Le Statec publie, comme chaque mois, son analyse de la situation économique. La reprise apparaît, malgré quelques ombres. (Photo: Shutterstock)

Le Statec publie, comme chaque mois, son analyse de la situation économique. La reprise apparaît, malgré quelques ombres. (Photo: Shutterstock)

La crise sanitaire a toujours un impact sur 60% des entreprises de services non financiers au Luxembourg, selon le dernier point de conjoncture du Statec. Plusieurs facteurs pourraient freiner la reprise.

Comment l’économie se porte-t-elle?

Au niveau mondial, il s’attend à une hausse de 6% du PIB en 2021, après la chute de 3% de l’an dernier. Avec des inégalités entre pays. Les États-Unis récupéreraient leur niveau d’activité d’avant-crise pour 2021, d’autres plus tard.

Du côté de la zone euro, la croissance devrait être de 5%, après une chute plus importante de 6,5% en 2020. Le Luxembourg avait quant à lui résisté à la fin de 2020 et au début de 2021, à l’inverse de la zone euro, mais la dynamique pour le second semestre ne semble «pas aussi favorable», selon le Statec, qui prévoit des chiffres à ce sujet le 30 septembre prochain.

En attendant, le Covid-19 continue de peser sur les activités des entreprises luxembourgeoises, même si son impact semble diminuer mois après mois. C’était encore le cas en août 2021, pour 30% des entreprises de l’industrie, 40% dans la construction, et 60% pour les sociétés de services non financiers.

Détachement, prix du diesel: les ombres au tableau

Quelques ombres planent sur la reprise de 2021. de cas de Covid-19, les qui touchent l’industrie et .

Dans certains secteurs, une baisse des détachements joue sur l’emploi. En cause: l’entrée en vigueur, au 31 décembre 2020, d’un règlement européen prévoyant qu’une personne effectuant plus de 25% de son travail depuis son lieu de résidence doit s’affilier à la Sécurité sociale de son pays. Conséquence: 4.000 travailleurs détachés en moins entre le 3e trimestre 2019 et le 2e trimestre 2021 au Luxembourg. Cela touche principalement les transports, qui emploient 40% des salariés détachés au Grand-Duché.

Si l’emploi salarié augmente de 4,5% au Luxembourg sur un an, au 2e trimestre 2021, en retirant le travail détaché, il n’augmente plus que de 3,7% quand on l’ajoute. La différence serait même de 1,5 point de pourcentage si on observe uniquement les frontaliers.

Le prix du diesel, «au plus haut depuis 2012», pèse lui aussi sur l’économie. «Le cours du pétrole brut a été stimulé par la chute de la production américaine à la suite de l’ouragan Ida et la remontée graduelle de la demande de pétrole», explique le Statec. «À 75USD le baril, le prix du brent est cependant encore nettement inférieur à ses niveaux de fin 2012.»

La résistance des banques, la reprise de l’aviation

Les établissements bancaires restent, de leur côté, stables, après la forte baisse connue entre 2017 et 2019. On compte 126 banques actives sur la Place, dont 9 luxembourgeoises, 21 allemandes, 15 chinoises et 14 françaises. Deux de moins qu’il y a un an. Depuis le début 2020, cinq banques se sont installées, et quatre ont arrêté leurs activités. L’emploi y est stable aussi: +0,6% entre le 1er et le 2e trimestre, et +0,3% en un an. Les bilans ont gonflé de 7% sur un an (après +5% en 2020), avec une progression des crédits interbancaires et des prêts aux ménages.

Dans le secteur aérien, la consommation de kérosène revient vers ses niveaux d’avant-crise, soutenue par le fret. Il a crû de 6% en 2020, alors que le nombre de passagers a baissé de 67%. Depuis mars 2021, le fret ralentit, alors que le nombre de passagers repart à la hausse.