La CSL a décidé de se positionner sous forme d’une résolution visant à appeler le gouvernement à revoir le cadre légal et les missions du Fonds de compensation. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

La CSL a décidé de se positionner sous forme d’une résolution visant à appeler le gouvernement à revoir le cadre légal et les missions du Fonds de compensation. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Dans une prise de position officielle, la Chambre des salariés demande au Fonds de compensation luxembourgeois une meilleure gestion de ses investissements, notamment en ce qui concerne l’urgence climatique.

Le 4 juillet, la CSL (Chambre des salariés) a rendu une prise de position publique pointant la manière dont le Fonds de compensation (FDC) – notamment la réserve dont il dispose – gère ses investissements financiers au Luxembourg. La CSL se positionne sous forme d’une résolution visant à appeler le gouvernement à revoir le cadre légal et les missions du FDC, demandant «une discussion politique pour arriver à un changement de paradigme quant à l’utilisation de la réserve du régime général de pension».

La CSL s’appuie sur le fait que la création du FDC, en 2004, avait coïncidé avec la création du Fonds spécial dit «Kyoto», autour du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) pour lutter contre le changement climatique, intégré ensuite dans l’accord de Paris à la COP21. La CSL indique: «Pourtant, la stratégie d’investissement du FDC reste jusqu’à présent empreinte d’une certaine inertie face à l’extrême urgence climatique (…) Le FDC se positionne en sévère contradiction avec les efforts conjoints du gouvernement et des citoyens luxembourgeois.» Le communiqué rappelle que les efforts pour lutter contre le réchauffement climatique doivent être assortis d’une gestion plus rigoureuse et vertueuse des investissements, notamment en ce qui concerne l’ESG, mais également des droits sociaux et humains, dont l’accès au logement abordable. Une critique qui avait déjà été faite au FDC en mars dernier.

Des investissements plus durables et davantage de synergies

C’est pourquoi la CSL exige que «les critères de sélection des investissements consentis soient définis de manière beaucoup plus restrictive et que des benchmarks appropriés soient utilisés pour vérifier les performances globales du FDC». Selon elle, «la réserve de 23 milliards d’euros détenue par le FDC en fin d’année 2020 représente à elle seule 43% du total des avoirs financiers des administrations publiques et constitue l’équivalent de ce que l’administration centrale aura consenti en investissements publics entre 2010 et 2022».

Pour rappel, le niveau actuel de la réserve s’élève à 4,8 fois les dépenses annuelles de prestation, mais pourrait être épuisé en 2043, . La stratégie de pérennité du régime des pensions doit, selon le communiqué, être revue en stratégie d’aide à la transition écologique et sociale. «À long terme, le FDC ne pourra donc jamais réussir sa mission principale qui consiste à ‘garantir la pérennité du régime général de pension’.» En outre, la CSL propose la création de synergies entre le FDC et la Société nationale de crédit et d’investissement (SNCI) pour faire face aux besoins publics annuels en investissements demandés pour la transition écologique au Luxembourg. Elle note également que de plus grandes synergies financières entre pays frontaliers pourraient renforcer le bassin d’emploi et de vie dont le Luxembourg reste dépendant.