Le CSV a proposé une «pré-rétrospective» de l’année 2019. (Photo: Paperjam)

Le CSV a proposé une «pré-rétrospective» de l’année 2019. (Photo: Paperjam)

Le parti d’opposition refuse de porter le chapeau de l’abandon d’une réforme d’envergure de la Constitution et envoie quelques autres missiles à la coalition.

Le CSV proposait jeudi matin une «pré-rétrospective» de l’année 2019 avec une liste de thématiques d’actualité, au premier rang desquelles la réforme de la Constitution.

«Nous n’avons rien fait capoter», s’agace alors que les partis de coalition tenteraient d’attribuer la responsabilité de l’abandon de la grande réforme préparée par . Premièrement, «la discussion a été enrichie non pas de notre fait, mais du fait du Premier ministre et d’autres qui au début de cette année ont insisté pour lancer une discussion sur le système électoral», rappelle-t-il.

Le CSV déplore également «la fin de non-recevoir totale» opposée par le gouvernement à «notre proposition de bon sens – qui était de consulter la population sur un certain nombre de thèmes politiques qui l’intéressent plus que 130 articles de droit pur», formulée au début de l’été et suivie avec enthousiasme par les autres partis de l’opposition restés sur le bord du chemin lors des négociations sur la réforme de la Constitution.

«Et en fin de compte la proposition de limiter cette révision à une trentaine d’articles venait du président de la commission des institutions de la Chambre, (LSAP), et pas de nous. Insinuer que nous sommes la raison pour laquelle on procède de cette façon et pas d’une autre est à la fois injuste et lacunaire.»

Le CSV renvoie la majorité à ses propres dissensions. «Il y a des propositions de texte qui ne font pas l’unanimité entre les trois partis de la majorité, comme notre proposition sur la neutralité climatique sur laquelle Déi Gréng s’alignerait volontiers, mais les libéraux et les socialistes nettement moins.» Par ailleurs, le parti chrétien-social appelle à la prudence sur le sujet d’une réforme du système électoral alors que la majorité caresse l’idée d’une circonscription nationale unique. «Il faut penser à toutes les conséquences» d’une telle évolution, avertit M. Engel.

«Cela voudrait nécessairement dire que l’on se repenche sur la nature du système électoral, pas seulement son découpage géographique, mais également la façon dont on vote. Nous avons actuellement un système de liste ouverte avec un vote fortement personnalisé et préférentiel. Je n’imaginerais pas avoir des listes de 60 candidats dans tout le pays. Ce serait aberrant.» La discussion ne pourra de toute façon pas avoir lieu avant évacuation des 30 points de réforme constitutionnelle qui emportent l’unanimité des députés de la commission de la révision constitutionnelle.

Film Fund: «une restructuration nécessaire»

Le CSV a requis une heure d’actualité sur l’audit du Film Fund. Il réclame d’ailleurs que ce fonds fasse l’objet d’un audit de la Cour des comptes comme d’autres organismes publics. «Ce n’est pas pour détruire le secteur, au contraire», souligne le député , qui appelle à la «transparence» au vu des sommes engagées et des nombreuses sociétés privées concernées.

«Une restructuration est absolument nécessaire et pourrait inclure des mesures permettant de mesurer les retombées économiques» des sommes versées au secteur, ainsi qu’une «politique de transparence à l’égard des engagements à l’étranger», notamment dans le cadre des nombreuses coproductions .

Logement: «pas de populisme»

Le CSV a récemment fait part de ses propositions pour apporter des solutions à la crise du logement. «Ce n’est pas du populisme que de prendre en compte les véritables soucis des gens», plaide M. Engel.

Dossier Google: «quel dossier?»

«Je voudrais savoir quel est le dossier Google», interroge Frank Engel. à Bissen. «Je voudrais savoir ce que le gouvernement a conclu avec Google ou pas, ce qui a été négocié. Et cela ne me semble pas faisable d’établir un centre de données qui aura besoin d’une quantité industrielle d’eau le long d’une rivière dont les niveaux sont faibles depuis des années. Ni les responsables communaux ni les députés ne connaissent les intentions de ce projet.»

Chine: un «compétiteur plus qu’un partenaire»

Le CSV appelle à la prudence concernant le renforcement des relations économiques entre le Grand-Duché et la Chine. «Je veux absolument savoir ce qui a été accordé dans le Memorandum of Understanding. Dans quel domaine cela pourrait vouloir dire que la Chine plante ses gros pieds sur nos intérêts stratégiques? Parce que la Chine n’est pas un partenaire normal, c’est au fond un compétiteur, un adversaire qui a un agenda totalement différent de ce qui devrait être l’agenda de l’Europe. (…) Je constate que notre gouvernement semble avoir une attitude plutôt béate à cet égard.»

Et de pointer le silence du gouvernement face au respect des droits de l’Homme en Chine. «Je pense qu’on ne peut pas s’offusquer de chaque cas individuel problématique en Turquie ou en Hongrie alors que par rapport à la Chine on ne dit essentiellement rien. Ce n’est pas une bonne idée de tout sacrifier à un prétendu intérêt économique.»