Le domaine du château de Birtrange, situé à cheval sur les communes de Schieren, Ettelbruck et Colmar-Berg, est actuellement propriété de la Croix-Rouge luxembourgeoise. L’organisme caritatif l’a reçu en héritage de la baronne Claudine de Broqueville, décédée en janvier 2018, et a choisi, après mûre réflexion, de s’en séparer. Ce domaine d’exception va donc être mis en vente en bloc au plus offrant par l’intermédiaire d’un notaire qui opérera une soumission cachetée. Le prix plancher est de 5,2 millions d’euros pour l’ensemble du domaine.
Un château, et beaucoup de forêts
Domaine qui se déploie sur une surface d’environ 85 hectares, avec un château classé «monument national». La plus grande partie du domaine est boisée – et très appréciée des chasseurs, car abritant de beaux cerfs. On y trouve également des dépendances, des pâtures et un réservoir d’eau. Les premières fondations du château remontent au 13e siècle, mais son apparence actuelle date d’environ 1775.
À partir de 1813, cette propriété est celle de la famille de Blochausen, et en particulier du baron Félix de Blochausen, qui a été Premier ministre du Luxembourg entre 1874 et 1885.
En 1935, le domaine devient la propriété de la famille de Broqueville, dont Charles de Broqueville, qui a été Premier ministre en Belgique (1911-1918, puis entre 1932 et 1934).
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’armée américaine a investi le château pour y installer ses troupes. Sur les murs du château, il est d’ailleurs encore possible de lire quelques traces écrites témoignant de l’attribution des différentes chambres.
Après la guerre, le château reste habité par la famille de Broqueville, dont la baronne Claudine de Broqueville, qui décède en janvier 2018 et lègue par testament la propriété à la Croix-Rouge luxembourgeoise.
Inoccupé depuis 2002, le château est aujourd’hui en mauvais état et nécessite d’importants travaux de rénovation.
Une vente d’exception
«Il s’agit d’un des domaines privés les plus vastes au Luxembourg», précise , directeur de la Croix-Rouge luxembourgeoise.
«C’est un objet d’intérêt unique au Luxembourg. Malheureusement, l’état du château ne nous permet pas d’envisager d’y installer une de nos activités. L’investissement pour le faire serait bien trop important et inadapté à nos missions. Aussi, nous avons pris la décision de nous en séparer. Dans un premier temps, nous avons sondé l’État pour savoir s’il y avait un intérêt de leur part, mais il ne s’est pas montré favorable à l’achat de l’ensemble du domaine. Par contre, l’État avait un intérêt pour la partie boisée», précise Michel Simonis. Un intérêt qui ne correspond pas aux conditions de vente imposées par testament, puisqu’en cas de vente, la Croix-Rouge doit vendre en bloc.
«Il ne nous est pas autorisé de morceler la propriété pour la vendre à différents acheteurs. Par contre, il est possible de composer un consortium d’acheteurs qui se répartiront la propriété, à condition qu’ils fassent une offre commune pour l’ensemble», explique Michel Simonis. Des conditions qui pourraient donc intéresser différents profils d’acheteurs, qu’ils soient privés, des entreprises ou des promoteurs.
Par la suite, le fruit de la vente est aussi contraint par testament. La Croix-Rouge pourra toucher 2/3 du fruit de la vente, et le tiers restant reviendra aux héritiers légaux de Claudine de Broqueville. «L’argent de la vente qui revient à la Croix-Rouge luxembourgeoise sera réinvesti», assure Michel Simonis. «Nous avons comme projet de rassembler l’ensemble de nos équipes sur un seul et même site. La vente du château servira donc à financer en partie notre installation dans un nouveau siège social, pour lequel nous avons lancé un appel à idées en 2018 et qui devrait pouvoir se finaliser dans les mois à venir.»
Les personnes intéressées ont jusqu’au vendredi 12 mars à 17h pour se manifester et faire leur offre d’achat par soumission cachetée auprès de Me Blanche Moutrier, notaire à Esch-sur-Alzette. Des visites du site peuvent être organisées sur demande.