arcades I, Grand-Rue;
- (jusqu’au 24 septembre 2021), Échappée Belle, place du Marché;
- (jusqu’au 22 octobre 2021), Jardins du Bra’Haus II, montée du Château;
- (jusqu’au 15 septembre 2021), Arcades II, montée de l’Église.
En parallèle, il est aussi possible de découvrir:
- (jusqu’au 26 mars 2021), Schlassgaart, château de Clervaux;
- (jusqu’au 9 avril 2021), Le jardin de Lélise, montée de l’Église.