La Croix-Rouge luxembourgeoise a présenté à la presse, ce mercredi 1er juin, son bilan de l’année 2021. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La Croix-Rouge luxembourgeoise a présenté à la presse, ce mercredi 1er juin, son bilan de l’année 2021. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Après une année 2021 marquée par les conséquences du Covid, avec une croissance de la demande au niveau du Fonds de solidarité, la Croix-Rouge luxembourgeoise a démarré 2022 avec de nouveaux défis liés à la guerre en Ukraine.

Chaque crise apporte ses défis à la Croix-Rouge luxembourgeoise. Le Covid d’abord, la guerre en Ukraine ensuite. Lors d’une conférence de presse à son siège, boulevard Joseph II à Luxembourg-ville, au sein du parc municipal, elle a dressé le bilan de son année 2021 et du début de l’année 2022.

Pour «rendre compte, à nos nombreux donateurs, de ce que nous avons fait grâce à leur appui moral et financier», souligne son directeur, . Leur générosité s’est accrue. 4 millions d’euros de dons en espèces ont été récoltés en 2021, contre 3 millions en 2020 et 2,9 millions en 2019. Au niveau des legs, la Croix-Rouge a reçu 7 millions d’euros en 2021, contre 4,6 millions en 2020 et 1,4 million en 2019.

Les crises semblent créer des élans de solidarité. Lors d’une campagne de don du sang en plein Covid en 2020, «nous avons eu plus de nouveaux inscrits en un mois qu’en un an», illustre la société. Elle compte sur 2.500 à 3.000 bénévoles plus ou moins réguliers. 300 nouveaux se sont manifestés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.

+124% d’aides accordées en deux ans pour le Fonds de solidarité

Malgré tout, la société aux 2.739 salariés (2.176 équivalents temps plein) clôture l’année avec un résultat de 107.000 euros, inférieur aux 308.000 euros de 2020. Une baisse que la Croix-Rouge n’estime pas «significative» au regard du volume d’activité (250 millions d’euros), mais qui s’explique par des mouvements entre les différents services (39).

Parmi eux, le Fonds de solidarité, dédié aux situations de précarité, n’a pas chômé. Le nombre d’aides accordées a grimpé de 208 à 302 en un an, pour un montant total passant de 163.654 euros en 2020 à 321.291 euros en 2021. Le nombre d’aides augmente même de 124% si on compare à 2019. Le montant moyen accordé (867 euros) croît de 18,5% en un an et de 31% en deux ans. «Les deux tiers des dossiers concernent des besoins de santé, de nourriture et de logement.» S’il a été mis à disposition des personnes victimes des inondations, le fonds a été «peu sollicité» dans ce cas. La croissance des demandes s’explique surtout par «les effets secondaires du Covid».

Le service Migrants et réfugiés a, de son côté, logé 1.433 personnes (+14%) au sein de 18 structures gérées par la Croix-Rouge luxembourgeoise – trois de plus qu’en 2020. Et ce, avant même l’arrivée de réfugiés ukrainiens, qui devrait «largement amplifier ce mouvement».

924.827 euros dépensés en Ukraine et en Moldavie

Le sujet devrait prendre une place importante dans le prochain bilan de l’entreprise. 670 réfugiés sont accompagnés par la Croix-Rouge dans une dizaine de structures d’accueil, en plus de 215 logés dans des familles. Une aide nationale à laquelle s’ajoute celle en Ukraine. «Nous étions déjà présents là-bas depuis 30 ans, et depuis huit ans dans la région du Donbass», précise Rémi Fabbri, directeur de l’Aide internationale. Depuis le 24 février, 924.827 euros ont été dépensés en Ukraine et en Moldavie pour «la santé, le logement, la nourriture et l’hygiène». Pour, par exemple, 29 tonnes de matériel médical ou encore 13 tonnes de matériaux pour reconstruire huit hôpitaux bombardés. Le tout ayant permis d’aider 183.025 personnes.

Pour la suite, la Croix-Rouge compte se concentrer sur 12 axes mis en avant dans sa stratégie 2030: santé, logement, jeunesse, crises, international, bénévolat, bientraitance, ressources humaines, donateurs, digitalisation, environnement, Maison de la Croix-Rouge. Pour 2022, elle prévoit 600 recrutements, donc une cinquantaine de «renforts». Son effectif avait déjà augmenté de 8,1% en 2021.