Qui n’a jamais fait un tour au Limperstberg? Étendu sur 157 hectares, le quartier se situe au sud de Mühlenbach et Eich, au nord de la Ville-Haute. Il est relié au Kirchberg via le pont Grande-Duchesse Charlotte. Dans quelques jours à peine, le quartier sera en pleine agitation. Et pour cause, la Schueberfouer est en cours d’installation et ouvrira ses portes du 23 août au 11 septembre. Mais même en dehors de la foire, le quartier connait un certain dynamisme bien que longtemps réputé pour son calme.
En effet, le quartier est plutôt résidentiel et familial. 11.363 habitants y vivent au quotidien, dont de nombreux expatriés. Ce qui en fait sans doute un des quartiers les plus cosmopolites de la capitale où se côtoient pas moins de 131 nationalités. En un an seulement, 168 nouveaux habitants s’y sont établis. En plus d’être cosmopolite, le quartier est plutôt jeune avec 54% de la population âgée de moins de 39 ans.
Plusieurs lieux culturels
Pour les familles, le quartier est idéal, doté de plusieurs écoles et lycées et près d’une dizaine d’aires de jeux pour les enfants. Les parcs Tony-Neuman et Georges-Willmar offrent aux habitants des espaces verts. Un autre des points forts de ce quartier réside aussi dans son offre culturelle et de loisirs variée. À proximité, le Grand Théâtre fait office de maison d’opéra, danse et théâtre avec une capacité de plus de 1.000 places assises dans ses deux salles. Le quartier abrite également le cinéma Utopia ainsi que la Halle Victor-Hugo qui accueille divers événements culturels et associatifs. Cette année, en novembre, la neuvième dynamisera aussi le quartier, qui compte aussi un centre sportif, culturel et scolaire: le Tramsschapp.
«Il y a de quoi faire dans le quartier. On peut facilement y passer toute la journée sans problème, aller faire ses courses, prendre l’air, se cultiver. Le Limpertsberg est un quartier vraiment très vivant», témoigne Oksana, 32 ans, une jeune expatriée installée juste avant la pandémie. En effet, l’offre commerciale dans le quartier est dense et étoffée. Et ce qui est assez frappant, c’est le nombre de restaurants dans le secteur, proposant des spécialités variées. «On peut facilement faire un tour du monde culinaire dans le quartier», plaisante la jeune femme. En plus de nombreux bars et restaurants, c’est bien au Limpertsberg que se situe le Gotham, un incontournable des nuits luxembourgeoises.
Lire aussi
Installé depuis 20 ans dans le quartier, Olivier Hespeel porte quant à lui un regard un peu plus nuancé. «Le quartier a beaucoup changé en vingt ans. Il est bien desservi, il y a plusieurs commerces qui nous laissent le choix des prix, mais un petit libre-service ouvert plus tard le soir ne serait pas de trop», suggère celui qui travaille dans l’événementiel, et qui a mixé pendant plusieurs années dans des établissements nocturnes du pays. «Globalement, on se connait tous un peu, c’est un quartier où l’on fait la fête le soir. Mais il y a aussi eu d’autres changements, notamment un phénomène de mendicité qu’on ne voyait pas, il y a quelques années», soulève-t-il.
Sur la terrasse du Top Twenty, situé sous un petit passage de l’avenue Pasteur, les avis sont moins tendres, mais plutôt constructifs. La patronne du bar se désole de voir ce petit passage qui relie les avenues Pasteur et Victor-Hugo fermé depuis plusieurs années pour travaux. Impactant aussi la visibilité de la sandwicherie qu’il est difficile de repérer sans la connaître. «C’est assez catastrophique. il y a aussi des personnes âgées dans le quartier, elles doivent faire tout le tour désormais. Les nouvelles pistes cyclables qui ont été créées ont aussi supprimé des places de stationnement», regrette-t-elle.
Gilles Mehlinger, qui a toujours vécu dans le quartier, porte lui aussi un regard plus sombre sur son quartier qu’il a toujours adoré pourtant. Il pointe des différences entre le haut du quartier, et le bas aux abords du Glacis. «Tout ce qui est au-dessus de l’église, ça va encore, mais en dessous, il y a de plus en plus de problèmes. On a des chantiers qui détruisent un peu le cadre de vie, les arbres, et des faits de violence qui causent parfois un sentiment d’insécurité, surtout la nuit. On a l’impression que tout est fait pour les gens de passage, mais que les habitants sont parfois oubliés.» Lui aussi est assez remonté contre les pistes cyclables qui ont réduit les capacités de stationnement.
Et si vous alliez vous faire votre propre idée? Le quartier recèle de petites curiosités à découvrir, comme les sculptures du parc Tony-Neuman, les tombes remarquables de Notre-Dame ou encore le château d’eau. Le Glacismaart, rendez-vous du dimanche, reprendra du service le 17 septembre.