En Europe, ce sont les inondations qui sont à l’origine des dégâts les plus coûteux (44% des coûts totaux des catastrophes climatiques sur 40 ans), suivies des tempêtes (34%), selon le rapport de l’AEE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

En Europe, ce sont les inondations qui sont à l’origine des dégâts les plus coûteux (44% des coûts totaux des catastrophes climatiques sur 40 ans), suivies des tempêtes (34%), selon le rapport de l’AEE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/archives)

Les catastrophes climatiques ont coûté un milliard d’euros au Luxembourg entre 1980 et 2020 et ont causé 170 décès, selon un rapport européen. En Europe, ces chiffres atteignent 500 milliards d’euros et 140.000 décès. La fréquence de ces catastrophes est bien sûr à la hausse sur le continent.

Entre 1980 et 2020, les catastrophes climatiques ont coûté jusqu’à un milliard d’euros au Luxembourg, selon (AEE) publié jeudi 3 février. Et elles ont causé jusqu’à 170 décès.

Sur l’ensemble de l’Union européenne, le coût des dommages liés aux catastrophes climatiques atteint près de 500 milliards d’euros sur les quatre décennies. Et le rapport décompte entre 86.000 et 138.000 victimes.

Si les tempêtes et surtout les inondations ont provoqué le plus de dégâts matériels (respectivement 34% et 44% des pertes totales), ce sont les vagues de chaleur qui sont à l’origine de la très grande majorité des décès (91%), avec, en particulier, la canicule de 2003 qui a causé entre 50% et 75% de l’ensemble des décès entre 1980 et 2020.

Fréquence des catastrophes en hausse

Le nombre de catastrophes climatiques qui frappent l’Europe est en tout cas en hausse d’une décennie à l’autre, augmentant de 392 événements entre 1981 et 1990 à 1.220 entre 2011 et 2020.

Mais cette hausse ne se répercute pas de manière proportionnelle sur le coût économique: sur la période 1981-1990, les coûts ont été de 10 milliards d’euros, pour 14,7 milliards sur la décennie 2011-2020. Selon d’autres estimations, un pic à 13,7 milliards d’euros a eu lieu durant la décennie 2001-2010, avant de redescendre sur la période 2011-2020.

Un phénomène qui s’explique par la concentration des dégâts sur quelques événements particuliers: selon le rapport, 3% des catastrophes climatiques en Europe ont causé 60% des pertes économiques sur les quatre décennies, avec de grandes différences selon les années. Les en sont une parfaite illustration.

Un tiers des coûts assurés

Concernant la prise en charge des coûts, entre seulement , notent les auteurs du rapport. Avec de grandes différences selon le type de catastrophes: si les événements comme les tempêtes sont les mieux assurés (entre 37 et 54% des coûts économiques assurés), c’est moins le cas pour les inondations (entre 15 et 24%) et encore moins pour les vagues de chaleur ou les sécheresses (entre 7 et 16%).

Au Luxembourg, sur 40 ans, les assurances ont déboursé entre 218 et 590 millions d’euros (selon les sources). Un chiffre qui ne prend pas en compte les inondations spectaculaires des 14 et 15 juillet 2021, la catastrophe naturelle qui a coûté, avec plus de 100 millions d’euros de dégâts, . Le Grand-Duché se situe en tout cas parmi les pays où le niveau d’assurance contre les catastrophes climatiques est le plus élevé (entre 37% et 56%).

200.000 euros/km 2

En chiffres relatifs, le rapport de l’AEE note que l’ensemble des catastrophes climatiques sur les quatre décennies aura coûté au Luxembourg entre 1.000 et 1.500 euros par habitant et plus de 200.000 euros par kilomètre carré. Selon certaines estimations, ces coûts par habitant et par surface sont parmi les plus élevés d’Europe, similaires à ceux d’autres pays comme le Danemark, Malte ou la Suisse. Mais la perte moyenne annuelle de PIB due à ces catastrophes figure, par contre, parmi les plus faibles (moins de 0,03%).

Les auteurs du rapport notent que le coût économique et humain des catastrophes climatiques à venir en Europe peut être fortement réduit si la hausse des températures est limitée à 1,5°C d’ici 2100. Comparé à une hausse de 3°C, 60.000 décès par an dus à des vagues de chaleur pourraient être évités, ainsi qu’un coût de 20 milliards d’euros par an dû aux sécheresses, de 24 milliards par an dû aux crues de rivières et de 100 milliards par an dû aux inondations des côtes maritimes.