Le Centre pour la finance alternative de Cambridge, où le Luxembourgeois Michel Rauchs dirige le département sur les digital assets, lance une initiative pour une recherche neutre sur l’écosystème des cryptos et des avoirs digitaux. (Photo: Université de Cambridge)

Le Centre pour la finance alternative de Cambridge, où le Luxembourgeois Michel Rauchs dirige le département sur les digital assets, lance une initiative pour une recherche neutre sur l’écosystème des cryptos et des avoirs digitaux. (Photo: Université de Cambridge)

Le Centre pour la finance alternative de l’Université de Cambridge lance ce mardi une initiative avec 16 institutions ou sociétés pour éduquer de manière neutre sur les cryptoproblématiques.

La consommation énergétique liée au bitcoin pose-t-elle un problème environnemental ou non? Selon que vous êtes un banquier conservateur ou un geek anarchiste, il est possible de présenter la situation à l’avantage de votre point de vue sans risquer d’être assez contredit pour finir jeté en pâture sur les réseaux sociaux. C’est précisément pour cela que le Cambridge Centre for Alternative Finance (CCAF) a élaboré dans cette discussion.

Ce mardi matin, poussé par le Luxembourgeois Michel Rauchs, qui y dirige le département sur les assets digitaux, le CCAF lance une initiative sans précédent dans ce monde où l’on peut dire tout et n’importe quoi.

Michel Rauchs et ses collègues entendent travailler sur des domaines inspirés par les acteurs privés pour fournir une recherche neutre et dépassionnée. (Photo: Michel Rauchs)

Michel Rauchs et ses collègues entendent travailler sur des domaines inspirés par les acteurs privés pour fournir une recherche neutre et dépassionnée. (Photo: Michel Rauchs)

«Nous avons convaincu 16 institutions ou sociétés privées de premier plan de nous rejoindre, pour l’instant pour deux ans, mais l’objectif est d’inscrire l’initiative à plus long terme. L’idée est de développer des recherches qui apportent une information neutre, claire et précise, qui soit accessible au grand public comme au décideur politique», explique le Luxembourgeois.

Accenture, Visa, Mastercard et le FMI

Le tour de table laisse rêveur: Accenture, le hub d’innovation de la Banque des règlements internationaux (BIS), British International Investment (BII), le Dubai International Financial Centre (DIFC), EY, Fidelity, UK Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO), Goldman Sachs, la Banque interaméricaine de développement (BID), le Fonds monétaire international (FMI), Invesco, le London Stock Exchange Group (LSEG), Mastercard, MSCI, Visa et la Banque mondiale.

«L’idée est vraiment d’offrir des outils débarrassés de la charge émotionnelle d’un sujet, qui pèsent le pour et le contre», explique M. Rauchs.

«L’adoption croissante des actifs numériques brouille de plus en plus les frontières entre les rôles, les responsabilités et les règles applicables, repoussant les limites des arrangements institutionnels à long terme», déclare de son côté le directeur exécutif du CCAF, Bryan Zhang, dans la communication officielle. «Le programme Cambridge Digital Assets que nous lançons aujourd’hui vise à répondre au besoin de plus grande clarté qui en résulte en fournissant des informations basées sur les données grâce à une recherche collaborative impliquant des acteurs des secteurs public et privé.»

Trois axes de recherche

Le programme de recherche du projet sera centré sur trois axes de travail couvrant des domaines thématiques distincts, mais liés:

– le premier est axé sur les implications environnementales et les considérations ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) plus larges des actifs numériques et de leurs services associés;

– le deuxième domaine examinera les processus et les configurations de l’infrastructure des marchés financiers distribués (dFMI), y compris la constellation évolutive de réseaux, de plateformes, d’applications et de services;

– le troisième volet de recherche se concentrera sur les systèmes monétaires émergents – le côté «actif» de l’écosystème – comprenant les crypto-actifs, les pièces stables, les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), ainsi que les jetons d’entreprise et de consommation.

Chaque volet de recherche convoquera un groupe de travail dédié comprenant des chercheurs du CCAF-FCVI, des experts du domaine et des représentants des institutions de soutien du programme. Collectivement, le programme est conçu pour mettre en œuvre des projets de recherche hautement collaboratifs, générant et analysant des données empiriques qui fournissent des informations opportunes avec un impact mondial.