Un panel d’experts a débattu à la banque Degroof Petercam sur le thème du logement au Luxembourg. (Photo: Blitz Agency)

Un panel d’experts a débattu à la banque Degroof Petercam sur le thème du logement au Luxembourg. (Photo: Blitz Agency)

À l’occasion de la conférence «Crise immobilière au Luxembourg: quel est l’avis des experts du secteur?» organisée le 7 mars par Degroof Petercam au sein de la banque, quatre experts ont pu s’exprimer sur la délicate situation de l’immobilier résidentiel au Luxembourg. Paperjam.lu a retenu 15 phrases qui méritent d’être entendues.

Lors de table ronde «Crise immobilière au Luxembourg: quel est l’avis des experts du secteur?», organisée le 7 mars, par Degroof Petercam au sein de la banque,  (gérant de Felix Giorgetti), Laurent Olmedo (CEO de Creahaus), Michel-Edouard Ruben (économiste à la Fondation Idea), et  (président de la Chambre immobilière du Grand-Duché du Luxembourg) ont partagés leurs idées et points de vue sur la situation de l’immobilier résidentiel au Luxembourg. Suite à cette discussion, Paperjam.lu a retenu 15 phrases qui méritent d’être entendues.

Concernant la situation actuelle

«Les chiffres que l’on a actuellement ne reflètent pas entièrement la réalité, car ils ont 6 à 9 mois de retard. Cela fait 12 mois que nous ne réalisons pas de vente en VEFA.» Laurent Olmedo

Laurent Olmedo, CEO de Creahaus. (Photo: Blitz Agency)

Laurent Olmedo, CEO de Creahaus. (Photo: Blitz Agency)

«Nous ne sommes pas dans un moment de crise immobilière, car la crise immobilière c’est quand les prix chutent. Nous sommes dans une crise du logement, qui correspond plus à une augmentation des prix et un risque de pénurie réel.» Michel-Edouard Ruben

 «Quand on parle du logement au Luxembourg, on parle de prix, alors qu’on devrait plutôt regarder le volume, le nombre de constructions.» Michel-Edouard Ruben

 «Les investisseurs représentent 40% des ventes en VEFA.»

Sur la location

«La main publique possède des terrains sur lesquels on peut construire deux millions de mètres carrés. L’État doit de manière urgente construire sur ces terrains et louer les quelque 25.000 logements qu’il est possible d’y créer. Et si l’État augmente la densité sur ses terrains, on arrive alors à 30 ou 40.000 logements. Et même s’il les loue pour la moitié du prix du marché, il fait encore une affaire.»

Marc Giorgetti, gérant de Felix Giorgetti. (Photo: Blitz Agency)

Marc Giorgetti, gérant de Felix Giorgetti. (Photo: Blitz Agency)

«Si on se replace en 2019, on se rend compte à quel point beaucoup de gens mentaient. Déjà à cette époque, on avait l’impression que plus personne n’arrivait à se loger au Luxembourg. Mais ce n’était pas vrai, car si on regarde les chiffres, on a 70% de propriétaires en 2021. Ça prouve qu’on a beaucoup surjoué la difficulté et que les problèmes réels n’étaient qu’à venir. Cela dit quelque chose pour l’avenir: il y aura aussi nécessité d’être honnête. Ce qui est différent de la bonté.» Michel-Edouard Ruben

 «C’est le locataire qui fait le prix du logement, avec son pouvoir d’achat et environ un tiers ou maximum 40% de son salaire qu’il peut consacrer au logement.» Marc Giorgetti

«Dès que les taux d’intérêt vont de nouveau baisser, il va y avoir une ruée de nouveau sur les ventes de logements et les prix de l’immobilier vont de nouveau repartir à la hausse. On aurait pu éviter tous ces hauts et bas avec une autre politique du logement basée sur l’offre.» Jean-Paul Scheuren

 «La mesure qui pourrait redynamiser le plus le marché et qui ne coûterait rien au gouvernement, c’est de mettre de côté cette histoire de réforme de bail à loyer et dire aux investisseurs qu’ils sont de nouveau les bienvenus.» Laurent Olmedo

«Chaque locataire a besoin d’un bailleur, et ce bailleur ne va pas pouvoir être la SNHBM ou le fonds du logement, car leur stock de logements est trop petit et leurs listes d’attente débordent.» Michel-Edouard Ruben

Michel-Edouard Ruben, économiste à la fondation IDEA. (Photo: Blitz Agency)

Michel-Edouard Ruben, économiste à la fondation IDEA. (Photo: Blitz Agency)

Pour le futur

«En 2025, nous allons livrer à peine 2.000 logements sur l’année, alors que nous en avons besoin de 4.000. Nous n’avons pas un problème de demande, mais un problème d’offre. Et cela n’est plus un problème de promoteur, mais le problème de toute l’économie luxembourgeoise, car les entreprises ne vont plus pouvoir embaucher de personnel puisque ces nouvelles recrues ne pourront pas être logées.» Marc Giorgetti

«L’État a créé ces dernières années, en moyenne, 50 logements abordables par an. Et on a besoin de 30.000 logements abordables. La SNHBM continue à vendre 75% des produits qu’ils produisent. On n’arrivera jamais à atteindre le chiffre des 30.000 logements abordables nécessaires si on ne demande pas aux entreprises privées qui construisent 95% du logement au Luxembourg d’intervenir.»Jean-Paul Scheuren

Jean-Paul Scheuer, président de la Chambre immobilière du Grand-Duché du Luxembourg. (Photo: Blitz Agency)

Jean-Paul Scheuer, président de la Chambre immobilière du Grand-Duché du Luxembourg. (Photo: Blitz Agency)

«Il y a aussi une demande de la part du promoteur privé pour construire du logement abordable.» Laurent Olmedo

«On peut aussi utiliser le système des coopératives. Il y a des modèles et des technologies qui nous permettent de développer d’autres modèles.» Jean-Paul Scheuren

 «Le focus de la politique doit être mis sur les investisseurs. Ce n’est pas en offrant 10.000 euros supplémentaires pour le Bellegen Akt que nous allons combler le trou de 500.000 euros qui manque aux acquéreurs. Il faut attirer et rassurer les investisseurs pour qu’ils investissent dans le logement.» Laurent Olmedo