Quel regard portez-vous sur le développement de l’assurance-vie luxembourgeoise à l’échelle du marché européen, aujourd’hui ?
PAUL LECOUBLET : L’assurance-vie de droit luxembourgeois est devenue, au fil du temps, un outil privilégié de planification patrimoniale pour les HNWI. Cette solution d’investissement est toujours autant plébiscitée par les acteurs de la gestion de fortune, notamment en France et en Italie où nos solutions proposées par nos partenaires bancaires, family offices et CGP rencontrent un grand succès.
Chez Generali Luxembourg, nous nous distinguons en offrant à nos clients un fonds euros à capital garanti et des unités de compte innovantes disponibles sur notre plateforme digitale MyWings. De plus, nous offrons un service client haut de gamme avec des solutions d’ingénierie patrimoniale pour accompagner les clients dans leur mobilité.
À l’avenir, notre volonté est de continuer à grandir pour servir les clients des marchés de Generali en Europe.
Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés ?
La pression règlementaire actuelle nous demande de rester vigilants. Pour ne citer que quelques textes, le règlement sur la protection des données (GDPR), la règlementation DORA sur la résilience opérationnelle numérique ou l’IA Act, qui vient encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle, font peser de lourdes contraintes sur le développement de nos activités en termes de coûts, mais aussi de flexibilité. à ce titre, la loi sur le secret professionnel des assurances nous freine encore, même si de judicieux aménagements ont été apportés grâce à la nouvelle loi 8184. En effet nous souhaitons pouvoir recourir plus largement à des solutions cloud, nécessaires pour veiller à maintenir notre compétitivité dans un monde toujours plus digital et utiliser demain massivement l’intelligence artificielle. En matière de concurrence, nous devons constater que l’Irlande a développé, depuis quelques années, un modèle très similaire à celui de l’assurance--vie luxembourgeoise, à la nuance près que ce pays n’applique pas de TVA sur les fonds internes dédiés (FID). Ces éléments exigent que lle marché de la libre prestation de services (LPS) et l’ensemble des compagnies d’assurance-vie au Luxembourg demeurent attentifs à ces évolutions afin de garantir la compétitivité du secteur.
Quelle a été l’évolution de Generali depuis votre nomination en 2019 ?
Nous sommes passés de 35 à plus de 65 collaborateurs. à mon arrivée, notre objectif était d’étendre la présence de la société, à la fois géographiquement et opérationnellement, et de structurer la compagnie pour une croissance rentable. Aujourd’hui, nous distribuons nos contrats en LPS sur six marchés européens, y compris. En 2023, malgré un contexte global difficile, nous avons collecté 874 millions d’euros, avec une part toujours plus importante de fonds en unités de compte et nos encours totaux s’élevaient à près de 6 milliards d’euros.
Aussi, dans le but d’offrir un cadre de travail plus agréable à nos collaborateurs, nous avons emménagé depuis le mois d’octobre à Howald, dans le nouveau bâtiment CUBUS, où nous occupons environ 1.000 mètres carrés. Cet emménagement, qui constitue une étape importante pour nous tous, vient renforcer notre ancrage luxembourgeois.
Quels sont les valeurs, les engagements qui vous tiennent à cœur, aujourd’hui ?
Notre volonté est de renforcer notre engagement RSE au niveau local. Je suis convaincu que la diversité est un facteur-clé de performance. C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui membres de la Task Force «Gender Finance», lancée par le gouvernement et également signataires de la charte «Women in Finance». Ces initiatives ont pour objectif de parvenir à une plus grande parité et une meilleure inclusion dans l’ensemble du secteur des services financiers au Luxembourg. Enfin, nous avons lancé, en mai dernier, l’initiative «The Human Safety Net», avec Generali Employee Benefits et Generali Investments Luxembourg, afin d’apporter notre soutien aux réfugiés présents au Luxembourg. L’idée est de les accompagner dans leur parcours professionnel et entrepreneurial, notamment avec l’appui de l’association microlux. Notre mission est, aujourd’hui, d’aider ces créateurs d’entreprise à surmonter leurs difficultés et à réussir leurs projets, témoignant une fois encore l’engagement de nos collaborateurs en faveur de la solidarité et de l’inclusion sociale.