CEO de Smart Cube, Jorge De Oliveira témoigne d’ambitions élevées pour Cubii, au Luxembourg comme à l’international. (Photo: Maison Moderne)

CEO de Smart Cube, Jorge De Oliveira témoigne d’ambitions élevées pour Cubii, au Luxembourg comme à l’international. (Photo: Maison Moderne)

Détection d’anomalies, recherche de sous-traitants, contrôle de la consommation, archivage des travaux effectués… Avec Cubii, Smart Cube revendique le lancement sur le marché d’une «solution innovante», capable de tout gérer dans un bâtiment.

Cubii est la dernière création de la société Smart Cube, installée à l’Atrium Business Park de Bertrange, et active depuis 2018 sur le marché du bâtiment intelligent et connecté. Son CEO, Jorge De Oliveira (47 ans), en a eu l’intuition il y a plusieurs années, «mais le marché n’était pas prêt». Alors, tenace, cet ancien chef de projet chez Encevo (2009-2018) a travaillé au corps le marché.

Résultat, la plateforme est disponible depuis quelques semaines. Et «la demande est là», assure le dirigeant, qui ambitionne un développement au Luxembourg autant qu’à l’international. Jorge De Oliveira table, notamment, sur les futures obligations européennes en matière de construction pour booster son activité au Luxembourg comme à l’étranger. Le Moyen-Orient est dans son viseur.

À l’usage, Cubii se présente sous la forme d’un outil tout-en-un. «Un véritable assistant virtuel» du bâtiment ou du logement auquel la plateforme sera connectée, dépeint le CEO. «Une solution innovante. Cela n’existe pas ailleurs.»

Comme un carnet d’entretien

Ses principales fonctionnalités sont au nombre de quatre.

1. La détection d’anomalies. Chaudière défectueuse, fumée suspecte, dégât des eaux… L’installation de quelques capteurs permet à Cubii de détecter en temps réel les incidents, avant d’en informer l’utilisateur par le moyen de son choix (SMS, mail, etc.).

La plateforme promet en conséquence des délais d’intervention raccourcis, s’appuyant sur un portefeuille de prestataires appelé à grossir à mesure que s’étoffera la base clients.

2. Le monitoring. Eau, électricité… «Pour consommer moins, vous devez d’abord savoir ce que vous consommer», argue Jorge De Oliveira. Depuis son tableau de bord, Cubii renseigne ces données, là encore en temps réel, «afin de mieux surveiller ces données techniques».

3. Les réparations. Dispositif d’éclairage fatigué? Ventilation défectueuse? Frigo paresseux? Postant sur l’application un rapide message descriptif aussi bien qu’une photo ou une vidéo illustrant le problème rencontré, l’abonné atteint en direct l’ensemble des sous-traitants eux-mêmes inscrits sur Cubii. Les devis lui sont envoyés en direct. Ensuite, à lui de faire son choix.

«Pour les sous-traitants, c’est créateur d’opportunités», entrevoit le CEO. «Prenons l’exemple de joints de carrelage dans une salle de bains. Le genre de chantier qui concernera peu une grosse société. En revanche, il existe une multitude d’entreprises d’une, deux, ou trois salariés que cela pourrait intéresser.» Pour être accessibles sur Cubii, conçue pour être universelle et donc gérer les équipements de toutes marques, ces sous-traitants devront s’acquitter d’une – «petite», assure Jorge De Olivera – participation forfaitaire.

4. Le «carnet d’entretien». À l’acquisition d’une voiture d’occasion, l’acheteur a une idée plutôt nette des réparations effectuées, et donc de l’état du véhicule, grâce au carnet d’entretien. Cubii, c’est un peu pareil. Guichet unique, l’application archive chaque ticket, l’ensemble des travaux et interventions effectués dans l’habitation ou le bâtiment concernés sont enregistrés.

«Voilà ce que j’ai fait…» Plus besoin de chercher dans les tiroirs des documents de réparation ou d’aménagement que l’on ne retrouve jamais. Tout est là. Quand vous vendez votre maison, c’est une manière de valorisation du bien», esquisse Jorge De Oliveira. 

«L’avenir du bâtiment est au digital»

Cubii se revendique tout-terrain: clients privés, syndics de copropriété, facility management… Il en coûte, selon la formule d’abonnement choisie et la quantité d’options retenues, de 5,90 à 25,90 euros par mois.

«Avec l’essor du télétravail, les gens passent de plus en plus de temps chez eux. Ils veulent savoir ce qu’il s’y passe. Les comportements évoluent, l’avenir du bâtiment est au digital», boucle Jorge De Oliveira, finaliste en 2019 du Prix de l’innovation dans l’artisanat organisé par la Chambre des métiers.