Trois questions à Julie Becker, CEO Luxembourg Stock Exchange. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Trois questions à Julie Becker, CEO Luxembourg Stock Exchange. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

De plus en plus, les investisseurs se tournent vers les fonds ESG (environnement, social et gouvernance). Le volume de ces fonds a donc augmenté de façon importante ces dernières années, obligeant les entreprises à s’adapter et à proposer des produits durables.

Comment évolue la part des actifs reconnus comme durables en matière d’investissement?

Ces dernières années, les émissions d’obligations durables ont augmenté exponentiellement, dépassant cette année les 3 trillions USD d’émissions cumulées et témoignant de l’intérêt grandissant des investisseurs. Face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt, les émissions durables se trouvent ralenties en 2022, tout en continuant leur progression. On peut noter une forte augmentation des obligations liées au développement durable (SLB), qui, contrairement aux obligations labellisées, permettent de financer la transition écologique des émetteurs par des objectifs de performance définis et mesurables, à condition qu’ils aient une stratégie de développement durable globale et ambitieuse.

Entre rendement financier et contribution ESG, comment évaluer la performance de ces obligations?

On observe une réévaluation des priorités des investisseurs particuliers au profit de produits à impact environnemental et social réel. Cela peut passer par l’accès à des données structurées et de qualité sur les projets financés et leur impact. Les investisseurs peuvent ainsi mieux évaluer et choisir leurs options d’investissement, et les émetteurs répondre aux obligations réglementaires.

Comment le Luxembourg peut-il soutenir davantage le développement de la finance durable?

Le Luxembourg a un rôle-clé à jouer à l’échelle nationale et internationale. Une stratégie de lutte contre le greenwashing est nécessaire. Parallèlement, former tous les acteurs de la place financière à la finance durable leur permettrait de s’impliquer davantage. Au niveau international, le Luxembourg peut accompagner les pays émergents dans leur transition vers des modèles et des produits financiers plus durables.