2020 ne sera pas l’année du retour d’une croissance plus soutenue, comme espéré en début d’année. (Photo: Shutterstock)

2020 ne sera pas l’année du retour d’une croissance plus soutenue, comme espéré en début d’année. (Photo: Shutterstock)

Dans son dernier rapport de conjoncture, le Statec note la possibilité d’un rebond très fort, après une crise qui l’est tout autant. Tout reste toutefois au conditionnel, et la croissance de l’année sera largement plus faible que  ce qu’annonçaient les premières prévisions.

La crise sanitaire mondiale liée au coronavirus remet en question toutes les prévisions de la croissance mondiale établies pour l’année 2020. Dans son dernier publié ce 24 mars, dressant un bilan du début d’année rempli de points d’interrogation, le Statec ne se montre pas trop optimiste non plus. Il estime qu’il sera amené «à fortement réviser à la baisse les perspectives économiques de court terme».

Actuellement, il envisage cependant un modèle de crise en «V». «Une crise de ce type ne devrait en théorie avoir qu’un impact limité dans le temps», pointe le rapport de l’institut luxembourgeois de statistique. Le rebond pourrait donc être aussi fort que la crise n’a été brutale.

Mais rien n’est gagné, évidemment. Les séquelles pourraient être plus durables, en lien avec la dégradation des finances publiques, la destruction du tissu économique – faillites – et le séjour prolongé dans le chômage. «La seule certitude, c’est que 2020 sera largement moins bonne qu’admis encore en février», observe le dernier Conjoncture Flash.

Les moteurs sont au ralenti

En principe, la zone euro aurait dû connaître un mieux cette année et en 2021, après deux années de ralentissement. Mais la pandémie actuelle remet tout en question. «Elle va aussi frapper la demande intérieure, la consommation des ménages et l’investissement», note le Statec. Or, ces éléments étaient attendus comme les principaux facteurs de résilience cette année.

Le Luxembourg est toutefois en meilleure posture que la moyenne de la zone euro. Pour 2019, une première estimation fait état d’un PIB en croissance de 2,3%, pour une moyenne de 1,2% en zone euro.

Le secteur financier en veilleuse

Cette croissance a été plus soutenue par des activités comme les services aux entreprises, le secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication) et les activités à dominante non marchande que par le secteur financier, en recul de -1% en volume.

L’étude s’attend d’ailleurs à de mauvais chiffres du secteur financier pour les deux premiers trimestres de l’année,  – chute de 30% des Bourses européennes et américaines depuis le 19 février.

Enfin, le point de conjoncture s’attend à une hausse nettement plus forte du chômage, dans des proportions équivalentes à celles qui avaient déjà été observées lors de la grande crise financière: +4,2% du nombre de demandeurs d’emploi en 2008, et +5,4% en 2009. Or, dans la crise actuelle, le chômage partiel devrait jouer encore plus son rôle de stabilisateur de l’économie, note le Statec.