56.000 milliards de dollars sont cumulés dans les différents véhicules d’épargne retraite privés, soit l’équivalent du PIB des pays de l’OCDE. (Photo: Shutterstock)

56.000 milliards de dollars sont cumulés dans les différents véhicules d’épargne retraite privés, soit l’équivalent du PIB des pays de l’OCDE. (Photo: Shutterstock)

Selon les conclusions de la dernière étude de l’OCDE sur le marché des pensions, menée dans 92 pays, la crise du Covid n’aura pas empêché une progression de 11% des actifs des plans d’épargne retraite privés en 2020. Des actifs qui atteignent 56.000 milliards de dollars.

Cette croissance a été soutenue par une augmentation du nombre de personnes participant à un plan d’épargne-retraite, une augmentation des contributions globales à ces plans et des rendements d’investissement positifs dans de nombreux pays, détaille l’OCDE.

La pandémie a eu un effet sur ces évolutions. Si, en début de crise, des retraits conséquents ont pu être constatés, le phénomène a été limité. Les sorties des plans de retraite n’ont dépassé les entrées que dans quelques pays offrant un accès inconditionnel à l’épargne-retraite afin de soutenir les personnes à court terme.

Dans le même temps, les politiques de soutien économique nationales ont allégé les impacts qu’auraient pu avoir les effets des confinements sur les versements des souscripteurs à leurs plans.

Les actifs sont majoritairement accumulés dans des fonds de pension qui pesaient 35.000 milliards fin 2020. Les autres véhicules les plus utilisés sont les contrats d’assurance retraite vendus par les assureurs – des produits très populaires en France et au Danemark – ou les produits proposés et gérés par les banques et les sociétés d’investissement, comme les comptes de retraite individuels (IRA) aux États-Unis.

Un marché dominé par les pays anglo-saxons

En termes absolus, les montants les plus importants ont été enregistrés en Amérique du Nord (Canada et États-Unis), en Europe occidentale (Pays-Bas, Suisse et Royaume-Uni), en Australie et au Japon. Dans ces sept pays, les actifs dépassent les 5.000 milliards de dollars. Dans les autres pays concernés par l’enquête, les montants sont sans commune mesure. Dans 70 des 92 juridictions étudiées, ils sont inférieurs à 200 milliards de dollars.

En termes relatifs, les États-Unis ont le plus grand marché des retraites au sein de l’OCDE, avec des actifs d’une valeur de 35.500 milliards de dollars, soit 65,6% du total de la zone OCDE. Le Royaume-Uni arrive en deuxième position de ce classement (3.600 milliards de dollars pour 6,6% des actifs de retraite de la zone OCDE), suivi par le Canada avec 3.100 milliards de dollars (5,7% des actifs de retraite de la zone OCDE), les Pays-Bas (3,9% des actifs avec 2.100 milliards de dollars), l’Australie (3,3% avec 1.800 milliards de dollars), le Japon (2,9% des actifs avec 1.600 milliards de dollars) et la Suisse (2,5% des actifs pour 1.300 milliards). Dans ce classement, le Luxembourg pointe à la 37e place, juste devant la Grèce.

Croissance rapide des actifs

«Les actifs de retraite ont augmenté plus rapidement que le PIB au cours de la dernière décennie, soulignant l’importance croissante de l’épargne-retraite dans le monde», constate l’OCDE. La somme de tous les actifs de retraite par rapport au PIB total dans la zone OCDE est passée de 64% fin 2010 à 100% fin 2020. Les actifs de retraite dans la zone OCDE correspondaient donc à la somme des PIB de tous les pays de l’OCDE à la fin 2020.

Toutefois, il existe des différences entre les pays. Neuf pays de l’OCDE avaient des actifs de retraite supérieurs à leur PIB à la fin 2020, contre six à la fin 2010. Dans la zone OCDE, comme en 2010, le Danemark arrive en tête du classement en 2020, avec des actifs représentant 229% du PIB, suivi par les Pays-Bas (213%) et l’Islande (207%). Les actifs de retraite ont également connu une forte croissance dans certaines juridictions non membres de l’OCDE, dépassant le PIB dans certains cas, comme au Liechtenstein (106%) et en Namibie (102%). En revanche, et malgré certaines augmentations, les actifs de retraite représentaient encore moins de 1% du PIB à la fin de 2020 dans certains pays (Albanie, Grèce et Serbie).

La croissance des actifs de retraite en 2020 s’explique en partie par la performance positive des investissements des plans d’épargne-retraite. Bien qu’inférieurs à ceux de 2019, les régimes de retraite sont parvenus à obtenir un retour sur investissement réel moyen de 4,1% dans la zone OCDE et de 3,2% en moyenne dans les autres juridictions en 2020. Au Luxembourg, le rendement est de 2,3%.

Fait marquant, la tendance de l’abandon des régimes à prestations définies au profit de régimes à cotisations définies se poursuit. Dans les premiers, les promoteurs se prêtent garants du montant des primes qui seront versées, tandis que dans le second, ce sont les cotisations qui sont définies. Ce basculement fait passer le risque du prometteur aux souscripteurs.