Tout y passe… et rien n’y fait: Shein grignote en permanence des parts de marché à partir de sa stratégie de coûts très bas que les consommateurs adoptent sans complexe. De 2.000 à 10.000 nouveaux articles sont mis en vente chaque jour sur son site.
«Chaque jour, des centaines de colis arrivent principalement de Chine avec des marchandises qui ne correspondent pas aux règles du marché de l’UE», a déclaré le vice-ministre allemand de l’Économie, Sven Giegold, fin septembre, à Bruxelles, avec le soutien de cinq autres États membres (France, Autriche, Danemark, Pays-Bas et Pologne). Il a souligné qu’«une part importante de ces produits» ne respecte pas les règles de propriété intellectuelle, les réglementations sur la protection des données et les normes environnementales, citant des données de tests, exigeant de la Commission européenne qu’elle lance une enquête.
Dans un mail, ce vendredi, alors que des sanctions européennes se dessinent, les lobbyistes européens de l’entreprise chinoise expliquent que l’entreprise «a réalisé plus de deux millions de tests de sécurité des produits en 2024, renforçant ainsi son engagement constant à garantir des normes élevées en matière de qualité des produits et de sécurité des consommateurs. Les tests ont été effectués en collaboration avec des agences de test tierces de premier plan, telles qu’Intertek, SGS, Bureau Veritas (BV) et TÜV, ainsi que dans un laboratoire accrédité par le CNAS.» Et qu’elle devrait consacrer 15 millions de dollars cette année à poursuivre ces tests.
Shein détaille aussi sa stratégie, qui consiste dans la mise en place d’un code de conduite qui prévoit contrôle et standards mais aussi une liste des substances interdites, un processus de documentation et de certification des produits comme l’électronique, les jouets pour enfants, les cosmétiques ou encore les appareils médicaux. Elle assure aussi mener des évaluations dynamiques de ses vendeurs qui verront leurs produits retirés de la vente ou même qui seront exclus s’ils ne respectent pas les règles du jeu. 260 vendeurs auraient ainsi été exclus l’an dernier.
«Assurer à nos clients une expérience d’achat en toute sérénité est une priorité absolue chez Shein», a déclaré le président de la région EMEA et responsable mondial des affaires publiques de Shein, Leonard Lin. «De la conception à la livraison, nous travaillons tous pour protéger nos clients à chaque étape du processus. Nous avons continué à renforcer nos efforts de tests rigoureux, en collaborant avec certaines des meilleures agences de tests au monde, afin de garantir que nos produits répondent aux normes les plus élevées, et nous poursuivons nos investissements pour améliorer notre approche.»
Un rapport publié lors de la session de janvier du Parlement européen à Strasbourg laisse planer de premières sanctions à venir ou de nouvelles taxes. «En ce qui concerne la sécurité des produits» peut-on y lire, «la Commission travaille en amont avec ces pays tiers afin de garantir que seuls des produits conformes accèdent au marché européen. Ce travail est mené à la fois de manière bilatérale, avec des pays comme la Chine et les États-Unis, et au sein de forums multilatéraux, tels que l’Organisation de coopération et de développement économiques. De tels efforts contrastent avec l’adoption et l’application de la législation en tant que moyens d’atteindre les objectifs de l’UE.»
Parmi les autres points de l’entreprise chinoise figure la nomination de Mustan Lalani au poste de responsable mondial du développement durable, renforçant ainsi son engagement à promouvoir des pratiques commerciales responsables tout au long de sa chaîne d'approvisionnement. Mustan Lalani dirigera les efforts de Shein pour relever les défis auxquels l’ensemble de l’industrie est confrontée grâce à l’innovation et à la technologie, dans le cadre de la feuille de route evoluShein, la stratégie globale de Shein visant à répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.